Quand j’ai touché le fond

Hier soir, dans la voiture, j’écoutais le nouveau morceau de Meg the Stallion, une rappeuse américaine. Il s’appelle Cobra et il parle de sa dépression. On a écouté le morceau en boucle, tellement les paroles étaient puissantes. 

A un moment elle dit : 
« I’ve got problems, Never thought a bitch like me would ever hit rock bottom »
J’ai des problèmes, Je n’ai jamais cru qu’une meuf comme moi toucherait le fond.

(Au pic de sa carrière, Meghan a été victime de violence domestique, dans une affaire très publique. Elle a finalement eu gain de cause).

Ça m’a poussé à me demander quel était à moi mon moment ‘rock bottom’ et comment je m’en étais sortie.

Et au final, mon esprit s’est facilement téléporté au même moment qui m’a hanté pendant des années.
J’étais allongée sur le sol de la chambre de ma maison à Londres.

De l’extérieur, j’avais l’air d’être la reine du monde. A l’intérieur, j’avais envie de mourir.

Je me suis demandée : « quelle est la seule chose que je peux faire en ce moment et qui peut me faire me sentir un peu mieux ? » 

C’était être par terre à regarder le plafond. Et pleurer.

J’avais appris quelques mois avant que j’étais endettée à plus de 100 000 euros, à cause d’une mauvaise gestion de mes finances.

Amoureusement, j’étais célibataire et j’enchainais les relations courtes et décevantes – rejet, ghosting – les hommes que je fréquentais me renvoyaient l’idée que j’étais ‘trop intense’. 

Alors que moi je cherchais simplement…désespérément, avidement, à être aimée pour qui j’étais.

Je ne voyais pas comment j’allais m’en sortir.

Je ne voyais pas d’avenir brillant devant moi.

Si tout allait bien dans ma santé mentale, alors j’aurais été positive, j’aurais pris mon courage à deux mains, j’aurais eu de l’espoir.
Mais c’était ça le truc. Je n’avais pas d’espoir.

J’avais honte. Je me sentais nulle. Je me sentais seule.
J’ai clairement remis en cause ma valeur.

« Pour qui tu te prenais », je me suis dit. 
Vraiment, peut-être que j’y croyais trop, et que la vie me montrait ce qu’était la réalité.

Pas d’issue, pas d’option, le freeze total. 
L’envie de flotter au dessus de mon corps, et ne plus rien ressentir.

J’ai touché le fond à ce moment là car je ne croyais plus en moi.

Je me disais que quelque chose clochait… chez moi. 
Et puis finalement, je me suis levée du sol, j’ai pris un bain, et je me suis dit : dors, et on verra demain. 
Et c’est comme ça que j’ai traversé cette période. 

Jour après jour, en me disant qu’il y avait toujours demain.

Entre les discussions avec les amis, mon journal, un début de thérapie, j’ai retrouvé le mouvement. 

J’ai déménagé au Portugal pour vivre avec mon petit frère et être proche d’un membre de ma famille. 

En même temps ça me permettait de mieux gérer mes finances.

Je me suis refaite moralement, physiquement.

J’ai beaucoup marché, j’ai mieux mangé.

J’ai continué de faire des erreurs, avec les sous, avec les mecs. 

Mais ça faisait moins mal peu à peu.

Jusqu’à construire la vie que j’ai aujourd’hui, qui est pleine de plaisir, d’amour et de joie. 

Je me suis demandée quelle était LA chose qui s’était passée au fil du temps pour m’emmener à aujourd’hui, de façon à pouvoir te la transmettre.

Et si je devais résumer, toutes ces années je les ai passées à accepter les parts de moi.

Les plus sombres, les plus vulnérables, les moins belles.

J’ai toujours été la ‘bonne petite fille’ qui doit tout réussir.

Alors l’échec et le rejet, je ne les vivais pas très bien.

J’ai dû accepter 
…la part de moi qui a fait confiance aux mauvaises personnes (parce qu’elle ne se faisait pas confiance à elle), 
…la part de moi qui a mal géré ses finances, 
…la part de moi qui étais avide de succès pour prouver sa valeur, 
…la part de moi qui voulait la validation des autres, 
…la part de moi faible, 
…la part de moi qui fait des erreurs, 
…la part de moi qui est un peu désespérée et pas du tout affirmée, 
…la part de moi qui cache sa tête dans le sable pour ne pas régler ses problèmes, 
…la part qui avait honte et se sentait coupable, 
…la part de moi qui avait peur de ne pas être aimée

J’ai dû aimer autre chose que la part de moi qui réussit et qui a tout compris. 
Car clairement là, je ne réussisais pas. Et je devais être ok avec ça.

Et plus j’aimais ces parts sombres de moi, plus les parts lumineuses se manifestaient aussi.

La part qui sait, et qui est bon conseil. 
La part qui accompagne les autres avec bienveillance et professionalisme. 
La part intuitive. 
La part créative. 
La part écrivaine. 
La part lumineuse. 
La part confiante.
La part digne d’amour.

Je ne pouvais pas avoir accès aux unes sans les autres. 

Car quand on ignore nos parts sombres, elles ont tendance à se manifester quand même, mais pas forcément d’une façon qui nous arrange.

Peu à peu mon estime de moi et mon espoir sont revenus.

La trajectoire de ma vie était complètement changée.

Le succès pour moi n’était plus ce que je pouvais réaliser de matériel, mais la relation que je développais, avec moi-même, avec mon esprit, avec mon corps. 

L’amour que j’avais pour moi-même, c’était ça ma mesure du succès.

C’est aussi à cette période que j’ai entamé ma bascule vers le coaching en sexualité. 

Parce que ce bien être, dans le corps et l’esprit, devenait plus important que tout le reste. 

Tout le reste me semblait superflu par rapport au fait de se sentir bien dans son corps.

Un chemin n’est jamais linéaire. J’ai eu des fausses routes, et des allers retours.
Il y a des moments où je m’en suis voulue de nouveau, et où j’ai replongé dans ma spirale de nouveau.

Mais j’ai continué tout de même à aimer ces parts de moi et construire ma vie. 

A développer mon entreprise, à écrire, à me former sur les nouveaux sujets qui m’intéressaient, à rêver d’un amour où je pourrais être moi-même. 

Je mentirais si je disais que ce travail a abouti. Il ne se termine jamais.
Il y a toujours des choses qui nous font douter, qui nous font peur. 
Il y a toujours un nouveau palier, une nouvelle étape d’inconfort à dépasser.

Cependant, si mon métier m’apprend quelque chose, c’est que c’est en traversant l’inconfort qu’on va vers la transformation. 

Si tout était lisse et parfait, alors on n’évoluerait jamais.

C’est simplement que plutôt que de se confronter aux inconforts extérieurs, on va peu à peu se confronter à l’inconfort intérieur. 

Nos peurs, nos doutes, nos tensions. 

Et aller regarder ça pour le transcender, et en revenir grandie.

Depuis ces événements, j’ai été encore plus intentionnelle à écouter mon corps et à coopérer avec lui dans toutes les sphères de ma vie. 

Y compris dans mon entreprise.

Ça veut dire l’écouter, lui obéir, l’apaiser, et aussi dépasser les tensions et blocages pour aller vers ma prochaine étape d’évolution.

vague-tiret

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Je suis Lyvia Cairo

Écrivain, coach en relations et en sexualité, spécialisée en soin des traumas.
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