Faire l’amour quand on est fatigué

Je t’écris cet email alors que je suis plutôt fatiguée 🙂 J’ai eu une journée chargée hier, et aujourd’hui c’était une journée un peu plus relaxante, avec peu de rendez-vous, qui me permet de récupérer. 
Je n’ai pas vraiment d’idées pleines de peps et d’énergie ce soir et… JUSTEMENT. Je crois que c’est exactement de cet endroit que je vais partager aujourd’hui. 

Tu vois, parfois on croit qu’on doit avoir une énergie très haute pour faire les choses, et que sinon, c’est simplement impossible. Cependant, en tant qu’humains nos émotions sont multiples et changeantes. 
On peut avoir une énergie basse, on peut être un peu mélancolique, on peut être un peu grognon. Et tout de même être et agir.

Tous ces états sont bienvenus.

Et cela m’amène au thème du jour : comment faire l’amour… quand on est fatigué ?

L’une des raisons principales, que j’ai lue et entendue, de ne pas faire l’amour c’est… la fatigue.

Et je comprends.

Il est tard, on a eu une longue journée, et on n’a qu’une envie, se plonger dans le lit, et dor-mir. Ou à la rigueur, glander devant une série. Et surtout pas faire l’amour. 

Dans ces cas là, faire l’amour est plutôt de l’ordre de la corvée. Argh.
Est-ce que tu as déjà ressenti cela toi aussi ?

Et bien sûr, il ne s’agit absolument pas de te forcer. 
Hors de question de faire une chose que ton corps n’a pas envie de faire.

Cependant, il y a une façon d’avoir une vie sexuelle, même quand notre énergie est basse, qu’on est ronchons et fatigués. 

Pour moi, cela revient à remettre en cause ce à quoi on pense qu’une relation sexuelle doit ressembler et enlever toute notion de performance.

Et à la place, il s’agit de coopérer avec ton corps, et aller dans son sens plutôt que d’aller à son encontre. De t’écouter très… précisément. 

Voici 3 pistes à explorer pour toi : 

1 – C’est ok si cette relation sexuelle n’est pas pénétrative. 

Et c’est aussi ok s’il n’y a pas de sexe oral. Parfois, les corps et les doigts suffisent 🙂
Se caresser intimement, se toucher, C’EST faire l’amour. Et souvent on réduit le sexe à des rencontres de muqueuses (pardon pour l’image), mais la définition de faire l’amour pour moi, c’est échanger de l’énergie sexuelle. Être proche, se toucher, se donner du plaisir, quel qu’il soit, c’est assez. Frotter les corps, faire glisser les doigts. Pas besoin d’aller beaucoup plus loin que ça. Sauf si on en a envie.

Et si on a envie de pénétration, et bien on peut trouver des positions reposantes. Comme la cuillère, quand on est allongés sur le côté et qu’un partenaire donne dos à l’autre 🙂

2 – Le sexe n’a pas à être mutuel ou réciproque.

Whaaat, Lyvia, mais de quoi parles-tu ?
Eh bien oui. On peut faire l’amour quand une seule des deux personnes reçoit du plaisir. Imaginons que ton ou ta compagne te fasse un cunnilngus : c’est faire l’amour. Et pas besoin de faire quoi que ce soit en retour. 

Révolutionnaire, I know. 

Je le vois comme de l’abondance sexuelle. C’est ok si l’un donne et l’autre reçoit cette fois-ci. Dans le futur, les rôles pourront changer. On n’est pas pressés. 

3 – L’orgasme n’est pas une obligation

Et ce, que la personne ait un pénis ou un vagin. Malheureusement, on réduit beaucoup la sexualité à : ‘l’homme a éjaculé’. Ou ‘j’ai joui’.

Or l’orgasme n’est pas nécessaire pour qu’un acte sexuel soit ‘validé’. Encore une fois, pour moi, l’échange d’énergie suffit. 

Tu m’étonnes que quand tu es à moitié endormi-e, tu as la flemme de te préparer à une éventuelle pénétration, sachant qu’en plus l’acte sexuel sera défini par l’éjaculation du partenaire.
Mais si on enlève tous ces cadres et ces contraintes, autre chose devient possible.

Conclusion : le plaisir est la priorité. 

Si vous ressentez du plaisir à être intimes, et que vous sentez l’énergie sexuelle circuler – sous forme d’envie, d’excitation, ou de plaisir sexuel, c’est assez.

De là on peut s’écouter, étape par étape. Et plutôt que de suivre un plan pré-établi, simplement voir où le plaisir nous mène.

Avec cette définition plus large, vous pouvez faire l’amour dans la multitude d’humeurs dans lesquelles vous êtes.

Simplement parce que rien n’est obligé.

Quand il n’y a rien de forcé, rien n’obligatoire, et qu’on peut aller dans n’importe quelle direction, alors on est beaucoup plus ouvert au plaisir.

Et en se focalisant sur le plaisir, tout peut arriver. On peut se laisser porter plus loin, ou se laisser doucement glisser vers le sommeil.

Voici comment je vois les choses :

Nous aurions tous beaucoup plus de libido et de désir sexuel si la sexualité n’était pas mise dans une case, avec une série d’actions qui vont de A à Z.
On aurait beaucoup plus envie – même si on est fatigués – si on associait le sexe à du plaisir, et au fait qu’on pourra guider ce plaisir, au millimètre, étape par étape.

Si, alors que c’est la fin de la journée, et que tu avais envie d’aller au lit, on te faisait couler un bon bain, avec des bonnes huiles, et que pendant les 30 prochaines minutes, tu étais persuadé-e que ça te ferait du bien, et que tu dormirais encore mieux – Est-ce que tu dirais oui, ou est-ce que tu dirais non ?

Dans certains cas, tu dirais non, parce que tu n’as pas envie de ça. Et dans d’autres cas, ce serait exactement ce dont tu as envie, pour te faire te sentir bien. 
Il n’y aurait pas d’effort, il n’y aurait aucune performance. Il y aurait juste toi qui prend du plaisir. Et qui peut-être en donne. Seulement si tu as envie.

Dis-moi en commentaire si cela t’a parlé, et si tu sens de nouvelles possibilités pour ta sexualité 🙂