[Lettre] De l’art de faire ’n’importe quoi’ !

Je fais n’importe quoi.
Je te jure, franchement.
Je me réveille le matin, j’écris dans un carnet, je me dis : tada ! Je vais écrire ça sur internet.
J’écris ça sur internet.
Je fais une offre, je vends des trucs.
Je tutoie les gens.
En atelier, j’enlève mes chaussures, je saute, je danse, je chante.
Quand on travaille en individuel, je m’assied par terre dans ton salon avec mes feutres.
Parfois je tache le parquet, mince.
Mais on s’en fout.
Et on me donne de l’argent, du vrai argent (pas des cacahuètes hein) pour simplement faire ça.

Je fais n’importe quoi, et ça marche plutôt bien pour moi.

Quand j’étais plus jeune, je ne faisais JAMAIS n’importe quoi.
Oh la la, surtout pas.
Je faisais tout bien comme il faut.
Je faisais mes devoirs. Je ne disais pas de gros mots.
Je bouchais mes oreilles quand on en disait (nan mais oh!)
Moi j’étais la bonne petite fille.
Jamais, jamais on n’avait à s’inquiéter de moi.
Ma mère s’ennuyait en réunion parent-prof. Elle me disait : Lyvia, pourquoi tu me fais venir là, c’est toujours la même chose !
(ma mère est aussi impatiente que moi).

Lisse, lisse, lisse, j’étais.
Si on creusait un peu, on pouvait trouver une pointe d’espièglerie. Un petit peu de malice.
Une imagination débordante.
Et quand on me connaissait bien, on voyait… le sale caractère !
Ma mère : Lyvia, tu es vraiment têtue ! (vrai !)
Mes meilleurs amis : Lyvia, on t’aime mais tu es… intense ! (vrai !)
Mon chéri : Lyvia n’aime pas perdre et commande tout le monde en situation de stress ! (tellement vrai !)

Mais ça, les aspérités, les cotés pas propres, pas lisses du tout, c’était réservé aux gens ‘qui m’aimeraient de toute façon’. Ha!

Au reste du monde, je ne devais pas faire de vague.
Je devais porter le tailleur bien comme il faut.
Les cheveux lisses comme il faut.
Etre d’accord avec tout.
Hocher la tête avec l’angle qu’il faut.
M’imposer au bon moment, mais pas trop.
Faire les choses bien, quoi !!!

Pourtant ça ne m’a pas rendu plus heureuse.

Alors, un jour, j’ai dit : mince alors !
J’ai fait n’importe quoi et je me suis cassée de mon job.
Eh puis, un jour, j’ai dit : mince alors !
Et j’ai commencé à accompagner des gens, sans aucune légitimé extérieure.
Eh puis, un jour, j’ai dit : mince alors !
Et j’ai lancé des programmes sur le web alors que je n’y connaissais rien un an auparavant.
Eh puis un jour, j’ai dit : mince alors !
Et j’ai changé le nom de mon site et tout ce qui s’ensuit parce qu’il me soulait.
Et j’ai commencé à écrire tous les jours, et à vendre tous les jours, sans me censurer.

Et je raconte tout ce qui n’est pas parfait chez moi.
Et puis parfois, c’est de la merde ! Tout le monde s’en fout !
Et puis parfois, ça créée une révolution : YOUHOU !!!!

Je fais franchement n’importe quoi.
Quand je me lève le matin, je ne sais pas ce qui va se passer dans la journée.
Mais je m’en fous, parce que je sais que tant que je serai MOI, vivante, motivée. Et que je communiquerai en étant MOI tout va bien se passer.

Je ne fais pas tout comme il faut, loin de là.
Je n’ai pas la vérité sur ce qu’il faut faire : au contraire.

Et si tu te reconnais dans ce message : dis le moi ! Si tu as envie de faire n’importe quoi toi aussi, dis-le !

Et tu peux te dire :
Oh mais toi Lyvia, tu peux te permettre de faire n’importe quoi parce que ceci, parce que cela.
Et je te dis : d’accord, peut-être, tu as raison, j’ai beaucoup de privilèges dans ma vie, un socle qui me permet surement de le faire, ce n’importe quoi, et je ne connais pas la tienne,
MAIS…

Je suis sure que si tu faisais un peu plus n’importe quoi et un peu moins ce qu’on attend de toi,
Tu serais un poil plus vif-ve, et un poil moins déprimé-e.

Voilà.
Faites des bêtises !
De toute façon on va tous mourir alors, bon !

Mouhaha.

PS : mon prochain atelier ‘Ecrire en étant soi a lieu le 8 décembre !!!’ On y débloque comme pas possible, écrivez-moi à hello@lyviadebloque.com si vous êtes intéressés