Je ne suis pas « accessible »… et c’est dur à admettre parfois

On pourrait dire que je suis une coach relativement chère.

Mon coaching privé est au prix de 12000 euros ttc (3 fois plus cher que mon groupe qui est à 3600). Cela me place dans une fourchette de prix « premium », ou « du coaching haut de gamme » comme disent les marketeurs 😁.

Il y a quelques semaines, une personne m’a écrit que c’était une honte que j’ai des prix aussi élevés, que je « profitais de la misère des gens ». Elle m’a fait le miroir d’une chose qui me met très en inconfort : l’idée qu’on puisse me voir comme une « mauvaise » personne. Égoïste, vénale, qui ne pense qu’à son gain au détriment des autres.

Je sais que c’est l’une de mes ombres – « la bonne petite fille » qui veut qu’on l’aime à tout prix. Même si elle est beaucoup plus apaisée, elle montre parfois le bout de son nez.

Cette personne ne m’a pas déclenchée, mais elle a clairement donné voix à cette part de moi.

Alors je lui ai répondu calmement, pour lui « expliquer » – que mon coaching privé était destiné à un très petit groupe de personnes (4) et qu’en aucun cas je ne souhaite que ces personnes se mettent en danger financier. Que ces personnes choisissent de faire cet investissement en conscience, pour l’atteinte d’un résultat précis et un accès à moi privilégié, un accès que, du fait du volume de mes activités je ne peux pas offrir à un grand nombre.

Et que toute personne peut apprendre énormément via mon podcast et mes emails (gratuits), mes livres aussi, que je réponds au maximum de messages sur les réseaux et que j’ai pour les personnes prêtes à investir, un programme principal à un prix moins élevé.

En somme, à cette personne j’articulais que : ce n’est pas parce que mes prix sont élevés que je suis une mauvaise personne.

Et en lui disant à elle, je le disais sûrement à moi.

Ce qui est fascinant, c’est que j’ai déjà fait un énorme travail sur mon rapport à l’argent (si tu me suis depuis longtemps, tu SAIS que ça a été mon cheval de bataille).

Et pourtant j’ai ces petits restes.

La vérité c’est que, si mon coaching n’était pas à ce prix, il n’existerait peut-être pas. C’est le prix qui fait sens aujourd’hui – pour moi, mon équipe, et mes clients, économiquement et dans le respect de mon énergie – afin que je consacre autant de temps individuellement à quelques personnes.

C’est dur à envisager quand on n’a pas une entreprise, mais parce que justement, je crée sur autant de plateformes gratuites + j’ai 200 personnes que j’accompagne en groupe, mettre mon temps à moins cher n’est plus vraiment cohérent.

D’ailleurs, pendant des années, il était impossible d’avoir accès à moi en privé. Pouvoir être coachée en privé par moi est une opportunité qui aurait pu ne pas exister.

Et je vais être honnête – c’est beaucoup, beaucoup plus confortable de vendre une chose peu chère et de me dire : « regarde comme je suis accessible, comme je suis gentille, comme je suis généreuse. J’aide tout le monde ! »

Sauf que, factuellement je ne suis pas quelqu’un d’accessible. Pas si je veux que tout ce que je crée soit pérenne. 

Et c’est très dur à admettre.

Récemment une personne qui m’a vu à la télé m’a écrit plusieurs messages afin d’avoir un appel téléphonique avec moi pour échanger, car elle était en grande détresse par rapport à son couple. Je lui ai répondu que malheureusement je ne propose pas d’appel téléphonique ni de séance ponctuelle et qu’elle peut m’écrire. Ne pas pouvoir accéder ainsi à sa demande m’a un peu fendu le cœur.

J’aurais aimé un monde où je peux sauter au téléphone avec toute personne qui a besoin de moi, ou faire des séances de coaching individuel comme dans un cabinet de sexologue, mais ce n’est pas ma réalité.

Je serais juste beaucoup trop sollicitée.

Et parfois j’ai du mal, je ne vais pas te mentir.

J’aimerais être 100% disponible pour toutes les personnes qui m’abordent, mais c’est matériellement impossible.

Alors j’ai mon podcast, mes emails, mes livres, mon programme de groupe (dans lequel je suis très accessible, pour le coup) et pour quelques personnes qui ont les moyens et qui veulent investir, je peux donner cette attention directe.

Ce qui permet d’accompagner en proximité, être proche de l’intimité d’une personne, la voir évoluer, apprendre aussi de son évolution, et avoir encore plus à transmettre.

Je viens d’une petite commune de Guadeloupe où tout le monde connaît ma famille. Quand je vais au supermarché on me reconnaît comme : « la fille de »

C’est un grand écart pour moi d’être quelqu’un qui doit garder une certaine distance et qui a des cadres et systèmes en place qui ne sont pas ce à quoi les autres sont habitués.

Je dois casser une certaine loyauté avec là d’où je viens, et mes choix et mes façons de faire maintiennent une certaine distance avec les autres qui n’est pas toujours confortable. 

Mais c’est le « prix » à payer pour faire ce métier à grande échelle. J’ai toujours voulu toucher un grand nombre de personnes, et pour que le maximum de personnes aient accès à ce que j’ai à offrir, peu peuvent avoir un accès complètement direct à moi.

Je partage ceci plutôt pour faire circuler cette énergie dans mon corps. La reconnaître, la nommer. Pour continuer sans sentir aucune émotion dense à l’intérieur du corps.

(Et j’ai la chance d’avoir des moments ponctuels comme ma récente dédicace où pendant quelques heures, je suis proche des gens, j’échange directement avec eux, et ça c’est très chouette).

Toi aussi, parfois, tu ne seras pas ce que les gens attendent de toi, ou veulent de toi.

Ils ne pourront pas toujours être en lien avec toi de la façon qui leur convient le mieux.

Tu devras placer des cadres, des limites, des barrières. Et parfois tu voudras pouvoir faire autrement, mais tu sauras que ce n’est pas possible si tu veux rester cohérent-e. 🌹