Sur l’éducation sexuelle des enfants (et comment j’ai commencé à parler de sexualité)

Vous ai-je déjà raconté comment j’en suis venue à parler de sexualité ?
J’écrivais des histoires érotiques en cachette, depuis longtemps
J’ai longtemps été coupée de mon corps, ce qui a eu un impact sur mes relations
Mais tout ça sont les raisons pour lesquelles j’ai commencé à explorer la sexualité pour moi.

La raison pour laquelle j’ai commencé à en parler publiquement c’est… les enfants.

J’ai réalisé que plusieurs de mes connaissances, trop de connaissances, avaient été agressées étant enfants.
Par des membres de la famille, souvent.
Inceste.

Je croyais que c’était l’exception, que cela n’arrivait que rarement.
Je n’ai pas les chiffres, mais souvent les victimes sont des enfants, agressés par de proches parents.
Vous ne voulez pas y croire ?
Moi non plus je ne voulais pas…

Jusqu’à ca…
Jusqu’à ce que…
Moi aussi… je sente de la douleur
Et c’est ce qui fait que je ne peux plus me taire.

C’était un jour d’août, j’étais à New York City,
Je menais pour moi-même une méditation très puissante,
Quand j’ai entendu un cri.
Je ne savais pas d’où il venait.
Il s’avérait que c’était le mien.
J’ai senti une douleur atroce a l’intérieur de moi.
Et le message clair et puissant et cinglant:
Une femme se fait violer, maintenant.

(Inspire, expire)

Je me retrouve alors tremblante, à ne pas trop savoir comment prendre cette information.
Je n’ai – à mon souvenir – jamais vécu de viol. Comment puis-je prétendre ce que ça fait.

Je n’ai pas besoin de savoir ce que ça fait,
Pour savoir que ça fait mal…

J’ai lancé une série de méditations,
Pour rendre des femmes plus fortes.
C’est Renaissance. Je vous offre l’une de ces méditations en bas de ce message.

J’ai poursuivi en tâtonnant, sur le chemin.
Je n’y connais rien, je me dis.
Qui je suis pour pouvoir aider.

Et c’est là que la deuxième vision est venue.
Je dormais, dans mon lit à Londres cette fois.
Mes rêves qui sont souvent obscurs et flous,
Comme des rêves quoi,
Ce sont transformé en quelque chose de clair.
J’avais l’impression de regarder un film.
J’ai encore du mal à mettre des mots sur ce que j’ai vu.
J’ai peur de faire mal à celui ou celle qui lira,
Mais ce que j’ai vu c’est :
Une petite fille de 8 ans, tenue de force par des hommes. Elle est foncée de peau et a les cheveux courts. Je reconnais la coiffure des petites indiennes.
Et… eh bien ces hommes, au moins 6 ou 8.. abusent d’elles.

(Inspire, expire)

Je me réveille en sursaut, en sueur.
Ce n’est qu’un mauvais rêve,
Ce n’est qu’un mauvais rêve.
Ce n’est qu’un… mauvais rêve.

J’en parle à ma sœur.
Elle me dit : ce n’est pas un rêve.
Tu as fait un voyage astral.
Il est possible que la scène soit en train de se passer.
Au moment où je rêvais.

Quoi ?
Quoi ?!
Quoi…

Et même si…
Et même si ce n’était qu’un rêve
Une partie de moi sait…
Que c’est vrai…
Que dans le monde…
Des petites filles se font violer,
Parfois par plusieurs hommes à la fois…

(Inspire, expire)

La vérité.
On a besoin de la vérité.
On a besoin de communication claire sur la sexualité.
Je ne sais pas par oú m’y prendre,
Ni par où commencer
Mais je lance…
30 jours, 30 vérités. Où je raconte toutes les fois où mes limites ont été bafouées.
Et aussi tout mon espoir pour une plus belle sexualité.

Si jamais je n’avais pas compris que j’avais un rôle à jouer,
Au delà du succès, de la visibilité,
Un troisième moment…

En pleine retraite spirituelle,
Nous parlons d’énergie masculine,
Celle qu’il y’a en chacun d’entre nous,
Et qui est là pour soutenir et protéger.
Il existe une énergie consciente : qui protège et soutient.
Il existe une énergie inconsciente : qui domine et écrase.
Notre facilitateur faisait appel à l’énergie masculine en chacun d’entre nous. Car protéger n’est pas une affaire d’hommes. C’est l’affaire de chaque humain sur cette planète.

‘Nous avons besoin de vous. Nous avons besoin que vous fassiez une différence dans le monde. Parce que l’énergie a été utilisée de manière inconsciente, aujourd’hui dans ce monde il y’a la guerre, des viols, de l’inceste… ’
Et à ‘inceste’ en moi ça crie :

‘…vous avez une responsabilité’

Et je réalise que ce n’est pas en moi que ça crie,
C’est ma gorge qui crie.
Inceste. Une épée dans mon ventre.
Je revois la petite indienne et les huit hommes.
Je ne tiens plus debout, je me roule en boule et je ne veux plus…
Entendre, savoir, que ces horreurs ont lieu dans le monde.

‘Debout, j’entends. Debout. C’est dur, mais tu peux te mettre debout’
Il me regarde dans les yeux et ne me laisse pas m’accroupir.

Et je me suis mise debout,
Avec les larmes et la morve qui coulaient sur mon visage.

(Inspire, expire)

Et c’était le point de non retour.
Ça va être mon job.
Ça va être mon travail.
Jusqu’à ce que je sois guidée autrement.

Ça ne m’arrange pas.
Je ne me sens pas armée pour ça,
Je ne peux même pas dire que j’ai été victime,
Que je comprends….
Tout ce que j’ai, ce sont ces ressentis violents.
Mais pourtant…
Si je n’y vais pas, comment puis-je espérer que d’autres y aillent avec moi.

On a besoin d’une armée.
On a besoin d’une armée.
On a besoin d’une armée.

On a besoin de personnes qui sont prêtes à se lever, et à parler, pour une meilleure sexualité.
On a besoin de personnes qui travaillent sur elles, pour se sentir encore plus solides et fortes et saines dans ce domaines
On a besoin de parents qui transmettent, dès le plus jeune âge, à leurs enfants ce que sont les limites, et ce que sont des désirs.
Pour protéger sans humilier.

Chaque personne qui lit cet article, chaque personne qui partage, chaque personne qui choisit de voir sa propre sexualité autrement participe à rendre ce mouvement plus grand.

Un mouvement oú la sexualité est saine, sacrée, joyeuse,
Oú on est protégés et en sécurité,
Oú les images que l’on voit à la TV, d’une sexualité de consommation, avilissante et irréaliste, ne sont plus acceptées.
Et où ces femmes qui écrivent des tribunes qui justifient le viol par ‘mais on peut s’en sortir’ sont bâillonnées.

Je ne sais pas ce que je peux faire pour cette génération,
Mais je sais que pour la suivante, ce n’est pas trop tard.
Qu’on apprenne aux enfants…
Que leur corps est beau, et qu’il n’y a pas de honte ou de culpabilité à avoir à prendre plaisir avec
Qu’on apprenne aux enfants…
A poser leurs limites, à dire oui et à dire non. A le dire fermement et à savoir quand les limites sont dépasser
Qu’on apprenne aux enfants…
A venir nous parler, à nous. A s’exprimer sur le sujet. Car souvent quand le sujet est laissé tabou, dans le flou un enfant pense qu’il est mal de s’exprimer.

Je pense que la priorité est de faire partir de la conversation.
Car ne pas parler de sexualité aux enfants, c’est les laisser aller trouver l’information ailleurs.
Certaines petites filles ont leurs règles à 9 ans.
De nombreux petits garçons ont déjà vu un porno à 10 ans.
Quand j’étais ado, plusieurs filles de mon collège avaient déjà couché à 12 – 13 ans.

On peut croire qu’on protège les enfants en ne leur parlant pas de sexualité, mais c’est tout l’inverse.

Pour moi, à 8-9 ans un enfant devrait avoir les bons mots et comprendre comment cela fonctionne. Car à 11 ans c’est déjà le collège, la puberté, les camarades. Et là on peut perdre la main sur la conversation.

Les enfants se masturbent dans l’utérus. Ainsi dès les premiers signent de langage on peut parler de sexualité. Avec bien sur la forme et le fond que l’on décide en tant que parent, chaque enfant est différent – chaque parent aussi.

Voilà ce que je voulais partager aujourd’hui…
Cela me remue un peu alors je vais m’arrêter là.
Si ce message vous a touché, partagez-le ❤️
Merci d’être là, merci de me lire

Ps : comme promis, la méditation gratuite.
Avec l’opportunité d’acheter Renaissance si cela vous plait :
flow.lyviacairo.com/meditation

vague-tiret

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Je suis Lyvia Cairo

Écrivain, coach en relations et en sexualité, spécialisée en soin des traumas.
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