Ce que ma petite cousine de 15 ans m’a appris sur la sexualité

J’ai passé la journée avec ma petite cousine Noelyn, qui est passionnée de sexualité. C’est fou car ce n’est pas de moi qu’elle tient ça. Elle a sa propre histoire avec.

Je reprendrai plus tard, je pense, un article sur les meilleures façons de transmettre une sexualité saine aux enfants – la plupart des conseils étant tirés de ses partages. 

Là, j’ai juste envie d’écrire un peu en freestyle sur ce que ces deux jours avec ma petite cousine m’ont fait réaliser.

Tout d’abord, quand on lui demande pourquoi elle s’intéresse au sujet, elle dit : « parce que c’est vraiment tabou, que les informations ne sont pas faciles à trouver, et que j’ai envie d’aider. »

Et depuis la première fois oú une amie l’a appelée en détresse par rapport à une souffrance dans sa sexualité, elle a continué de lire sur internet, suivre des comptes de sexologues sur TikTok, demander à ses parents de lui commander des livres, etc.

Ce qui est assez ‘mind-blowing’ c’est qu’elle et moi avons la même mission. Et je le répète, on ne s’est pas concertées. C’est comme si on m’avait mit un binôme dans ma propre famille pour poursuivre un travail que j’ai commencé. 

Parce que je pense beaucoup à ma relève. 

Vous vous rappelez peut-être un article oú je disais de quoi je serais fière si je devais mourir demain et sur quoi j’aimerais passer le bâton (lien article) eh bien l’une des deux choses qui était : « J’aimerais que plus de personnes continuent le combat de rendre le monde plus sain sexuellement. »

Et là, j’ai vraiment l’impression d’être sur le chemin en transmettant à ma petite cousine tout ce que je sais. Selon comment ça s’accorde avec ses études et avec l’accord de ses parents, nous allons faire des projets ensemble.

(Si tu veux l’apercevoir dans mes stories Insta tu peux encore pendant quelques heures ici).

Ce qu’elle m’a montré c’est à quel point la conviction derrière mon travail était simple : le sexe est tabou, du coup il n’y a pas beaucoup d’infos, et j’ai envie d’aider.

Si clair.

Parce que c’est une jeune fille d’intelligence exceptionnelle, on a parlé de mon travail aussi. 

Le premier soir, elle m’a demandé : « Lyvia, raconte-moi toute ta vie. »

Du coup je lui ai raconté tout mon chemin du lycée à aujourd’hui. C’était intéressant de raconter une histoire connue de tant de personnes de ma communauté, à une jeune ado de ma famille. 

Et lui parler m’a fait le miroir de à quel point je suis quelqu’un qui souhaite être libre à tout prix. Je vais faire tous les efforts nécessaires, dépasser tous les blocages, les inconforts, et les barrières, pour le privilège de n’avoir à répondre à personne et de mener ma vie comme je l’entends. Et c’est sur cela que j’ai inspiré les gens pendant longtemps. Sur cette non-négociation face à nos envies et nos rêves. 

Et dans la plupart des cas – que dis-je, 100% des cas – ce qui m’a permis de vivre ma vie de liberté, c’était aider. 

Lui parler m’a encore plus ancré mon envie d’aider du mieux que je peux sur la sexualité. Cela m’a ancré dans une notion de service plutôt que dans une notion de réussite.

Tu sais je prends parfois l’exemple, quand on a un petit doute de légitimité, d’imaginer une personne frapper à ta porte, couverte de sang. Cette personne dit : « s’il vous plaît aidez moi. » 
Soit tu peux lui dire : « non, désolée, je ne suis pas medecin – et lui claquer la porte au nez » 
Soit tu peux lui dire : « rentrez, rentrez, on va voir ce qu’on peut faire pour vous. »

Mon manque de légitimité m’a longtemps suivi dans la sexualité. Maintenant je ne le ressens plus trop. Pourtant un petit rappel est toujours bon. 

Ce que ma petite cousine m’a rappelé c’était que quand on pouvait aider, on le faisait. La notion de service avant tout.

Et aussi, que personne n’avait à nous donner permission ou validation de le faire. Un jour, une personne a eu besoin de son aide. Elle a vu qu’elle pouvait aider encore plus de ses camarades, alors elle a fait ses propres recherches, et a continué.
Elle m’a donné un joli cours de générosité.

J’ai repensé à mon travail, et à mes offres. 
J’ai senti des choses de clarifier et se réaligner, en ayant un miroir en face, jeune et qui vient d’un contexte différent du mien. 

Quelques trucs qui étaient encore en questionnement pour moi se sont consolidés.

Il ne faut jamais sous-estimer ce qu’une énergie adolescente, joyeuse et légère peut activer en nous.