Pourquoi dire publiquement ce qui pourrait rester caché ?

Il est un peu plus de 19h à NYC.
Hier, j’ai écrit le post le plus vulnérable de toute ma carrière.
Ou en tout cas c’est l’impression que j’en ai.
J’ai déjà creusé profond, et souvent, j’ai fini en larmes en écrivant.
Quand j’ai raconté que j’écrivais pour les femmes de ma famille qui n’avaient pas de voix.
Quand j’ai raconté ma rupture, et les réflexions qui en ont découlé.
Et aussi hier, quand j’ai parlé de mes schémas avec les hommes, et de la résultante sur mon rapport à l’argent et au succès.

Pour ça, je vais chercher profond, je vais chercher loin, vers des choses que je n’ai pas envie de regarder. Ce post, j’ai commencé à l’écrire il y a des jours dans ma tête, après avoir passé une journée avec mon amie Marjorie dédiée à la spiritualité, aux dons et à l’intuition.
J’ai mis les impressions sur papier il y a quelques jours en me disant… mince alors, c’est donc cela qui se joue.
Et aujourd’hui j’ai senti que je ne pourrai pas écrire un mot de plus tant que je n’aurais pas sorti celui-là.

Et c’était douloureux, et inconfortable, et effrayant.
Forcément les sujets les plus vulnérables touchent à ma vie personnelle, à ma famille, et une partie de moi voudrait que cela reste caché, que ces mots ne voient jamais le jour.
Et une autre partie de moi se dit, ‘surtout pas’. Ce qui doit être dit, sera dit.

Pourquoi m’infliger ça ? Pourquoi aller chercher si profond à l’intérieur des blessures du passé ? Pourquoi les révéler et les sortir sous forme de mots ?
Les garder privés, ce serait suffisant, non ?
Pourquoi dire ces choses là publiquement, alors qu’elles peuvent rester cachées ?

Eh bien…
Parce que si je ne dis pas ces mots, personne ne les dira à ma place.

Il y a beaucoup de choses qui font que je dis publiquement ce qui se passe pour moi, profondément, à l’intérieur. Je vais tacher de les dire en vrac.
Pas pour que vous compreniez, mais peut-être pour que vous puissiez vous autoriser.

Je vais mourir.
Un jour je ne serai plus de cette Terre.
Et la seule chose qui restera, ce sera probablement mes mots, si on en prend bien soin.
Ce que je dis ici, même si c’est très intime, finalement ne m’appartient pas.
Mon expérience de femme, d’entrepreneure, d’enfant est une expérience qui appartient à la communauté, dans un sens.
Parce qu’un jour je ne serai plus là.
Et que cependant mes mots peuvent, éventuellement, aider des personnes qui traversent ou ont traversé les mêmes choses que moi/

Je pourrais me taire pour câliner mon ego. Pour éviter l’embarras, le jugement, la culpabilité même.
Mais qu’est-ce que cet inconfort, ce petit malaise, face à la solitude de quelqu’un qui peut-être, a vécu ou vit la même chose, et qui se sent totalement perdu.

Le fait de prendre conscience de certaines choses, de philosopher, de décortiquer ne m’appartient pas. C’est un don qui m’a été fait – le don de démêler les fils, de comprendre – et c’est un don que j’estime devoir rendre à l’humanité. Je sais, c’ est perché.

Mais mon ego ne tient pas face à la quantité de personne que mes mots peuvent aider.

Je vais vous donner un exemple.
Il y a de nombreux sujets qui sont tabous, notamment la sexualité. Je suis sure que 8 femmes sur 10 se sentent seule quand il s’agit d’en parler. Elles vont en parler à demi mot à des amies, et les conversations peuvent rester superficielles, on rigole, c’est jovial. Mais jamais elles ne parlent de leur malaise quand elles n’ont pas envie, ou quand elles ne ‘performant’ pas comme on attendrait d’elles. Jamais elles ne sont sures de la ‘normalité’ en cette manière – devraient-elles exiger plus, ou moins ?
Le sexe c’est comme l’argent. Personne n’en parle et tout le monde en parle.
Une de mes clientes, Marie-Anne, parle de sexe. Beaucoup. J’ai eu la chance d’avoir des sessions en face à face avec elle, et moi qui faisait partie des 8 femmes sur 10 qui n’en parlais juste pas, j’ai réalisé qu’il existait une personne, une voix, qui pouvait me donner un éclairage sur ça (hello Marie-Anne).
Pareil pour les relations amoureuses – mon amie Kenza et ma cliente Myriam m’ont montré de manière indirecte, qu’il existait des personnes qui avaient regardé, étudié la question, et pour qui la ‘normalité’ des relations se situait à tout autre niveau.

Si ces femmes, si ces personnes ne sont pas là en éclaireuses, qui va nous montrer la voie ?

Eh bien c’est la même chose pour mon sujet – celui de la réussite, de l’argent en étant soi.
Je vois à quel point on ne parle pas de ces choses là.
Je vois à quel point nous vivons en superficie de notre vie. A quel point nous ne creusons pas, et nous traversons la vie sans chercher à désapprendre ce qui peut nous peser.
Et je ne sais pas comment ni pourquoi, je suis dotée d’un cerveau qui aime comprendre et creuser ces choses là.

Et c’est ma responsabilise de les transmettre. Car si je ne le fais pas, qui le fera ?

De quelle femme je peux attendre qu’elle révèle les schémas compliqués qu’elle a avec son père et les hommes ?
De quelle femme je peux attendre qu’elle raconte en quoi la souffrance des femmes de sa famille l’on inspiré ?
De quelle femme je peux attendre qu’elle raconte comment sa vie a un poil déraillé avant ses 30 ans ?
De quel droit puis-je attendre que ces messages viennent de quelqu’un d’autre…. Si je ne trouve pas la force de les partager moi.

Je sais que quand je tombe sur un article, ou un message de quelqu’un qui révèle quelque chose d’intime, de profond, de difficile, alors j’ai une gratitude immense, car elle a mis les mots sur ce que je ne savais dire. Et si cette personne n’avait pas dit ces mots, alors je ne les aurais peut-être jamais lus. Et d’autres ne les auraient peut-être jamais lu ?

Qui suis-je pour protéger mon ego au détriment de mon message ?

Car je suis un simple messager. Des choses arrivent dans ma vie, je les analyse, je les décortique, et je les transmets, parce que c’est mon job. C’est mon job parce que je l’ai choisi.
Et c’est ça la deuxième chose.
Pourquoi je dis publiquement ce qui pourrait rester cacher ?
Car un jour j’ai pris l’engagement de dire la vérité. De dire toute la vérité. Que la vérité serait plus importante que tout.
Et il y a des choses que je ne suis pas prête à dire et c’est ok.
Mais quand un message vient et qu’il a besoin de sortir, je ne peux pas le retenir.
Je ne peux pas le retenir car ce serait trahir mon engagement envers moi-même.

Personne ne saurait que je ne dis pas toute la vérité.
Personne ne saurait que je garde des informations sous le coude.
Mais moi je saurais. Et ça me travaillerait, car je n’aurais pas eu ce mouvement de relâchement qui est nécessaire à mon art. Lâcher prise. Lâcher.

Je ne dis pas « toute » la vérité, dans le sens universel du terme.
Je dis la vérité que je comprends, celle qui vient à moi, et celle qui presse la porte en attente d’être partagée.
Certaines de mes vérités ne sont pas prêtes à sortir.
D’autres ne serviraient pas forcément je pense.

Mais il y en a qui toquent à la porte. Et elles, je dois les laisser passer.
Pourquoi ?

Et c’est la troisième raison.
Parce que sinon, je me consume. Si je garde tout à l’intérieur, je suis bloquée, ça ne passe pas.
Je pourrais écrire pour moi et ne pas poster, mais ce n’est pas pareil. Car ce n’est pas une affirmation, un engagement.
C’est comme si j’étais gay, que je le savais, et que je ne le disais à personne. Ce n’est pas pareil que de le dire.
C’est comme si j’étais un peintre, que je sentais une peinture à l’intérieur de moi, et que j’avais peur de la sortir de peur qu’on la voie.
C’est étouffant et dangereux.
Car dans la façon dont j’ai choisi de vivre ma vie, l’expression est primordial…

Parce que chaque post que j’écris, qui me vient du cœur, qui me chamboule et me laisse pantoise – comme cet après-midi où je n’ai rien pu faire – ouvre la porte à des messages encore plus forts et plus profonds. A des possibilités encore plus grandes. En anglais on dit « release » – libérer, relâcher. Une fois que c’est posé publiquement, cela ne m’appartient plus, et me permet de passer à autre chose.

Notre ego nous empêche de créer ce que nous avons besoin de créer.
Il nous empêche de montrer ce que nous avons besoin de montrer.
Il nous empêche de dire ce que nous avons envie de dire.

Or notre ego est tout petit face à la différence que l’on peut faire dans le monde.

Lui se remettra des conséquences.
La personne qui en face, n’a pas bénéficié de vos mots, de vos conseils, de votre art, traversera peut-être la vie avec une pièce du puzzle en moins.
Et pour moi, c’est bien plus grave.

Tout ce que je fais est lié à une forte responsabilité et à un désir d’avoir un impact.
Cela vient de mon obsession que mon temps sur terre est compté, et que mes petits désagréments sont tout petits face aux challenges que connaît l’humanité.

J’ai l’humilité de me dire que l’impact que j’ai est peut-être minime dans le vaste univers des choses.
Ceci dit je choisis de ne pas faire dans la fausse modestie en pensant que mon travail n’a pas d’impact.
Il en a un.

Et le votre aussi. Celui que vous ne voulez pas montrer, que vous étouffez, que vous cachez…
De peur d’être jugé, rejeté, de peur de décevoir ou de culpabilisé…

Rappelez-vous que ce que l’on vous a donné, vos dons, vos talents, ils n’ont rien à voir avec vous, et tout à voir avec l’impact que vous pouvez avoir sur ce monde.

Parfois vous trouverez ça vain.
Parfois vous trouverez ça nul.
Mais qu’est-ce qui est mieux ? Faire et avancer, en espérant que ça donne quelque chose ?
Ou ne rien faire et s’assurer que cela ne donne rien ?

Mettre en oeuvre ses talents, partager son message, dire sa vérité, créer… est un privilège et une responsabilité.
Chaque jour on vous donne des idées, des mots, des actions.

Maintenant, c’est à vous de choisir si vous prenez cette responsabilité ou pas.
Vous pouvez ne pas la prendre.
Mais sachez que si vous la prenez, vous ferez une différence… juste en existant et en laissant venir ce qui doit venir.

Vaille que vaille.

Lyvia, Libératrice du Feu 🔥

PS : article écrit d’une traite, dans le noir, alors qu’il pleut des trombes dehors. Je ne vais pas le relire. Pour aujourd’hui j’ai assez donné
L’une d’entre vous m’a demandé comment j’arrive à creuser aussi profond. C’est simple : je me pose des bonnes questions.
Des questions inconfortables, auxquelles je n’ai pas toujours envie de répondre, et qui pourtant me permettent d’aller puiser ma vérité et par conséquent, d’avancer.

Photo : sur le miroir de mon airbnb

vague-tiret

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Je suis Lyvia Cairo

Écrivain, coach en relations et en sexualité, spécialisée en soin des traumas.
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