Celle-ci est pour les hommes.

Quand tu vois mon corps…plutôt que t’imaginer entrer dedans, imagine ça :
Imagine toutes les rues qu’il a marché ;
Imagine tous les moments qu’il a traversés ;
Imagine toutes les fois où il a été heurté ;
Imagine toutes les fois où mon cœur s’est serré, parce qu’on ne l’a pas traité avec respect ;
Imagine non pas ce que tu peux prendre de lui,
Ce qu’il peut t’apporter,
Mais à la place, imagine ce qu’il aurait à t’apprendre, ce corps…
Il est probable que tu ne l’approches jamais, le mien,
Que tu ne touches jamais ce corps-là, que tu vois sur l’image.
Il est aussi probable que tu t’approches d’un autre corps,
En imaginant ton plaisir à toi, et ce que tu peux en tirer.
En anticipant ta propre jouissance,
Ou bien le défi que c’est, d’enfin pénétrer ce corps qui t’aura dit oui.
Quand tu t’approches d’un tel corps, j’ai envie que tu prennes le temps, de le regarder…
De te demander – après toutes ces années qu’il aura passé sur Terre, y’a t’il des choses que tu dois connaître sur ce corps, sur la personne qui vit à l’intérieur ?
Y’a t’il des endroits plus sensibles que d’autres, qui donnent plus de plaisir, ou qui au contraire font honte ?
Y’a t’il eu des moments passés devant un miroir, à tenir les bourrelets d’une main et à cacher ses seins de l’autre…
Car tu vois, avoir un corps à ta portée, c’est bien,
Mais avoir un corps ouvert, offert, qui t’accueille et qui te veut, c’est mieux.
Et pour ça, le secret est simple – sois curieux.
Sois curieux d’autre chose que l’évidence,
Sois curieux du passé, du présent, du futur,
Sois curieux de tout ce que ce corps et la personne qui le porte, a à te dire et à t’apporter.
Là où tu vois un corps, moi je vois le véhicule de toute une vie.
Traite-le comme l’écrin merveilleux qu’il est. .
Lyv,
Paris, 10.11.19
. {partage à ceux qui ont besoin de lire ceci}
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