Perfectionnisme et château de cartes

Hier soir je me suis endormie avec un cas de perfectionnite et de comparaisonite aiguës.

Tu connais ? Ce sont des maladies transmises par l’air. Genre tu respires et tu l’as. Parce que je crois que ce sont des maladies que quasiment tout le monde a. Si tu ne l’as pas : je me prosterne devant toi et ton magnifique ancrage divin.

Donc hier soir.

Je me couche après avoir fini une romance parfaite qui a ruiné toutes les autres romances pour moi – C’est The Spanish Love Deception – il faut être assez fan de romance et de dramas et de personnages masculins absolument parfaits pour aimer.

J’ai fini le livre en me disant : « woaaa, j’adorerais écrire un livre comme ça ». 

Et aussi en me disant : « woaaaa, jamais de ma vie j’arriverai à écrire un livre comme ça ».

Soupir.

L’auteure a un Instagram, donc je suis allée voir. Elle a sorti le livre en auto-édition en février 2021 (comme moi, sur Amazon, au calme). Le livre a explosé sur TikTok avec genre 50 millions de vues (!!! TikTok, les gars). 

Elle a du coup eu un book deal avec une maison d’édition, et voilà best seller, en moins d’un an, et le tome 2 sort à la fin de cette année ci. 

Je ne suis pas jalouse, au contraire je suis hyper heureuse pour elle, et je me dis : « mais c’est possible ! Tellement est possible ! »

C’est juste qu’il y a cette petite voix qui se fait entendre sournoisement : « Ouais, c’est possible, mais…. pas pour moi. »

Gaaaaaahhh ! 

Connais-tu ce niveau de perfectionnisme et d’insécurité et de « je suis pas assez bien » ??? Parce que moi c’est ma colloc ce personnage. 

Je lui crie : « être moi suffit » tous les jours dans le miroir. Soit en dansant, soit en criant, soit le point levé. Ça dépend.

Petite confession :

J’ai fini d’écrire le premier jet du tome 2 de ma série de romans. 

Et j’ai beaucoup de mal à faire la relecture. Je bloque beaucoup. Je crois que j’en suis à passer 30 minutes par semaine sur le manuscrit.

Quand j’écrivais je me répétais : « c’est pas grave si c’est nul, c’est pas grave si c’est nul, écris seulement. »

Et ça va, c’était pas nul. Donc pfiou, je respire.

Mais là, à la relecture j’en suis à me dire : « mon Dieu, mais telle scène est pas assez développée », et « telle chose va trop vite, » et « en fait ce personnage est de trop », et « oh mon dieu mais quel jour j’ai cru franchement que j’allais y arriver !!! » #arrachagedecheveux.

Et ce matin, ça va un peu mieux. 

Je me dis : écoute, tout ce que tu peux faire, c’est faire de ton mieux. 

Ton chemin, c’est ton chemin. 

Et si tous tes livres doivent être nuls (ils sont pas nuls, cela m’a été confirmé à maintes reprises, mais faut dire ça à la petite voix dans ma tête), 

Et bien tanpis ! 

Au moins ils seront écrits. 

Le perfectionnisme fait placer la barre tellement haut. 

Sauf qu’on oublie que notre perfectionnisme n’est pas le perfectionnisme des personnes en face. 

Il n’y a personne qui soit plus dur avec nous que nous mêmes. 

Toutes les personnes, artistes, créateurs, humains, luttent avec ce désir d’être ‘assez bien’ et d’être reconnus comme assez bien.

Cependant, revenir au présent, revenir dans le corps c’est oublier tout ce qu’il y’a autour. 

Et accepter de faire les choses pour soi.

Pour combattre le perfectionnisme, fais-le pour toi. 

Fais-le pour toi et dis-toi que c’est déjà ça.

Le perfectionnisme m’a mis en ‘freeze’ sur beaucoup de choses. Des semaines, des mois, des années. 

Et la façon de sortir du ‘freeze’ c’est d’apporter un peu de chaleur, et un peu de mouvement

Un tout petit peu. 

Pas besoin de beaucoup. 

Juste un pas, qui dans mon car ressemble à 30 minutes de relecture par jour même si je dois prendre des grandes respirations pour ne pas tomber dans le trou noir de mon auto-critique. 

30 minutes de inspire-expire-c’est-pas-grave-si-c’est-nul, et voilà c’est fait. 

Ça ressemblerait à quoi pour toi, juste un pas, pour mettre un peu de mouvement ?

***

Ma deuxième confession c’est que hier soir je me sentais carrément à un carrefour très dramatique de ma vie. 

L’année dernière j’ai écrit dans cette newsletter que j’aimerais un jour me consacrer à 100% à l’écriture. 

Que je ne savais pas ce que ce serait, mais d’ici dix ans max, c’est le futur que j’envisageais.
Il s’avère que des choses se sont mises en place beaucoup plus vite que ça, ce qui est chouette.

Et hier soir je me disais –

Option 1 – je fais de l’écriture la priorité ultime et je maintiens ma société au niveau où elle est, sans nécessairement la faire grossir, en aidant au mieux mes clients et ma communauté actuelle ;

Ou Option 2 – je pousse ma société à grandir et à croitre encore + pour servir plus de personnes ? (Sous entendu que du coup ça prendrait plus de bande passante dans mon cerveau et l’écriture aurait moins de place)

En gros – est-ce que je choisis que l’écriture c’est mon Focus +++ / ou est-ce que je choisis de donner de l’énergie +++ à la croissance de mon entreprise, toucher plus de gens, gagner plus d’argent ?

Comme si le choix était binaire. Et que c’était l’un ou l’autre, forcément. 

Après avoir dormi dessus, j’ai écrit à mon amie aujourd’hui : 

« Voici ma théorie sur les crossroads (les carrefours) :

On se dit qu’on doit choisir et donc renoncer, mais non.


Il faut juste le courage de mettre un peu plus de ce qu’on veut dans notre vie.

En fait je crois qu’on voit (je parle pour moi mais peut-être que ça te parler) nos vies comme des châteaux de cartes. 

Si je fais ‘un changement’, alors tout ça s’effondrer. Du coup j’ai hyper peur de même faire un peu et essayer.

Et je vois ce changement comme défoncer le château de cartes que j’ai créé, et forcément ça fait peur. 

Alors que c’est absolument pas ce qui va se passer.  »

Par exemple, tu veux lancer ton entreprise, mais direct tu te dis : « oh mon dieu, je vais plus avoir de travail, je vais plus manger, je vais finir sous les ponts, je vais pas y arriver, je vais mourir, aaaah ».

Alors que non, tranquille, tu peux garder ton travail et faire 3 posts par semaine sur ton Insta, grandir ta communauté, tester un ou deux produits, et te casser quand tu es prêt-e.

Ou bien, tu viens de rencontrer une nouvelle personne, et tu te dis : « non mais oh mon dieu ça se passe trop bien, mais en même temps c’est pas encore parfait entre nous, et en même temps est-ce que je devrais pas rester célibataire et attendre le ‘vrai’ homme de ma vie, ou j’y vais à fond et je tente le coup ??? »

Non mais relax, va déjà à ton deuxième rendez-vous et on verra 😆

En fait on est super dramatique – enfin, moi en tout cas – on se dit qu’en voulant explorer une voie dans notre vie, ça fait s’envoler en éclats toutes les autres. 

Mais tu peux commencer déjà par essayer pour voir. Juste essayer et tu verras ensuite. 

Rajouter un petit peu plus de ce que tu as envie d’expérimenter dans ta vie. 

Par exemple : 

Je me suis remise à l’écriture de roman sérieusement en octobre 2021.

On est en janvier 2022.
Pas la peine de remettre en cause toute ma vie : ÇA VA.

Je peux continuer à faire grandir ma société avec les ambitions de fou que j’ai en tête.

Tout en déjà arrivant à intégrer mes fameuses 30 minutes d’écriture par jour, qui – voir plus haut – ne sont pas si simples que ça ! 

Une nouvelle petite habitude par jour ne fait pas s’effondrer le château de cartes.

Probablement, elle le solidifie.

Voilà ! C’était mon partage du jour.

Deux choses à retenir pour toi : 

  • 1/ pour éliminer ce désir de perfection, reviens dans ton corps, reviens au présent, et fais pour toi d’abord
  • 2/ c’est ok d’incorporer un peu plus de ce que tu veux dans ta vie. Tout ne va pas s’effondrer. Ose le faire, même un peu, et tu verras, tout va bien se passer.

C’est comme faire un gâteau.

Tu peux incorporer tes blancs d’œufs dans la pâte tranquillement.

Il n’en sera que meilleur.

Bon allez on va s’arrêter là avec les métaphores !

Merci de m’avoir lue !

Rappelle-toi qu’être toi suffit et que franchement tu déchires !!! Tu fais probablement 20 fois mieux que tu ne crois !

  • Oú en es-tu de ton perfectionnisme ? Et de la mise en place de changements dans ta vie ? Dis-le moi en commentaire ici !
vague-tiret

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Commentaires

9 commentaires

  1. Hawa souley sur 13 mars 2022 à 6:01 PM

    Merci je suis heureuse d’être là. C’est partie pour être JUSTE MOI.



  2. Ophélie sur 17 janvier 2022 à 9:14 PM

    J’adore la métaphore du château de carte ! C’est tellement parlant et vrai !! Je vais retenir cette image pour en rire pour la prochaine fois que je le détecterai



  3. MarieMad' sur 17 janvier 2022 à 8:17 PM

    Juste un immense merci pour cette réflexion Lyvia. C’es tellement moi, c’est tellement nous toutes si nombreuses. Et ça tombe à point nommé pour moi.



  4. Agathe sur 17 janvier 2022 à 8:03 PM

    Ahhhh que tu m’as fait bien sourire avec ce texte Lyvia !
    Le château de carte, le dilemme intérieur alors que tout va bien et que tu peux incorporer les blancs d’oeufs en douceur !

    Mais oui, ÉVIDEMMENT !!!

    Merci pour ton texte !



    • Rachel sur 18 janvier 2022 à 10:30 AM

      Quelle synchronicité! Je suis moi aussi en plein dedans et me mets une pression de fou depuis hier soir. Il y a 2 ans j’ai commencé à prendre des cours de danse avec des professionnels pour réussir à réaliser mon rêve de devenir danseuse. Hier soir je me mets à réviser une chorégraphie que j’ai déjà représenté 2 fois et j’ai réalisé qu’il y a toujours des pas que je ne maîtrise pas, que je ne suis toujours pas assez bien et que de toute les manières je suis la plus nulle, on me mettra à la dernière ligne comme d’habitude. Parallèlement je tombe sur le post d’une danseuse professionnelle qui propose non seulement des cours de danse mais aussi des cours pour préparer son corps. Elle s’adresse aux personnes qui “n’ont pas peur de travailler dur” or je fais du sport tous les matins et m’entraine tous les jours depuis 1 an alors je considère que je travaille déjà dur. Mais voilà je n’ai pas pu m’empêcher de penser que je ne suis pas assez bien et que de toutes les manières je ne réaliserai jamais mon rêve. Je me dis c’est trop tard j’ai 40 ans, je n’ai pas 10 ans devant moi



  5. Audrey sur 17 janvier 2022 à 7:20 PM

    Cet article m’a fais beaucoup de bien, MERCI MERCI MERCI de l’avoir écris car je suis en plein dans ça !
    Je suis sortie récemment d’un freeze de plusieurs année, et je me délecte du mouvement !
    Mais la petite voix maudite ne se tais pas pour autant. Elle reviens sournoisement : « tu ne fais pas assez, bien ci ou ça… »
    Comme : je suis en train de créer un jeu d’oracle, et je ne comprends pas comment je pourrais vouloir l’avoir fini maintenant alors que j’ai commencer il y a 2 semaines ^^”
    Même si c’est un projet que j’ai dans mes placards depuis 2020, ce n’est que récemment que je me suis autoriser a y allez et puis fuck.
    « better done than perfect » comme on dis ! Donc ton article me parle beaucoup car mine de rien c’est stressant ce besoin de perfection, de vouloir tout de suite alors qu’on viens d’avoir l’idée et qu’il y a pleins d’étapes. Ça m’as fais du bien de lire ton article, disons merde au perfectionnisme !



  6. Nessa V sur 17 janvier 2022 à 6:39 PM

    Bonjour Lyvia,

    Quelle synchronicité, je te félicite . Ta newsletter tombe à pic, je suis paralysée par ses deux maladies aiguês, le perfectionnite et le comparaisonite, les voir comme des maladies me parlent beaucoup par rapport à ma nouvelle activité professionnelle.
    Je me suis lancée dans une reconversion professionnelle qui résulte d’un virage à 180°, j’ai lancé mon business en octobre 2021, juste avant la période de blocage de la Guadeloupe, et là je ressens cette peur de ne pas être à la hauteur , de ne pas pouvoir faire ou être assez pour mes clients.
    Pourquoi me ferait-il confiance et sans compter la pression des revenus à faire rentrer. En te lisant ce matin, j’ai fondu en larmes , un besoin d’évacuer toute cette pression.
    Je te remercie pour ce partage, je garde en tête qu’il faut que je sois plus bienveillante avec moi.



    • Hawa souley sur 23 février 2022 à 3:42 PM

      Cest fou à quel point j’arrive à me reconnaître dans ta vie. C’est drôle parceque c’est mon copain qui me partage un texte ( A partir de combien de partenaires sexuels je suis une salope?) de toi qu’il a trouver par hasard sur internet et il sait dit “ça va plaire à ma chérie “. Sauf qu’il a oublier de m’envoyer le texte. Ducoup avant hier on a aborder le sujet et encore par pur hasard il tombe sur le texte et direct il l’envoie. Et cela tombe comme une évidence, c’est exactement ce que je pense et qui je suis mais je n’arrive pas à exprimer. Tu as su le dire et me voici qui dévore tes textes, qui a envie de te connaître et en même temps qui se sent hyper proche de toi.
      Merci à l’univers d’avoir organisé cette rencontre si loin mais pourtant si proche.
      Cette similitude de nos deux vies est tellement bleufante pour moi. Je suis hyper heureuse car tout ceci arrive au bon moment.
      Je continue ma découverte de Moi en Toi



      • Lyvia Cairo sur 26 février 2022 à 5:18 PM

        Coucou Hawa ! Wow! J’adore la magie que tu aies découvert cet article comme ça 🙂 Je dis merci à ton copain haha !
        Je suis vraiment heureuse que le texte t’ait parlé, et en effet, qu’on se soit ainsi rencontrées. Bienvenue à toi !



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