Elle l’a fait – Christine a quitté son emploi de globe trotter pour “réparer des coeurs”

J’ai rencontré Christine à un événement pour entrepreneurs. Quand je me suis présentée, elle a dit: “c’est toi jemecasse.fr? J’adore!”. Quelle surprise pour moi! C’était la première fois que je rencontrais quelqu’un par hasard qui me lisait. Quand Christine m’a raconté comment elle avait créé son propre métier, j’ai sauté sur l’occasion: il faut que j’écrive ton histoire, je lui ai dit. Et la voici!

 

Christine, raconte-nous ta vie d’avant?

Avant, j’étais directrice commerciale dans l’armement de navires. Attention, cela n’a rien à voir avec les armes! Il s’agit d’affréter des bateaux pour diverses occasions.

Dans mon cas, il s’agissait de privatisation totale de gros navires pour le fret ou des passagers. C’était surtout pour des boîtes de communication et d’événementiel, avec de gros budgets.

 

Je n’ai pas cherché ce boulot, on est venu me chercher!

J’étais dans l’industrie agro-alimentaire. Un armateur niçois était intéressé par mon profil. Il avait entendu parler de moi par un intermédiaire, et avait pour projet d’ouvrir un bureau sur Paris. Il voulait confier la gestion de ce bureau à quelqu’un, et il m’a dit: “si ce n’est pas toi, on ne le fera pas!”.

Je n’avais même pas de connaissances dans le domaine.

 

J’ai voyagé dans le monde entier. Je vendais l’affrètement, et je m’occupais de la mise en place sur place. Je faisais la coordination entre le client, l’affréteur, l’équipage et l’armateur.

C’était “une vie de rêve”, selon mes critères d’avant, et ceux de mes amis encore maintenant. J’avais un bon salaire, je vivais entre deux avions.

 

C’était une vie professionnelle hors norme, mais ma vie personnelle en a beaucoup souffert.

 

Mon fils a aujourd’hui 21 ans et je ne l’ai pas vu grandir. Je ne l’ai pas vu marcher. Je n’ai pas vu ses spectacles de fin d’année. Ni ses anniversaires la plupart du temps.

Je me rappelle être partie trois semaines en Norvège alors qu’il avait un mois et demi. J’avais 25 ans. On venait de me proposer le boulot. On me faisait confiance. Je ne “pouvais” pas dire non.

J’ai passé 16 ans dans ce job.

 

J’en avais assez depuis un an ou deux. Entre temps il y a eu la naissance de ma fille, en 2004.

L’armateur voulait arrêter le bateau principal, mon activité s’est arrêtée à ce moment là.

 

Le moment de la séparation était nostalgique. On ne défait pas 16 ans d’expérience comme ça. Je ne regrette rien, j’y pense avec un profond respect.

 

Après, je me suis sentie soulagée, parce qu’une page se tournait.

C’était en 2010, j’avais 42 ans. Et j’avais hâte de passer à autre chose.

 

C’est au moment où je me suis dit: “tu ne le feras plus” que je me suis vraiment cassée.

Je me suis dit:

“Je ne chercherai pas de travail”

“Je serai mon propre patron”

 

J’ai été libre toute ma  vie, je voulais le rester, et le faire pour moi et pas dans l’instruction de quelqu’un. C’était un job atypique, je n’en aurais pas retrouvé. Il n’était pas question que je cherche du travail car je ne voulais pas devenir dépendante d’un phénomène. Au final, je me suis cassée du salariat.

 

Comment t’es venue l’idée de faire ce que tu fais aujourd’hui?

 

Un jour, chez moi, en train de bouquiner, une question m’a traversé l’esprit:

“Quel est ton rêve d’enfant ?”

 

Cela m’est venu comme ça, et une image m’est apparue sous la forme d’un cœur.

 

Je me suis souvenue que quand j’étais petite, je voulais être chirurgien cardiologue et réparer des cœurs.

 

A cet instant, je ne pouvais plus poursuivre ce rêve-là à cause des longues études que ça entraînerait, mais j’ai réalisé qu’il pouvait prendre une autre forme. Je voulais soigner les gens, prendre soin des autres et m’intéresser à leurs pathologies.

 

Pendant ma période de voyages, j’avais vu une sophrologue. Elle m’avait beaucoup aidé et je m’étais dit à l’époque: “peut-être qu’un jour je serai à ta place…”

 

J’ai fait deux ans de formation en sophrologie. C’était des études courtes, et je voyais bien vers quoi ça pouvait mener.

J’ai fait un stage en entreprise dans l’insertion sociale. J’étais intéressée par le médical, depuis toujours, et je me suis tournée vers une maison médicale.

 

Je suis aujourd’hui indépendante attachée à la maison médicale des Cerisiers à Longjumeau et ce depuis 2011.

 Je fais de la Sophrologie pour les pathologies, la cancérologie, la dépression sévère, la bipolarité, les phobies.

 

Pour aller plus loin, on m’a présenté le médecin en charge du service Oncologie de l’hôpital de Longjumeau, et depuis le 9 septembre 2013, j’interviens chaque semaine au service cancérologie.

 

Finalement, je les répare, les cœurs, mais d’une autre manière.

 

Comment a réagi ton entourage à ton changement de carrière?

 

Tout le monde pensait que j’étais folle. Mais que ça me ressemblait bien!

La question qui revenait souvent était “Tu ne vas plus voyager ?”

Quand tu connais mieux les vendeurs de Zara à l’aéroport de Madrid que tes propres voisins, il y a un problème.

Ça m’a fait souffrir, même si j’en rigole aujourd’hui.

 

C’était une question de place: où est ma place?

 

A la maison, je culpabilisais à cause du boulot. Au boulot, je culpabilisais de ne pas être à la maison.

 

Pour trouver sa place, il faut accepter de ne plus en avoir du tout.

 

Le temps de formation était le temps nécessaire à ma transition. Je survolais la vie. C’était un temps pour revenir à moi.

 

Mon côté guerrier et intuitif a resurgi. Les professionnels me font confiance.

 

Aujourd’hui, j’ai l’impression d’être à ma place. Même quand je tiens la main de quelqu’un qui est en train de mourir.

Je sais pourquoi je suis là. Le challenge est permanent.

 

Je travaille beaucoup, mais je suis beaucoup plus flexible aussi. Par exemple, j’ai pu venir à ce rendez-vous en plein après-midi avec ma fille!

Je me suis faite toute seule. J’ai tout fait moi-même, même mon site internet!

 

J’ai parfois connu le Syndrome de l’Imposteur.

Je me disais “quand est-ce que les gens vont réaliser que je suis normale et pas ‘extraordinaire’ comme ils le disent?”

 

A un moment, je me suis même demandé “pourquoi tout me réussit?” – Je n’avais pas fait le tour de mes qualités, et je n’avais pas appris à être “bonne”. Je semblais l’être par hasard.

Après cette phase au cours de laquelle j’ai travaillé avec Céline Boura (conseil en identité de marque), où j’ai appris à Être , mon cabinet s’est encore plus développé.

 

As-tu un conseil pour les personnes qui souhaitent se casser?

 

D’abord, suivez votre intuition, votre flair.

Ensuite, retournez à vos rêves d’enfants. Parfois ils ont du sens.

Et pour finir, n’ayez pas peur. Arrangez-vous pour être en situation de ne pas avoir peur!

 

Il faut normalement pousser les cailloux pour déplacer les montagnes

Moi j’ai choisi de faire les choses en grand, et certaines choses ce sont faites en encore plus grand!

L’intuition nous dit “n’aie pas peur, continue”. Sur le moment, on peut ne pas mettre les mots dessus, mais a posteriori, on réalise qu’elle était bien là.

 

J’ai passionnément aimé mon boulot d’avant. Me casser n’était pas en réaction à cela.

Je me suis cassée pour vivre mon rêve d’enfant en grand. Je deviens l’héroïne discrète de ma propre vie.

 

 

 

vague-tiret

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Écrivain, coach en relations et en sexualité, spécialisée en soin des traumas.
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