* RELATIONS ET FLUIDITÉ *

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Quand on est une Badass révolutionnaire avec une ambition démesurée, les relations personnelles peuvent être difficiles à gérer. Tellement de Feu à canaliser… tellement de ‘cases’ dans lesquelles on a la sensation de devoir rentrer.

Ces derniers temps, j’ai beaucoup réfléchi à ma vision d’une relation personnelle (amoureuse, familiale, amicale). J’ai compris ce qui fonctionnait pour moi, et ce qui ne fonctionnait pas du tout.

Dans le groupe que nous venons d’ouvrir (Badass Révolutionnaires, lien tout en bas) j’ai mentionné que c’est un sujet dont je veux que l’on parle dans le groupe. Trop souvent on se concentre sur le pro, en ignorant totalement ce qui se passe dans l’intimité de nos relations, comme si ça n’avait aucun lien. Or cela en a, tout est lié. Dans ce très long post, je partage avec vous le fruit de mes réflexions à date sur les relations.
Je vous invite à commenter, partager, et à participer à la conversation pour des relations plus fluides.

(Ce message a été écrit dans le cadre de mon programme ‘J’écris ma vie’, et date d’une dizaine de jours maintenant)

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Je sais que c’est la nuit, mais je suis un loup garou et c’est la pleine lune… (lol je déconne) – Blâmez (ou remerciez) l’inspiration pour la longueur de ce post !)

ETRE TOI SUFFIT, DANS TES RELATIONS : RELATION ET FLUIDITÉ

Voici ce que j’ai toujours cru :
Que dans les relations, il faut faire des compromis.
Qu’une relation, c’est compliqué.
Que c’est du ‘donnant-donnant’, et que même quand c’est toi qui donne, eh bien tu dois donner encore.
J’ai aussi toujours cru autre chose : que dans une relation, il fallait se remettre en question.

Pour être tout à fait honnête, quand j’ai commencé à me pencher sur le développement personnel, et sur la notion de responsabilité, je l’ai comprise dans un seul sens. Je me demandais toujours : « Qu’est-ce que j’ai fait moi pour créer cette situation, et comment puis-je faire pour l’améliorer ? ».

Et j’ignorais complètement la notion de responsabilité de l’autre parce que… on ne peut pas changer l’autre, on doit le prendre comme il est. Par conséquent, nos efforts doivent être concentrés sur une seule chose : Etre meilleur.
Etre une meilleure version de soi-même, plus élevée, plus éveillée, « au-dessus de tout cela », qui arrive à être empathe et comprendre. Un genre de Yoda de la relation personnelle.

En lisant ‘Libérez votre créativité’ de Julia Cameron, il y a un passage qui m’a particulièrement marqué. Dans ce passage, elle parlait de l’importance de se mettre en colère. Que la colère était le meilleur indicateur qu’une limite ou qu’une valeur était dépassée. Ça m’a marqué, et pourtant, je ne me suis pas souvent laissé être en colère, surtout contre les personnes que j’aimais qui me faisaient pourtant souffrir.

Alors même que je sentais que le sentiment négatif montait, je temporisais et j’essayais de me placer en Ghandi qui comprend et pardonne tout instantanément : ce n’est pas sa faute, il/elle ne le fait pas intentionnellement, qu’est-ce que moi je peux faire pour améliorer la relation ?

A peine je laissais le sentiment monter que je l’étouffais. Ce n’est pas beau d’être en colère.
Bien sur, je me lâchais dans mes pages, j’exprimais mes émotions. Mais il me manquait l’étape d’après : l’action.
Et au fur et à mesure de relation dénouées et renouées, j’ai compris quelque chose. Plusieurs choses en fait. Et je continue d’apprendre bien sûr.

La première chose que j’ai comprise, c’est que j’ai toujours considéré que le succès ou l’échec d’une relation était ma faute (familiale ou amoureuse, j’ai observé la même chose dans les deux, quand il y a de l’amour et une forme de ‘dépendance’ en tout cas).

Si la relation réussit, ce sera parce que j’ai fait les efforts qu’il fallait, et j’ai ENVIE d’y arriver. J’ai envie d’être la personne qui a fini par créer une relation fluide sans accroc. J’ai l’espoir, je me projette, je me dis… »si seulement ». Si seulement je trouvais LE truc qui faisait que c’est fluide ?

Et à la fin, si je continue de peiner, et que ce n’est pas fluide, et que ça ne passe pas, je me dis que c’est encore moi, qui n’ai pas fait ce qu’il fallait, qui n’avait pas les bons ‘outils’, qu’en même temps c’était la faute de mes blessures, en cours d’être soignées. Alors je continuais le travail sur moi. En me disant que je finirais bien par ‘fonctionner’.

Et ce que j’avais oublié c’est que dans toute relation humaine, il y’a au moins deux personnes.

Oui j’ai une responsabilité dans la relation ET
Je n’ai de responsabilité que sur MON comportement.
Par mon action, je ne peux pas contrôler le comportement des autres.

J’avais lu un texte d’Elizabeth Gilbert qui m’a beaucoup interpellé. Il s’intitulait ‘you have no power here’. Il expliquait qu’on n’avait aucun pouvoir sur les personnes, qu’on ne pouvait pas les changer, même si on voulait les aider à améliorer leur vie. Cela m’a interpellé notamment en rapport à ma jeune sœur dont je me suis sentie souvent responsable, en me disant ‘si seulement j’arrivais à…’
Si seulement j’arrivais à rien du tout oui ! Je n’avais pas ce pouvoir ! Et elle s’en sort très bien !

J’ai appris que ma seule responsabilité portait sur moi, et surtout, qu’il fallait RENDRE à l’autre sa responsabilité dans la relation.
Et ça, ça a mis du temps à faire son chemin.

Tout le temps où l’on essaie de sauver une situation ou une relation à bras le corps, on ne laisse pas à l’autre l’opportunité de prendre sa responsabilité. De trouver son propre chemin, ou sa propre voie.

On va le ‘chicoter’, on va pester, on va lui en vouloir, on va lui dire ‘mais tu ne m’écoutes jamais’, ‘mais tu ne comprends pas’.
Et en voyant que cela ne marche pas, on va redoubler d’effort sur nous-mêmes en se disant : ok, je vais essayer telle tactique, ok, je vais proposer ça, etc.

Parce que…
“Les relations proches sont difficiles et…
Il faut faire des compromis.”
C’est ce que l’on nous a toujours dit.

Et depuis quelques temps je me dis.. et si on m’avait menti ?
Si en me disant : les relations fluides n’existent pas, on m’avait caché la vérité ? (pas sciemment, bien sur )

J’ai eu l’occasion de tomber sur quelques personnes (une minorité, je l’avoue) qui décrivent leurs relations amoureuses notamment comme étant très fluides. Cela ne signifie pas qu’il n’y a pas d’accroc ou de difficulté, mais dans la description, ce que j’ai reconnu c’est que chacun pouvait exister de manière paisible et sereine dans la relation sans lutter. Sans faire de compromis. Sans se contorsionner. En existant juste, tels qu’il sont.

J’ai été étonnée par certains commentaires, au point de répéter : ‘ah bon ?’
Quand de manière tout à fait nonchalante, on me dit : non, dans notre couple il n’y a pas de compromis. On apprend juste à se connaître, c’est tout. Et on co-existe, comme ça.
Je me dis…hmmm. Il y a matière à étudier.

Et voici ma première conclusion : ‘être toi suffit’, même dans tes relations. Et surtout dans tes relations.
Et ce n’est pas ‘normal’ que les choses ne soient pas fluides.

Voici le fruit de mes observations et analyses :

Le manque de fluidité, à ce que j’observe, vient notamment du fait que dans l’échange, l’un ne donne pas la pleine valeur de sa responsabilité à l’autre.

Finalement il s’agit de cela, une relation :
– Deux êtres humains indépendants
– Qui choisissent d’interagir.

L’un n’a pas la responsabilité de l’autre. Ni vice versa. Chacun a la responsabilité de son propre bonheur.
Cela signifie qu’à vous, qui lisez, les outils qui sont à votre disposition sont ceux ci : votre responsabilité, vos propres choix, et vos propres demandes, et c’est tout.

J’ai compris qu’on ne pouvait pas attendre de l’autre qu’il soit comme on le souhaite. Ni lui demander qu’il soit comme on le souhaite.

Et aussi, que la manière dont nous sommes est très bien, et qu’il n’y a rien à changer sur nous en tant qu’individu. Etre soi suffit.

Ceci dit, dans une situation donnée de friction, voici ce qui est à notre portée :

1- Prendre conscience de ma propre responsabilité. Qui je suis dans cette relation, Qu’est-ce que je projette, qu’est-ce que je crée ?
2- Rendre à l’autre SA responsabilité. Je ne peux pas me contorsionner, à tester des tactiques A,B,C pour que les choses soient davantage comme je le souhaite. Quelle responsabilité incombe à l’autre ?
Ceci dit, ce que je peux faire c’est :
3- Assumer mes émotions, mes sensations, les communiquer, identifier ce que je veux.
4 – Effectuer une demande claire Et être prêt à écouter les demandes de l’autre.
Demander.

J’ai remarqué qu’on n’osait pas demander. Juste affirmer : « ceci ne fonctionne pas pour moi, je préférerais que tu fasses x,y,z. C’est possible pour toi ? » – semble assez difficile.
A la place, on se répète sans arrêt que l’on aurait du faire ci, ou ça, et qu’au fond, nous ne sommes pas assez bien.

Si nous considérions une relation fluide, disons, idéale, cela ressemblerait à quoi ? (d’amour, d’amitié, familiale)

Eh bien cela ressemblerait à deux personnes indépendantes. Qui n’ont pas ‘besoin’ d’être l’une avec l’autre, mais qui en ont envie. « I don’t need you, but I want you » dit Jhené Aiko 🙂 – Je n’ai pas besoin de toi, mais je te veux.

Deux personnes, qui sont chacune une et complète personne, et qui par conséquent ne ‘prennent’ rien à l’autre. Et au contraire, lui apportent.

Dans une relation fluide, chacun a à cœur de s’élever pour devenir lui-même plus entier.
Et par la même occasion, il permet l’élévation de l’autre.

Tout autre chose que cela nous emmène à la co-dépendance. J’ai besoin de toi, tu as besoin de moi. Alors on est chacun un peu moins nous-mêmes. On donne chacun un petit morceau de nous, pour soigner l’autre.

Beaucoup de nos relations sont basées sur le besoin, et non l’envie, et je me dis que c’est peut-être de là que vient le manque de fluidité, car l’attente est forte. Etre soi ne suffit PAS dans ces cas là.

Si on enlève le ‘besoin’ que l’autre soit comme ci ou comme ça, et le ‘besoin’ que l’on soit comme ci ou comme ça, alors on crée notre indépendance.

Le compromis n’existe plus, on ‘danse’ l’un avec l’autre. C’est souple, c’est fluide, on va de réalisation personnelle en réalisation personnelle, tout ça via le biais de l’échange. Le mieux je connais l’autre, le mieux je connais aussi ses limites et le mieux je connais les miennes.

Ainsi qu’est-ce que cela signifie ? Que finalement, notre job dans toute relation est d’être épanoui indépendamment de la relation, car sinon on y met tout notre poids et c’est plutôt difficile.

Et l’autre alors, s’il ne prend pas sa responsabilité, que peut-on faire ?

– Tout d’abord, lui laisser la place. Lui laisser la place d’explorer, de chercher. Le traiter comme la personne indépendante qu’elle est et l’autoriser à trouver ses propres réponses, indépendamment de nous.
– Par conséquent lui laisser la place d’évoluer et de grandir par lui-même, sans forcément bousculer.

Maintenant, là où j’ai trouvé une limite, c’est qu’il est très difficile d’être dans une relation fluide avec quelqu’un qui n’est pas intéressé par son propre développement personnel. Ou qui n’en voit pas encore la nécessité. Regarder à l’intérieur est difficile et fait mal.

J’ai observé que chacun a une blessure profonde. Dans une relation fluide, chacun a conscience de cette blessure et prend la responsabilité de la soigner.
Dans une relation moins fluide, souvent l’un des deux éléments du tandem ignore sa blessure, ou la connaît peu. Et attend inconsciemment de nous de la panser. Et nous nous empressons de le faire car nous voulons ‘sauver’ la relation.

Et je crois maintenant que dans une relation simple et fluide, la condition sine qua non est que 1/chacun soit conscient de sa propre blessure 2/chacun choisit qu’elle ne guide pas vie, et par conséquent de travailler à la soigner, par lui même.

Ceci dit, j’ai remarqué qu’il est possible que la personne trouve le chemin de son développement personnel au bout du compte. La question, c’est : « est-on prêt à attendre que cela arrive, ou souhaite-t-on se distancier ? »

Ce concept d’évolution est très personnel, et pour vous qui êtes sur ce chemin, comme moi, plus on apprend à se connaître et à creuser, plus on observe les blessures autour de nous qui ne sont pas soignées.

Si l’on est capable ne serait-ce qu’un peu influencer l’autre à la lecture de sa propre blessure, alors on est sur une voie qui nous permet de grandir à deux (du moment que l’influence fonctionne aussi dans les deux sens, et qu’on accepte de s’ouvrir et être vulnérable).
Mais on ne peut pas l’exiger, on ne peut pas l’attendre. On peut à la rigueur le remarquer, le noter, et participer à l’élévation de l’autre, comme lui/elle participe à la notre.

Je sais que ce discours est très à l’encontre de l’idée de l’amour fusionnel que l’on peut se faire. Celui où l’on est si proche que nos personnalités, nos combats, nos envies se mêlent. Mais je crois maintenant que l’amour fusionnel est dangereux. Car dans l’amour fusionnel, être soi ne suffit pas. Il faut être, dans une certaine mesure POUR l’autre.

Or comme en toute chose : Etre SOI suffit.
Ou en tout cas le devrait.
Quand ce n’est pas le cas, alors… il y a des choses à regarder.

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A vous !

Prenez votre carnet et travaillez sur ces quelques questions :

1/ Faites un audit de vos relations. Comme moi en écrivant, il y en a peut-être une ou deux qui vous sont venues en tête. Très clairement je vois la ‘dépendance’ dans les relations amoureuses et familiales, celles où il y aussi beaucoup d’amour.

Dans ces relations que vous avez en tête, que se passe-t-il, objectivement ? Quelle est la dynamique ? Comment vous sentez-vous par rapport à ça ? Qu’est-ce qui est fluide, qu’est-ce qui ne l’est pas ?
Ecrivez le ressentiment, le regret, la colère, la tristesse s’il y en a.
Laissez-vous faire quelques pages d’écriture libre pour dérouler ce qui peut s’y jouer.

2/ Quelle est votre responsabilité dans cette relation. Qu’est-ce qui tient de votre fait ?
Dans quelle mesure pouvez-vous prendre votre responsabilité sans sacrifier qui vous êtes ?

3/ Qu’est-ce qui vous donne parfois l’impression d’être de votre fait, votre ‘faute’, et qui pourtant ne l’est pas ?

4/ Quelle responsabilité pouvez-vous RENDRE à l’autre ?
Je vous le rappelle : chacun est responsable de son propre bonheur, et il est important d’autoriser l’autre à l’être.

5/ Par conséquent, quelle décision pouvez-vous prendre pour vous (quant à ce que vous désirez, vos limites, etc) et quels partages / demandes pouvez-vous faire à l’autre ?

6/ Pour vous aider : adressez une lettre à l’autre, dans laquelle vous partagez ceci. Il n’est pas nécessaire d’envoyer cette lettre, mais simplement mettre les choses à plat, en terminant avec une demande concrète, peut vous aider à clarifier.

Des questions, des remarques ? N’hésitez pas à les partager.

PS : Bien sur tout ceci est le fruit d’une réflexion personnelle vous pouvez ne pas DU TOUT adhérer
PPS: la chanson de Jhene Aiko – https://www.youtube.com/watch?v=oEm3lY3trRU

PPPS : rejoignez le groupe des Badass Révolutionnaires en cliquant ici
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Et n’hésitez pas à partager ce message si vous pensez qu’il peut aider.

En image, “L’anniversaire”, de Chagall, qui capture en image ma notion de la relation simple et fluide…
(PS je ne sais pas si j’ai le droit d’utiliser cette photo en illustration, si quelqu’un peut m’éclairer sur le sujet… bon dans le doute, j’ai fait n’importe quoi!)

vague-tiret

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Je suis Lyvia Cairo

Écrivain, coach en relations et en sexualité, spécialisée en soin des traumas.
Et je suis là pour t'aider à te sentir beaucoup mieux dans ta vie.