Mes histoires de #metoo et de gros porcs… Et pourquoi on a besoin que les HOMMES participent à la conversation.
Honnêtement, je n’avais pas vraiment envie d’écrire cet article.
Je partais sur complètement autre chose ce matin, un truc plus funky, plus motivant.
Mais je dois me rendre à l’évidence, je suis ‘dans’ internet, que je le veuille ou pas, je fais partie de la conversation, et au fond… oui, j’ai envie d’écrire.
Alors allons-y.
Ces derniers jours, j’ai vu déferler sur mes murs Facebook l’hashtag #metoo – cet hashtag que des femmes du monde entier ont écrit, témoignant qu’elles ont été abusées sexuellement ou harcelées sexuellement. Brrrr, ça fait froid dans le dos.
Et ça fait deux jours que je me demande si je suis #metoo, moi aussi.
Parce que je ne sais pas quelle est la limite de l’acceptation de l’humiliation du #metoo.
Non, je n’ai pas été abusée sexuellement. Enfin, je crois pas…
Non, je n’ai pas été non plus harcelée sexuellement. Enfin, je crois pas…
Ceci dit…
Plusieurs fois en boite, on m’a attrapé fermement le poignet pour me dire : tu veux pas danser ? (Euh, non)
Plusieurs fois dans la rue on m’a sifflé, hué, insulté, et on m’a demandé si je voulais sucer (nan, nan, ça va).
Plusieurs fois j’ai eu peur, quand je suis sortie du métro et que j’ai réalisé qu’un homme me suivait.
Parfois, on m’a touché, le bras, la cuisse, alors que je n’en avais pas envie.
Il y’a eu cette fois en particulier, j’avais 14 ans et lui la vingtaine. Il m’a touché la cuisse à l’arrière d’une voiture et j’ai tremblé.
Un soir j’ai couché avec un gars, un «one night stand » comme on dit, il s’est rhabillé et est parti comme un voleur. Je lui ai demandé : tu pars ? Il m’a dit : bien sûr, à quoi tu t’attendais ? – A quoi je m’attendais, indeed.
Par moments, j’ai du subir des conversations où l’étendue du problème était niée.
Deux en particulier :
L’une où j’expliquais à X un ami, qu’en France une femme sur trois était violée. Il ne m’a pas cru. Il m’a dit : ‘regardons sur Google pour vérifier, d’où tu sors ces chiffres’ – J’ai eu envie de vomir. Mais je n’ai rien dit.
L’une où j’éxpliquais à X qu’il y avait une grande différence entre être un homme et une femme qui marche dans la rue. Une femme a tout le temps peur. Elle et à l’affut des bruits, regarde par dessus son épaule, et quand quelqu’un rentre dans son espace vital, elle tremble. Quand un homme marche dans la rue… ben, c’est un homme.
Je lui explique l’agacement quand tu te fais draguer. Il me dit : oh, arrête, ça vous flatte.
Je lui explique la sensation d’être une proie. Il me dit : oh, ça va, moi aussi je suis une proie ! Je me fais draguer aussi par des gays dans le marais ! (ah oui, c’est carrément pareil).
Je lui ai répondu que la différence entre lui et moi était que quelqu’un qui le draguait avait peu de chance de le tuer.
Parce que oui, le truc que les hommes ne comprennent pas bien, pas bien bien, c’est qu’une femme, quand elle te dit qu’elle a peur, elle n’a pas peur qu’on lui soulève la jupe ou qu’on l’insulte, elle a peur de mourir.
Oui, la vraie mort. Celle où on te plante un couteau et où tu saignes.
OUI, les femmes, quand elles marchent seules dans une allée sombre ont peur de se faire planter ou violer ou torturer par un inconnu. C’est une réalité.
Et ce n’est pas fini, à X j’ai raconté mes histoires de ‘gros porc’, n’est-ce pas.
Deux fois où, plus jeune, je me suis sentie très mal à l’aise.
Il y avait cette fois, où avec l’un des directeurs de ma boite, à l’époque où j’étais salariée, j’avais un rendez-vous pour rejoindre son équipe. Il m’intimidait. Il était gros, imposant, lourd. Autoritaire, voire méchant. Je ne sais pas ce que je foutais dans son bureau.
Mais j’aimais le travail qu’il faisait, j’étais comme en stage dans son équipe, alors je tentais le coup, exposant mon cas, lui rappelant le travail que j’avais fait. Et il se recule dans la chaise, et me dit :
– Come on Lyvia, show me some love! Montre moi de l’amour.
Envie de gerber instantanée. Bim. Là.
Of course, je me suis dit qu’il ne pensait pas à cela sexuellement.
Je me suis dit que c’était une façon de parler.
Mais je n’ai pas pu enlever la sensation d’agression sexuelle de ma peau…
Et il y avait cette autre fois, où un autre directeur, le même genre, un peu rond, pataud, un peu dégueu, pour me préparer à un rdv avec des clients m’a dit :
Tu es charmante Lyvia, fait valoir tes charmes.
Vomi qui remonte dans la gorge. Baaah.
Je me suis sentie sale.
En fait je me suis sentie sale qu’il me voit de manière sexuée, à ce point.
Naïve, j’étais. C’était mignon encore par rapport à ce que j’ai entendu comme horreur des copines.
Du coup, j’ai raconté ça un jour à X, et il m’a regardé en souriant :
– Ben voyons Lyvia, ces histoires c’est pour rigoler. Moi aussi je peux dire ça. Et puis une collaboratrice femme peut me le dire aussi !
X a été dans ma vie. X n’est plus dans ma vie.
X est un homme intelligent, cultivé, drôle, généreux. X a fait des études, a été élevé par une femme et a eu plusieurs femmes dans sa vie. X est adorable avec les enfants et X est super marrant. Un mec cool quoi.
Et pourtant X nie le fait que le sexisme existe.
Et pourtant X le justifie par le fait que les hommes aussi peuvent se trouver agressés.
Et pourtant X trouve que le féminisme ne sert à rien, et que les femmes n’ont qu’à se prendre en main.’
Et quand je voyais tous ces #metoo et tous ces Balance ton porc, je n’ai pas pu m’empêcher de penser à X. Ce mec que j’aimais bien pour un tas de raisons mais qui refusait de voir la galère que c’était d’être une femme.
Je me disais secrètement : peut-être que là, il comprendra. Peut-être que là il verra que ses propres amies, ses proches, des femmes qu’il apprécie, des collègues ont souffert de ça. Et qu’en face, le nombre d’hommes qui ont souffert des mêmes choses est minime.
Peut-être qu’il comprendra le privilège qu’il a d’être un homme.
Peut-être qu’il comprendra que les femmes ont peur pour leur vie.
Et plus précisément, ont peur que les hommes portent atteinte à leur vie.
Je lisais ce matin un article sur les femmes tuées par leurs conjoints. On croit que ce sont des crimes passionnels, des homicides involontaires, des accidents – ce sont en fait très souvent des actes prémédités.
Ça fait froid dans le dos.
Alors, je ne sais pas si je suis #metoo, – auquel cas toutes les femmes sont #metoo, j’imagine – mais ce que je sais c’est ceci :
Tant que les HOMMES ne rentreront pas dans la conversation, rien ne va changer.
Car ce sont des hommes qui nous mettent en danger.
On ne va pas faire comme s’il n’y avait pas de polarité sur ce sujet.
Et même si nous femmes on se débat, on dit #metoo, on lève la voix, on ne le fait pas pour avoir un sujet de conversation entre nous, on SAIT tout ça.
Les choses ne changeront que quand :
– Les hommes prendront conscience du problème auquel ils participent, ne serait-ce qu’en rigolant à des blagues vaseuses, en draguant des filles dans la rue et en niant que le viol existe
– Les hommes apprendront à protéger les femmes plutôt qu’à être leurs prédateurs (un grand merci à tous les hommes, y compris mon meilleur ami Sam, qui m’ont protégé de situations difficiles dans le passé)
– Les hommes ne nous laisseront pas nous débattre de notre coté et commenceront à participer à la conversation.
– Les hommes et les garçons seront éduqués au consentement (il n’y a qu’un OUI franc et sobre qui signifie oui les gars) et au respect des femmes.
Parce que là #metoo on dirait quand même un peu une conversation entre copines « oh purée j’arrive pas à croire que toi aussi », «si, si ! », « ah merde… »
Alors, que comptez-vous faire, les hommes ?
Maintenant que vous savez que 80% de vos collègues, amies, soeurs, cousines ont été violées, abusées, ou harcelées sexuellement?
Je ne le demande pas comme une confrontation, je le demande très sérieusement.
Admettez-vous qu’il y a en effet un problème dans notre culture ?
Admettez-vous que vous avez un privilège parce que vous êtes des hommes ?
Et si oui, comment allez-vous faire en sorte que 50% de la population ne se sente plus en danger ?
Est-ce que cela vous intéresse, d’ailleurs ?
Maintenant que vous le savez, maintenant que vous avez la preuve empirique, quelle action pouvez-vous mettre en place pour que les femmes de votre vie et les femmes en général se sentent en sécurité ?
Pensez-y.
50% de la population souffre et crie. Ils peuvent crier plus fort. Et continueront de crier fort. Et de se défendre et de mordre s’il le faut.
Mais tant que les 50 autres % seront perpetrateurs ou témoins, rien ne va changer.
Voilà ce que j’avais à dire sur le sujet.
Partagez ce message à vos hommes
PS :
De plus en plus de femmes lèvent la voix, et je pense que même si on a besoin d’hommes, forcément, évidemment, ça commence par nous. C’est parce que des femmes ont eu le courage de dire #metoo et de #balancerleurporc que ces conversations ont lieu sur internet.
Il y a quelques années je ne connaissais même pas moi même l’étendue du problème.
La femme n’est pas une petite fleur fragile. La femme est puissante.
Elle ne grandit pas en opposition avec l’homme, elle grandit avec lui et il grandit avec elle.
Ces énergies – masculines et féminines – on les retrouve dans chacun d’entre nous, et plus chacun apprend à vivre dans son intégrité, plus le monde a des chances de devenir harmonieux :
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Jusqu’à ce soir.
Bisous.
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Je suis Lyvia Cairo
Écrivain, coach en relations et en sexualité, spécialisée en soin des traumas.
Et je suis là pour t'aider à te sentir beaucoup mieux dans ta vie.