Une vie sans lundi #93 – Légitimité : changer de signature pour changer d’identité
Je n’avais pas prévu d’écrire cet article. C’est la faute à Morgane, qui de manière très pratique a décidé de s’effacer des réseaux sociaux, pile en ce moment.
En plus, Adèle est revenue, et j’en ai encore des frissons. Disons que je suis un peu chamboulée émotionellement ce matin !
J’ai une annonce à vous faire :
J’écris deux livres.
Yup. Et je n’avais pas prévu de l’annoncer avant un moment.
J’écris deux livres, et c’est dur.
Je crois que je n’ai jamais rien fait d’aussi difficile. Mon cerveau fume. Et, moi qui stresse très peu d’habitude, je commence à me familiariser avec le phénomène.
Le plus dur n’est pas arriver à dire ce que j’ai envie de dire. Le plus dur c’est d’admettre ce que j’ai envie de dire. Être assez honnête avec soi-même pour l’écrire sur la page sans mentir, sans travestir, sans édulcorer. Parce que le lecteur sait tout.
J’ai lu assez de livres pour savoir que l’oeil et le coeur d’un lecteur sont impitoyables contre l’écrivain qui n’est pas allé assez loin, assez profond.
J’écris deux livres, et Dieu que c’est difficile.
Le premier, c’est le roman qui a grandit en moi pendant trois ans. Après trois Nanowrimo, et autant de romans inachevés, celui-là, c’est le bon. Il est difficile à écrire parce qu’il n’est pas aussi lisse et ‘bien comme il faut’ que je l’aurais espéré. Mes personnages ont leur vie propre, et sont parfois insupportables. Certains jours, je ne sais pas vers où les mener. Sans compter mon orthographe qui semble s’être mise en grève pile pour ce roman !
C’est dur parce que j’y dis des choses que je n’ai jamais dites ou même pensées avant. Alors mes choix oscillent souvent entre dévoiler et cacher, et c’est souvent dévoiler qui gagne.
Et j’écris un autre livre. Jusqu’à hier, c’était un guide, un condensé de tout ce que vous auriez lu sur ce site. Le ‘Livre Je me casse’.
Et aujourd’hui, c’est devenu ma philosophie. J’ai décidé d’écrire non pas un livre de développement personnel, non pas un livre sur comment se casser, non pas mon autobiographie, mais un livre de philosophie.
Après les romans, la philosophie est l’un de mes styles préférés. Ceux que j’admire le plus : les philosophes romanciers – d’où mon adoration à Tolstoi (et ce n’est pas seulement le côté slave !).
Quand j’ai lu Tolstoi pour la première fois, je me suis dit : “il a tout compris à la vie”. Et j’ai enchaîné avec : “moi, je n’ai rien compris à la vie”.
Comment, alors que j’ai connu si peu, et vécu si peu, puis-je envisager un tel projet ?
Comment puis-je me targuer d’être romancière, voire philosophe. Qui suis-je pour penser ça de moi?
Je ne vais pas le cacher, les choses sont allées vite pour moi. En deux ans, ma vie a été bouleversée.
Et pourtant je me pose les mêmes questions que me posent mes lecteurs et mes clients :
Suis-je légitime ?
Ne suis-je pas trop jeune, ou trop vieille pour faire ça ?
QUI SUIS-JE POUR écrire, philosopher, croire seulement que l’on m’écoutera ?
Et j’essaie de me répondre la même chose que je leur répond à eux.
La légitimité, c’est du bullshit. C’est de la vanité. C’est attendre de la validation de l’extérieur, de te donner l’autorisation de… Et même parfois, c’est la plus belle excuse qui soit : “ILS ne m’ont pas laissé le faire”.
Je leur dis : si tu entends que quelqu’un a besoin de toi à l’autre bout de la ville, que tu y vas en portant sous le bras ce dont cette personne a besoin pour se sentir mieux, que tu arrives devant sa porte tout tremblant et transpirant, vas-tu faire demi-tour en te disant : “oh, mais je suis trop jeune, je n’ai pas les diplômes, ils ne me laisseront jamais rentrer !”. ?
Non, tu vas frapper à la porte, et tu vas faire en sorte qu’ils te fassent confiance. Et pour ça, il faudra que tu aies tout d’abord confiance en leur jugement, leur bienveillance et leur intelligence. La personne de l’autre côté de la porte saura que tu lui apportes ce dont elle a besoin.
Alors, quand j’avance sur ces deux livres et que je me demande pour qui je me prends de faire et d’écrire ces choses là, je me dis :
– Ne pas le faire alors que j’ai envie (besoin) de le faire, c’est gaspiller mon temps, et desservir le monde. C’est priver mes lecteurs d’une phrase, une expression, une histoire qui peut-être feront une différence chez eux, comme ils l’auront fait chez moi. Fausse modestie à part (je n’aime pas beaucoup la modestie), je sais que j’ai des choses à raconter qui peuvent servir.
– J’ai confiance dans les personnes qui vont me lire. J’ai confiance dans le fait qu’elles seront assez ouvertes pour me laisser entrer dans leur monde, et pour du moins essayer de me comprendre.
C’est ce que mes lecteurs ici ont fait depuis plus de deux ans.
Aujourd’hui, je décide que je suis une nouvelle personne – vous remarquerez que je décide ça souvent. Je ne me cache plus derrière ce blog. Ce blog qui pendant si longtemps m’a permis d’assouvir cette envie d’écrire. Ce n’est plus assez.
Aujourd’hui je décide que je suis écrivain, philosophe et bloggueuse. Et je change la signature de mes emails. Et wow, comme je flippe !
C’est pas grave si rien n’est publié encore. Ce n’est qu’une question de temps. Parce que ce ne sont pas les feuilles de papier qui définissent ce que je suis. C’est moi qui définis ce que je suis.
Ainsi, je vous invite à faire de même. Que vous soyez prêts ou pas. Que vous croyiez en vous ou pas. Que vous vous sentiez légitime ou pas :
Aujourd’hui, changez votre signature d’email, et décidez de la personne que vous êtes – même si le papier n’est pas encore là pour le prouver. Et quand vous vous présentez à quelqu’un, ou que vous remplissez la case profession sur un formulaire, dites-leur qui vous êtes vraiment.
Alors : quelle sera votre nouvelle signature à partir d’aujourd’hui ?
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Je suis Lyvia Cairo
Écrivain, coach en relations et en sexualité, spécialisée en soin des traumas.
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