Si ce n’est pas acceptable pour le sexe ce n’est pas acceptable pour le business
Tu connais sûrement ce scénario.
Ça fait deux, trois fois que vous vous voyez, et il-elle te propose de venir à la maison.
Tu n’es pas hyper chaud.e, mais tu te dis : « pourquoi pas ? Ça peut pas faire de mal.»
Vous arrivez, vous vous posez, vous discutez.
C’est plutôt agréable, tu te sens bien.
Et puis bim, cette personne commence à te caresser les cuisses et vouloir t’embrasser.
« woh, woh, woh », tu réponds, « tranquille, je ne suis pas venu.e pour ça, prenons notre temps » tu dis, couvrant ton irritation par un petit rire gêné
- Oh, mais tu es venu.e jusque là, tu n’as pas envie ?
- Je veux bien apprendre à te connaître, pas nécessairement aller plus loin tout de suite
- Attends, je ne te plais pas, c’est ça ?
- Non, ça n’a rien à voir, ce n’est pas le moment pour moi
- Ah, je sais, tu n’aimes pas le sexe, tu n’aimes pas te faire plaisir ?
- Euh… non, ce n’est pas la question, c’est jusque là tout de suite maintenant ce n’est pas ce que je recherche
- Vas-y, je te fais un bon bain, on se relaxe, et tu vas voir, tu vas adorer ça…
Et ça peut aller dans deux directions.
La première, tu prends tes affaires, et tu te casses.
Cette personne qui était agréable est devenu.e subitement une menace pour toi.
Tu as la boule au ventre. Est-ce que tu as fait quelque chose pour lui donner cette impression ? Eh puis arf, tu en as marre de te retrouver dans cette situation. Y a pas moyen de juste passer une soirée agréable ? Et suivre son rythme organiquement.
La seconde. La personne continue, te dit peu à peu des phrases qui te font douter. Tu te sens un peu coupable, et puis c’est vrai que ça fait longtemps que tu n’as pas eu de rapport. « Allez, ne sois pas coincé.e »tu te dis.
Peut-être qu’en effet tu as besoin de te détendre. Peut-être que tu en fais un peu trop.
En plus tu es déjà là, donc allez, voyons ce que ça donne.
Et tu cèdes. Tu as une relation sexuelle avec laquelle tu n’as pas consenti avec enthousiasme. Juste parce qu’on t’a poussé à bout.
Et ça, on connait ce scénario.
Il laissera un goût amer dans ta bouche, qui va durer jusqu’au lendemain, voire des semaines après.
Tu t’en voudras peut-être de na pas avoir dit « non » plus fermement, et en même temps, tu as essayé… arf.
Tout ce scénario, c’est un scénario dans lequel ton consentement n’est pas respecté.
Dans le premier cas, tu entends ton « non » et tu arrives à l’appliquer.
Dans le second cas, tu entends ton « non », mais tu en doutes. La personne en face te fait douter.
On est d’accord que c’est horrible quand ça arrive dans le sexe, pas vrai ?
Et bien c’est tout aussi horrible quand ça arrive en business, et pourtant, c’est tellement courant.
J’ai reçu des emails, très récemment, dont les sujets m’ont fait froid dans le dos :
« Tu n’as rien à faire là, Lyvia »
What ?
Et la personne passait l’email à exprimer, sur un ton qui se veut motivationnel, que si je veux vraiment faire partie de son ‘groupe de femmes qui changent les choses’ ou whatever, je devais acheter son offre.
Oui, parce que ne pas acheter voulait dire quelque chose sur moi.
Autre exemple un peu choquant, il y a quelques années un marketeur a envoyé un email disant :
« Ça fait trois mois que tu es abonné.e à ma liste et tu n’as rien acheté. Soit tu achètes, soit tu te désabonnes ».
Oh, ok, bye.
Ça c’était carrément violent.
Eh puis, il y a les petites piques.
Les : « si tu veux vraiment changer ton couple / ton business / etc. alors tu dois dire oui ».
Les : « si tu dis non, c’est que tu n’es pas sérieuse à l’idée de perdre du poids »
La tactique numéro 1 est de faire que ton non-achat veule dire quelque chose sur toi : « tu n’es pas assez bien / motivé / sérieux ».
L’autre tactique, celle illustrée par le ‘tu n’as rien à faire là’, c’est le rejet, le fait de ne pas appartenir au groupe. Or on a tous envie d’appartenir au groupe.
Rien que de te parler de ces exemples, je me sens moi-même déclenchée, alors je vais respirer.
Tu le fais avec moi ?
Inspire, expire.
Poursuivons.
Voici ce que ces emails font :
Ils déclenchent ton système nerveux et créent une réponse traumatique en toi, de façon à ce que la partie blessée de toi réagisse.
Et parfois, elle va dire oui. Pour appartenir, pour te prouver que tu peux y arriver.
Tu internaliseras ces messages en te disant que c’est ‘pour ton bien’, ‘pour te motiver’, mais au fond, si en mettant tes chiffres de carte bleue tu as la boule au ventre et que tu te ronges les ongles en te disant ‘j’espère que c’est le bon choix’, eh bien c’est le signe qu’on a appuyé sur des boutons qui ne te font pas du bien à toi.
Le problème avec ces techniques, c’est qu’elles fonctionnent.
Parce qu’on a tous des traumas.
On a tous aussi une vision pour notre vie
Et on a tous une certaine résistance à avancer vers elle.
Si c’était facile ou automatique, ça se saurait.
Alors quand on nous parle de LA méthode qui va tout changer et que c’est maintenant ou jamais, forcément on se sent poussé à plonger.
Et tu veux savoir ce que j’en pense ?
Je trouve que ce genre de marketing est putain de condescendant (sorry not sorry).
Que ce soit des hommes ou des femmes entrepreneures qui appliquent ces méthodes, ça pue le patriarcat et le désir de rabaisser et dominer.
Cette condenscendance fait que le personne qui vend se croit savoir mieux que toi ce qui est bon pour toi.
Et se permet de te traiter comme un enfant qui ne sait pas prendre ses décisions.
Bullshit (ohlala je suis énervée).
Mais il y a une autre méthode.
Et heureusement, car rien qu’à l’idée de t’en parler, je me sens déjà mieux.
Dans cette autre méthode on part de principes simples :
Principe 1 :
La personne qui achète est souveraine et adulte. Elle sait ce qu’elle veut. Elle sait ce dont elle a besoin.
Elle sait mieux que quiconque ce qui est bon pour elle.
Et prendra la décision en fonction.
En tant que vendeuse, je lui fais confiance.
Si elle dit non, c’est parce que c’est ce qui est juste pour elle.
Et si elle dit oui, ça vient d’une vraie envie, d’un vrai désir. Ça vient d’elle !
Principe 2 :
Je suis au service de mes client.e.s et de mon audience.
Ils-elles ne me doivent rien.
Je leur dois mon meilleur.
Toi qui lis ce mail, je n’attends rien de toi. Tu n’as pas à rester abonné.e, tu n’as pas à acheter chez moi.
Je fais mon métier de bon coeur et par plaisir, et mon bien-être ne dépend pas de toi.
Ma survie non plus (*on développera de ça plus tard).
Dans cet espace, tu n’es obligé.e à rien.
À part peut-être m’accorder bienveillance et respect.
Principe 3 :
On aura une meilleure expérience ensemble si ton oui est franc et enthousiaste.
Comme pour le sexe.
Ainsi je ne veux pas t’avoir convaincu.
Je veux que tu aies eu ENVIE.
C’est mon rôle de te donner envie et je ferai de mon mieux pour te séduire un peu.
Mais une fois que tu m’as dit non, c’est non.
Je veux que tu sois tellement, tellement, tellement, tellement content.e de travailler avec moi, que je ne veux rien de moins qu’un grand sourire sur tes lèvres et un pétillement dans ton coeur quand tu me donnes ton argent.
En plus, ton ‘oui franc’ m’arrange sur le long terme. Il y’a plus de chance que tu sois très très contente de l’expérience 😉
—
Je reviens sur ce point.
(*)
Plusieurs personnes sont en business pour se prouver des choses.
Se prouver qu’elles ont de la valeur, qu’elles comptent, qu’elles sont assez bien. Et je me mets dedans. J’ai clairement ressenti ça auparavant.
Avant de faire un travail bien profond sur mes traumas et mon système nerveux, je cherchais de la validation de mes clients.
Je n’en cherche plus.
Je suis là pour servir.
J’ai la chance de faire ce que j’aime.
Je ne le fais pas juste parce qu’on me paie, mais parce que je suis passionnée.
Si personne n’achète plus rien chez moi ça ne veut rien dire sur moi en tant que personne.
Ça veut peut-être dire des choses sur mon offre, mon marketing, peut-être que je dois apprendre des choses.
Et je le ferai. Parce que quand même j’aime bien l’argent et j’ai une tendance à aimer les choses chères 🙂
Mais peu importe si tu achètes chez moi ou pas, ça ne veut rien dire sur qui je suis.
Et donc je n’attends rien de toi.
Tu peux te détendre et te relaxer chez moi.
C’est pour ça qu’on est là.
Maintenant, si tu n’en es pas à ce stade, et que tu te sens attendre un certain retour de ton audience, ça peut être un chouette objectif d’arriver à t’en détacher.
—
La raison pour laquelle la plupart des marketeurs – qu’ils soient français, américains, anglais – utilisent des techniques coercitives, c’est que c’est plus facile d’obtenir l’argent de quelqu’un en la faisant se sentir au pied du mur, qu’en essayant de la comprendre VRAIMENT.
Et ça fonctionne, à court terme.
A long terme, voici ce qui fonctionne encore mieux :
- Donner à tes clients une expérience plaisante, les faire se sentir bien. Alors il-elles reviendront chez toi.
- Bien les connaître, un peu comme quand le propriétaire de ton restaurant connait ton prénom et ton plat préféré, ça met dans une bonne disposition pour acheter
- Créer une relation intime, dans laquelle tu cherches à combler les DÉSIRS de tes clients, pas appuyer sur leurs peurs
Le Marketing du consentement fonctionne.
Je n’ai personnellement jamais à convaincre qui que ce soit d’acheter chez moi.
Mes clientes prennent leur décision d’elles-mêmes, avec les informations à leur disposition.
Parce qu’elles sont adultes et souveraines.
Allez dire ça à la prochaine personne qui vous traite comme un enfant.
PS : plus on traite les personnes autour de nous en respectant leur souveraineté, plus elles sont en fait souveraines. Ça en fait de superbes client.e.s : enthousiastes, responsables, impliqué.e.s, heureux.ses et plein.e.s de gratitude. Super cool.
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Je suis Lyvia Cairo
Écrivain, coach en relations et en sexualité, spécialisée en soin des traumas.
Et je suis là pour t'aider à te sentir beaucoup mieux dans ta vie.