Faire l’amour parce qu’on est au pied du mur, ce n’est PAS faire l’amour… – consentement, partie 2

Il m’est arrivé cet épisode il y’a quelques temps. Cet homme avec qui je viens de passer quelques heures m’invite chez lui.

‘Viens chez moi, je te ferai un <insérer boisson de votre choix>’

Il ne m’a pas proposé. Il ne m’a pas demandé. Il m’a dit viens. La place n’est pas créée pour que je dise oui ou non. L’attente est que je vienne. Si je dis non, je vais à contre courant.

Je vérifie avec moi-même. Je ne suis pas totalement rassurée mais il est sympa. Je pose la question qu’il n’a pas posée : tu me proposes de venir chez toi ? Oui. Okay.

Nous arrivons chez lui et je garde un peu ma distance de sécurité de quelques pas. Il n’a rien remarqué, il vit dans une autre bulle que moi.

Et là il se retourne et s’approche brusquement, et m’embrasse.

Woooow. J’ai un mouvement de recul. Tu fais quoi ? Il avait rompu ma distance de sécurité sans me demander une permission, même tacite. Sans un regard, sans une invitation. Juste : je fonce et j’y vais. Et là seulement il me demande : ‘je peux t’embrasser’ mais mon coeur est crispé.

Dire non. Fuir. Partir. C’est ce qui me vient. Mais pas envie de faire un scandale, alors… oui pourquoi pas ? On s’embrasse et si mon corps et là, mon cerveau est ailleurs.

Je lui annonce que je vais devoir partir dans peu de temps. Une partie de moi se dit : mais enfin ma fille, profites-en, c’est fun ! En plus il n’est pas mal. Et une autre partie de moi se dit… pars !

J’ai annoncé que je partais dans 20 minutes. Je bois le verre, on s’assied côte à côte. Je me dis qu’il suffit que j’apprenne à mieux le connaître et tout ira bien. Et il s’approche et m’embrasse de nouveau. Je laisse faire. Je laisse mon corps faire. Et mon coeur se serre.

C’est mon signal. C’est terminé.

Pendant des années, par le passé, j’aurais juste suivi le mouvement. En me disant mentalement : ça vaaaa, il est sympa, il est mignon, il a un super corps en plus.

Et physiquement mon corps répondait, c’était clair. Ça aurait pu aller plus loin. Mais non. Mon coeur était serré.

Il voulait aller plus loin. Mais encore une fois, pas une seule demande, pas une invitation. Une supposition de oui. La responsabilité de ma part de dire non.

Je suis au pied du mur. C’est soit je ne dis rien et j’approuve tacitement. Soit je doit me lever et partir.

Alors j’ai pris ma responsabilité et je suis partie.

Ce que je trouve dommage et vraiment chiant c’est que je sois coincée entre : je suis le mouvement ‘pour ne pas déranger’ et je dis non.

Souvent, c’est à la femme d’aller à l’encontre de la situation qui se présente et de dire non. Simplement parce qu’on ne lui demande pas son avis auparavant. On la met au pied du mur. Et c’est soit tu suis et tu es ok, sois t’es pas contente et tu dis non.

Ça ne devrait pas être comme ça.
L’attente ne devrait pas être : si elle ne veut pas elle dira non.
Mais plutôt, si elle veut elle dira Oui.

Pour une femme, cette responsabilité du ‘non’ est lourde. Car elle frotte à contre sens. Pour peu que tu aies une basse estime de toi, ou que tu aies peur des hommes, tu ne dis rien. Car dire non n’est pas facile. Dire non demande une certaine force de caractère et d’affirmation que toutes les femmes n’ont pas, surtout les plus jeunes. Dire non c’est s’exposer à une réaction, un éventuel conflit. Tu ne sais pas comment l’autre va réagir.

Alors parfois, aussi paradoxal que ce soit, pour te sentir en sécurité, tu laisses passer ce moment, tu donnes ton corps même si ton âme souffre. Et au moins… tu n’auras pas dérangé.

Ça t’a fait mal ? À moi aussi.
Et j’imagine que 95% des femmes ont du vivre ce moment. Oú coucher semblait être la meilleure porte de sortie, plutôt que prendre ses affaires et partir.

Mes amis hommes sont horrifiés quand ils l’apprennent. Que peut-être qu’ils couchaient avec des femmes qui n’osaient pas… mais qui n’ont pas osé dire non.

Dire non n’est pas facile.

Ce que peut faire un homme de mieux dans cette situation : demander.

Demander afin de laisser la possibilité du oui ET du non.
– est-ce que tu veux venir chez moi ?
– est-ce que je peux t’embrasser ? (Cela peut se demander avec les mots ou avec les yeux. Si tu fixes la fille et qu’elle détourne le regard… pas bon signe)
– est-ce que tu as envie d’aller plus loin ?

Cela peut sembler moins romantique, mais en tant qu’homme si tu as du mal à interpréter les signaux, pose la question.

Car une relation sexuelle sans consentement est un viol.
Et une fille qui couche avec toi parce qu’elle n’a pas dit non le ressent comme tel.

Son corps répond. Son esprit et ailleurs. Et sois certains qu’en rentrant chez elle, alors que tu seras tout heureux d’avoir eu ton expérience, elle sera pliée en deux à se sentir honteuse et coupable.

Le consentement est la responsabilité de chacun, mais la personne en situation de ‘dominance’, celle qui initie, peut créer un espace égalitaire pour vérifier que la personne en face ne couche pas sur un malentendu.

Laisse-moi l’opportunité de dire non, sans conflit. Car toutes ces petites fenêtres ouvertes sont aussi des moments qui me mettent en confiance pour dire oui plus tard. Un Oui Franc, qui vient de moi, et qui me fait me sentir en sécurité.

Ce message est important.

Partage aux hommes et aux femmes qui ont besoin de le lire.

PS : J’ai complété mes deux posts sur le consentement avec un live sur le même sujet. Tu l’as vu ? NON ? Tu as de la chance, la rediffusion c’est ici !

Lyvia

vague-tiret

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Je suis Lyvia Cairo

Écrivain, coach en relations et en sexualité, spécialisée en soin des traumas.
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