Elle l’a fait – Sandy : Quand on trouve son chemin, les choses se mettent en place naturellement.

Interview menée et rédigée par Margot

Après 9 ans comme consultante recrutement pour une entreprise internationale de ressources humaines, Sandy a signé une rupture conventionnelle en décembre 2014. Sa prochaine mission ? Etre consultante-formatrice dans les allergies alimentaires.

Comment se sont passés tes 9 années dans cette entreprise ?

Mes 3 premières années se sont bien déroulées. J’en garde de très bons souvenirs. Je sentais que mon emploi avait un impact social positif : je contribuais à donner du travail à des gens et cela me plaisait.

En 2008-2009, j’ai ressenti l’effet de la crise sur notre secteur d’activité. Il y a eu une baisse dans les recrutements et, au sein même de notre entreprise, un plan social important a été mis en place ne conservant parfois qu’un poste sur une équipe de 10 personnes.

J’ai eu de la chance, j’ai conservé mon poste et ai rebondi. Au final, en 2009, j’ai énormément acquis en expérience, atteint mes objectifs et ai développé ma confiance en moi et mon autonomie.

A partir de 2010, tout a été de plus en plus difficile. Le rendement est devenu une nécessité et j’ai encore plus senti que ma société était dirigée par des actionnaires. La fonction sociale du recrutement s’effaçait derrière la fonction commerciale. Lors de nos réunions, des objectifs clairs des actionnaires m’étaient communiqués.

C’était d’autant plus difficile que chaque année, mon chef changeait. A partir de cette année, je n’ai pas fait deux entretiens annuels d’activité avec le même supérieur. Chacun apportait une nouvelle vision, un nouveau modèle de développement nécessitant de ne pas poursuivre les lignes directrices de son prédécesseur. Cela m’obligeait à mobiliser de nouvelles ressources et toujours garder espoir en me disant que ces changements étaient pour le mieux.

Arrivée en 2014, je ne comprenais plus les décisions de mon entreprise dont l’organisation, et surtout les ré-organisations successives, prenaient le pas sur mon métier.

J’ai eu l’impression d’être sur une autoroute. Ne réfléchissant plus, je restais dans un travail bien payé, j’avais une voiture de fonction et une certaine sécurité mais je n’avais plus de plaisir dans mon travail.

Etant confrontée tous les jours à des chômeurs prêts à perdre en salaire pour retrouver un emploi, la « psychose du chômeur » me maintenait sur mon autoroute. En couple et mère de deux enfants, je me répétais que je devais « m’estimer heureuse et ne pas me plaindre ».

Malgré tout, je ressentais l’envie, le besoin de « tout faire péter » et réalisais que si je ne prenais pas de risque maintenant, je trouverai toujours des excuses et n’en prendrai jamais.

J’ai commencé en été 2014 à lire des livres de développement personnel et ai découvert https://lyviacairo.com via une amie qui venait de finaliser une période de réflexion sur elle-même par la signature d’une rupture conventionnelle avec son entreprise.

J’étais persuadée que mon entreprise n’accepterait pas cette solution car on entendait souvent « si vous n’êtes pas contents, démissionnez ! ».

Je savais qu’en 2015, la réorganisation interne prévoyait de m’envoyer travailler à 90 km de chez moi et cela ne m’enchantait pas. A mon dernier entretien annuel d’activité, j’ai évoqué mon mal être dans mon poste et ai demandé un bilan de compétences. Cela m’a permis, en 6 semaines, de faire le point sur mes forces et mes faiblesses avant de partir. J’ai alors annoncé, non sans craintes, que je ne voulais pas être mutée et que je souhaitais obtenir une rupture conventionnelle.

Il a été d’ailleurs plus facile pour moi de demander un bilan de compétences qu’une rupture conventionnelle!

Et là, belle surprise, ma hiérarchie a été à mon écoute, a accepté la rupture conventionnelle et nous nous sommes quittés en bons termes. J’ai pu dire au revoir à toutes les personnes rencontrées au cours de mes 9 années de carrière.

Partir en bons termes m’a beaucoup soulagée. Je sais que je peux donner de mes nouvelles à mon entreprise et, pour moi, cela a beaucoup plus de valeurs que des indemnités obtenues après une longue lutte et une rupture.

Et tu es partie…

Oui, en décembre 2014.

Ma fille de 5 ans souffre d’allergies alimentaires sévères : elle ne peut pas manger d’œuf, d’arachides, de saumon ou de moutarde ; même pas quelques milligrammes ! Mon mari et moi avons dû apprendre à appliquer un régime d’éviction pour elle et surtout à toujours avoir une trousse de secours sur nous. Une erreur pouvant lui provoquer différents symptômes allant jusqu’à la mort, nous vivons un certain stress au quotidien, comme une épée de Damoclès au-dessus de la tête. C’est une cause pour laquelle j’ai envie de me battre.

De cette expérience difficile à vivre au départ, j’ai eu envie de tirer des leçons positives, d’en faire mon combat ou ma cause. Depuis mon départ, j’ai pris quelques mois pour trouver comment je voulais faire avancer les choses dans le domaine des allergies alimentaires, ce que je faisais pour ma fille, je voulais le faire pour les autres enfants, pour les autres parents qui vivent le même stress des allergies alimentaires.

Depuis quelques semaines, mon projet est clair : je souhaite faire de la formation et du conseil pour toutes les structures qui accueillent des enfants allergiques (les écoles, les crèches, les cantines, les assistantes maternelles etc).

Mieux formées, ces personnes sauront mieux gérer l’allergie alimentaire au quotidien et surtout reconnaître une urgence allergique et savoir quand il faut utiliser une injection d’adrénaline.

Dans quel état d’esprit te sens-tu aujourd’hui?

Je suis optimiste et sereine. Je suis reconnaissante d’avoir la chance de pouvoir prendre le temps de faire ce projet, un projet de cœur qui émane de ma fille, un projet de vie ! Même si cela n’aboutissait pas, j’aurais énormément appris et je ne le regretterai pas. Au fur et à mesure que j’avance dans cette création, je rencontre de belles personnes, j’apprends chaque jour un peu plus sur les allergies, ce projet est une expérience de vie, c’est un moment unique dans ma carrière.

J’ai l’impression d’avoir pris du recul par rapport à une réussite financière et un statut : je fais ce qui me plaît, et ça n’a pas de prix justement !

J’apprécie énormément de passer plus de temps avec mes filles, il y a un équilibre entre ma vie pro et ma vie perso qui se rétablit à nouveau, quel bonheur !

Des conseils ?

Ne pas partir sur un coup de tête. Je recommande de sentir et d’attendre le bon moment pour vous casser et d’avoir un projet en tête. Il deviendra votre moteur, votre bouée de secours.

Il se peut que votre projet n’aboutisse pas mais il vous en faut un en tête au moment de partir. C’est important de travailler son mental quand on se casse.

 [5 mois plus tard…]

Où en es-tu et quelles sont tes prochaines étapes ?

Quand on trouve son chemin, les choses se mettent en place naturellement.

Pour l’instant je ne génère pas de chiffre d’affaire mais je suis persuadée que ça va marcher.

Moi qui étais de nature anxieuse, j’observe d’un coup une grande sérénité se développer en moi et une prise de recul libératrice.

J’ai terminé d’écrire un livre sur les allergies alimentaires pour les enfants et j’ai cherché un éditeur. Deux mois plus tard, un éditeur sérieux me contactait pour retenir mon livre et réaliser les illustrations, j’ai signé un contrat d’édition et ce livre devrait voir le jour sur la fin de l’année (2015). Un premier rêve qui se réalise…

Entre temps, ma cousine m’a inscrite à un appel à projet de création d’entreprise dans sa région et j’ai été élue projet coup de cœur alors que le jury n’était pas du domaine et n’avait pas d’enfants allergiques. De quoi renforcer l’idée que je suis sur le bon chemin : le mien… Ils vont réaliser mon site internet et une partie de ma communication : un gros coup de pouce qui, j’en suis persuadée, n’arrive pas par hasard.

J’ai également tenu un stand en avril, bénévolement, pour une association dans un salon sur les allergies alimentaires à Montpellier. Cela m’a permis d’assister à des conférences et d’échanger avec des familles d’enfants allergiques. Je trouve qu’on apprend beaucoup via le bénévolat. Je ne l’avais jamais fait en tant que salariée car je n’avais ni le temps, ni l’énergie nécessaires alors que ça ouvre plein de portes et surtout l’esprit et le coeur !

Le mois prochain, je commence ma prospection commerciale. Mes cibles sont bien identifiées.

Je me laisse jusqu’à décembre prochain pour confronter mon offre au marché. Je compte avoir mes premiers clients et un site internet visible et fonctionnel d’ici là.

Le monde de l’entreprenariat a été une vraie découverte pour moi. Certains entrepreneurs ne gagnent pas beaucoup mais semblent satisfaits car ils se sentent libres de leurs actions. Je pense cependant que plus de flexibilité est nécessaire aujourd’hui entre le salariat et l’entreprenariat : on peut avoir envie d’avoir plusieurs vies.

Dans un futur plus ou moins proche, j’envisage de reprendre un job à temps partiel tout en continuant mon projet à moins que j’en vive complètement d’ici là.

Une citation inspirante pour les lecteurs ?

« Avoir la foi, c’est monter la première marche, même quand on ne voit pas tout l’escalier » Martin Luther King

 

photo Sandy JMC | JemecasseDepuis l’interview…

          Le livre sur les allergènes alimentaires de Sandy sortira en fin d’année 2015.

          Sandy a signé ses premiers devis et réalise des formations et conférences dans des écoles, des cantines, des garderies et relais assistantes maternelles

          Son site internet est en ligne : www.allia-formation.fr 

– Vous pouvez la retrouver sur Facebook via

Sa page : https://www.facebook.com/alliaformation

Son groupe d’échanges et de partage :  https://www.facebook.com/groups/allergiesetmodedevie/  / 

 

Envie de vous casser comme Sandy ? Quelle est LA chose qui vous freine, qui vous manque, ou dont vous avez besoin? 

vague-tiret

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Écrivain, coach en relations et en sexualité, spécialisée en soin des traumas.
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