Qu’est-ce que le ‘vrai’ non jugement ?

L’un des premiers livres en anglais que j’ai lu en entier est The Great Gatsby – Gatsby Le Magnifique de FS Fitzgerald. 

J’ai adoré. Je suis aussi fan du film avec Leonardo di Caprio.

Ce qui m’a le plus marqué dans ce livre est le premier paragraphe :

« Quand j’étais plus jeune, ce qui veut dire plus vulnérable, mon père me donna un conseil que je ne cesse de retourner dans mon esprit :
– Quand tu auras envie de critiquer quelqu’un, songe que tout le monde n’a pas joui des mêmes avantages que toi.
Il n’en dit pas davantage, mais comme lui et moi avons toujours été exceptionnellement communicatifs tout en y mettant beaucoup de réserve, je compris que la phrase impliquait beaucoup plus de choses qu’elle n’en exprimait. 
En conséquence, je suis porté à réserver mes jugements, (…)  Réserver son jugement implique un espoir infini »

Je pense souvent à ce paragraphe quand je parle de non-jugement.

Travaillant dans le sujet de la sexualité, la bienveillance et le non-jugement sont des règles fondamentales.

Pourtant nous sommes humains, ce n’est pas toujours facile à appliquer. 

Alors comment faire ?

Ce qui m’aide c’est me dire, de façon un peu similaire au narrateur : 

« Je ne connais pas tout le passé de cette personne. Je ne sais pas les choix qu’elle a dû faire. Je ne sais pas ses émotions, comment elle se sentait dans son corps. Je ne peux pas juger. »

Une autre façon de dire que « tout le monde n’a pas joui des mêmes avantages que moi. »

Je ne juge pas quelqu’un d’infidèle – je ne sais pas comment c’est d’être dans son couple 

Je ne juge pas quelqu’un qui ne pardonne pas – je ne sais pas la hauteur de l’affront qu’iel a dû recevoir 

Je ne juge pas quelqu’un qui perd son sang froid – je ne sais pas quelles limites ont été dépassées et quelles colères veulent s’exprimer

Dans le cadre de la sexualité en général et de mon métier en particulier, je ne juge pas, car je ne saurai jamais à 100% ce que cela fait d’être dans la vie de cette autre personne.

Et la notion « d’espoir infini » me touche.

On peut la comprendre de plusieurs façons :

• l’espoir que la personne, au fond, dans son essence est bonne
• l’espoir que même si cela semble répréhensible, la personne peut changer, si elle le choisit.

Est-ce qu’en dehors de ça il m’arrive de juger ?

Bien sûr.

Et c’est souvent quand ma propre limite est dépassée, ou qu’on va à l’encontre de mes valeurs.

Une fois qu’une personne est dans mon espace et qu’un cadre est posé – d’amour, de vulnérabilité, de soin, d’amitié, je fais cet effort de me rappeler que je ne sais pas tout, et donc de ne pas juger.

C’est davantage une pratique qu’une ligne d’arrivée.

Peut-être que voir les choses comme ça peut aussi t’aider 😉