Je me disais que je ne pouvais pas aider…

{TW – Mention de viol}

Je n’ai jamais été violée. 

Mon ‘non’ a été faible plus d’une fois, et j’ai connu la zone grise où mon ‘oui’ n’était pas toujours franc, mais je n’ai jamais connu le viol tel que me décrivent mes clientes.

Celui qui arrache le cœur. Qui crée de la tétanie, de la panique, de la confusion. Celui oú tu regardes autour de toi, le regard effaré en te demandant si quelqu’un viendra te tirer de cette situation cauchemardesque, et il n’y a personne.

Je n’ai pas connu ça, et pendant longtemps je me disais que je ne pouvais pas aider les victimes de viol à trouver la joie sexuelle si je n’avais pas vécu ce qu’elles avaient vécu.

Jusqu’à ce que je réalise que justement…je ne suis pas déclenchée par les récits de viol. Ça me fend le cœur, ça me rend triste, en colère. 

Mais sur le moment, quand ma cliente partage, je peux être là, solide, concentrée sur elle et la navigation de ce qu’elle traverse dans son corps. Je peux avoir empathie et compassion parce que justement je n’ai pas de souvenirs qui sont réveillés.

Et je peux incarner pour elle la douceur, la joie, le fun, la légèreté, le grand sourire de satisfaction quand on a vécu le plaisir vrai. 

Le résultat de cette transition – c’est que j’ai commencé à pouvoir aider, très concrètement, des personnes qui ont vécu des choses plus atroces que moi j’ai vécu.

Notre légitimité vient de l’intérieur. Chacun.e d’entre nous apporte quelque chose de différent. 

Je suis sûre à 100% qu’une coach sexo qui a effectivement vécu ce genre de trauma apporte quelque chose de précieux et d’important. 

Je pense que le plus crucial, c’est de ne pas s’empêcher de faire ce à quoi on est appelé parce qu’on se dit qu’on n’a pas vécu ci, ou pas appris ça.

Si tu peux aider, aide. C’est tout. 
C’est aussi simple que ça.

Et je peux aider, alors j’aide.

Y’a pas de règle. 

On apporte chacun.e d’entre nous notre pierre à l’édifice.