Mon pays m’énerve / J’adore mon pays

Franchement, parfois, mon pays m’énerve.
Mon pays m’énerve parce qu’un mouvement comme la manif pour tous y existe.
Parce qu’on a failli interdire le port du burkini – alors que pour certaines femmes c’est le seul moyen de profiter des plaisirs de la plage (nan mais oh)
Mon pays m’énerve parce que dedans, il y a des débats sur le port du voile et la déchéance de nationalité.
On y a même demandé que les musulmans affirment ne pas cautionner les attentats (nan mais oh).
Mon pays m’énerve parce que par moments, il est foncièrement intolérant.
La tolérance est l’une de mes valeurs premières. Mon pays ne sait pas laisser les gens vivre leur vie sans les faire chier, franchement.

L’une de mes autres valeurs fortes, c’est l’importance de l’initiative personnelle. Mon pays m’énerve parce qu’il encourage souvent l’assistanat plutôt que le fait de se débrouiller soi-même.
On n’y a pas la culture de l’échec, ni de la prise de risque. On a peur, on a tellement peur de se tromper.

Eh puis mon pays m’énerve parce qu’il éduque les enfants n’importe comment, à coups de marqueurs rouge et de voies ‘royales’ contre des voies de garage. Les talents ? Pas connus dans les écoles. L’intelligence autre que via l’apprentissage scolaire – bof.

Mon pays m’énerve parce que des personnes pleines de talents doutent d’elles, n’osent pas agir et se sentent complètement à part dans leur unicité.

Mon pays m’énerve et je pourrais rallonger cette liste.

Mais à la fois – j’aime mon pays. Je l’adore même, du plus profond de mon cœur.

Parce que mon pays sait se battre. Mon pays sait manifester quand il n’est pas content, s’insurger quand il se sent trahi et mon pays apprend et grandit.

Mon pays fait qu’on a de vraies vacances quand on est salarié, qu’on est certain d’être couvert par l’assurance maladie quand on est blessé, et que les plus démunis auront de quoi s’en sortir.
D’autres grands pays occidentaux ne peuvent pas en dire autant (hum hum, USA)
Et que même si des inégalités existent, elles sont moins fortes que dans la plupart des pays que j’ai visité.

J’adore mon pays car on peut s’exprimer. On peut dire ce qu’on pense, on peut se chamailler. Débattre est dans notre sang – c’est un vrai truc de français.

OMG j’adore mon pays parce que les études universitaires sont peu chères ! Voire gratuites quand on est boursier. C’est grâce à ça que j’ai pu étudier.

Eh puis j’adore mon pays parce qu’il est plein d’espoir. À chaque tragédie, à chaque événement qui nous a fait mal, on a su garder la tête haute et avancer. On a su être solidaire, et ne pas oublier notre fraternité.

J’adore mon pays parce qu’il est divers – en couleurs, en cultures, en passions.

Il m’énerve un peu mais je choisis – non pas de l’ignorer, mais de mettre ma pierre à l’édifice.
De véhiculer des messages de tolérance.
De donner à chacun la force et le courage de mettre en œuvre leurs projets, même si c’est dur.
De promouvoir quand je le peux une éducation différente.

Parce que mon pays c’est quoi finalement ? C’est qui ?
Mon pays c’est chaque action. Chaque personne. Chaque voisin. Chaque commerçant. Chaque personne que je croise dans la rue, dans le métro, sur Internet.
Mon pays, c’est le résultat de l’impact de chacun d’entre nous.

On peut tous faire une différence.
We all have a job to do.

Lyvia

�Débloqueuse, Libératrice du Feu 🔥et fervente gardienne de l’authenticité.

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Je vous embrasse et vous dis à bientot,

Photo prise aux abords de la Gare de Lyon par mon amie Morgane Sifantus

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