Était-ce un viol ?
{Attention, ce texte peut être un déclencheur pour les personnes ayant été agressées sexuellement.}
Amies, clientes, consoeurs et mentors,
Le nombre de femmes qui me racontent leurs expériences sexuelles va grandissant. (Merci de me faire confiance)
Et parmi elles, il y a souvent cette histoire où… tu n’es pas trop sûr-e de ce qui s’est passé, tu sais juste que… tu n’as pas aimé.
Un oncle qui a réussi à te ‘convaincre’ de le suivre dans la chambre,
Un mari qui t’as pénétré trop fort alors que tu n’étais pas prête, et qui malgré tes remarques ne s’est pas arrêté,
Une nouvelle rencontre qui tombe le masque de la bienveillance une fois arrivé chez lui, et qui ‘te prend sauvagement parce que tu as l’air d’aimer ça’.
Et j’en passe. Le nombre d’histoires que j’entends, est hallucinant, troublant, rageant.
On a un GROS GROS GROS problème : c’est que ce qui est une relation sexuelle consciente et dans le consentement n’est pas très clair dans notre société.
Quand on parle de viol, on imagine l’inconnu qui nous attaque dans la nuit, nous suit chez nous et nous fait du mal dans l’ascenseur,
Ou bien on imagine une soirée où tout le monde a un peu bu et qui dérape.
La plupart des personnes à qui j’ai parlé n’ont pas connu le viol comme ceci.
Dans la plupart des cas, c’était quelqu’un de la famille, à un très jeune âge (inceste).
Et dans les autres cas, il s’agissait d’un compagnon ou d’un ami très proche, en qui la personne avait une totale confiance.
On croit que c’est un viol quand on a ‘dit non’. Ca ne suffit pas. Car par moment les personnes violées sont tétanisées. Ou l’acte a déjà commencé quand il a dérapé. Ou dire non non nous a l’air trop dangereux (peur d’être frappé, de souffrir plus, de mourir). Ou simplement on est embarrassé, on a peur de décevoir etc.
Alors pour clarifier le sujet, une bonne fois pour toute, voici ce qu’est, selon moi, un acte avec consentement, un acte sans consentement.
Avec consentement :
On a un oui FRANC des deux côtés. Le désir est présent des deux côtés. Il est affirmé, vérifié, et on sait que l’on s’engage dans la relation sexuelle avec conscience et envie.
Au préalable, on a parlé de nos désirs et de nos limites afin de s’assurer un espace de liberté dans l’acte sexuel.
Sans consentement :
Il y a hésitation d’un côté. Ou un ‘peut-être’. Ou un ‘l’appétit vient en mangeant’ (je déteste cette phrase). Ou un clair refus.
Si ce n’est PAS un oui FRANC c’est un non.
Ne faites PAS l’amour si vous avez le moindre doute sur votre désir ou celui de votre partenaire.
Se forcer à faire l’amour – pour faire plaisir, ou pour éviter une dispute ou une déception ce n’est pas donner un consentement franc.
Pourquoi le ‘oui’ FRANC. Parce que c’est seulement avec un oui clair et honnête que tu peux être sur-e que ce n’est pas un non. Car ‘dire non’ n’est pas la chose la plus évidente, notamment pour les raisons citées plus haut.
Règle numéro 1 du consentement : un oui FRANC des deux côtés.
Avec consentement :
On peut changer d’avis en plein dans l’acte. Même en pleine pénétration, on peut dire ‘finalement non je n’ai pas envie’. Alors qu’on a déjà démarré, que c’est chaud bouillant, on peut changer d’avis. On peut vouloir s’arrêter, ou finalement rajouter une limite (j’avais envie de pénétration, je ne veux plus, j’avais envie d’oral, je ne veux plus). Et cela des DEUX côtés !
Et…du moment que l’un des deux réalise que quelque chose ne va pas pour l’autre, on fait pause et on réévalue le point 1, à savoir si le désir est toujours là.
Sans consentement :
Un changement d’avis ou de désir est exprimé et non écouté – ‘tu vas trop vite, ce n’est pas comme j’ai envie, j’ai mal’. Il peut être moqué, dénigré, ou soumis à la culpabilité ‘mais moi je voulais faire ça et je suis déçu-e’. A partir du moment où une chose de va pas, et que notre désir de faire évoluer la situation n’est pas écouté, on sort de la case du consentement.
C’est une responsabilité de la personne inconfortable d’oser dire que quelque chose cloche. Et c’est aussi la responsabilité de l’autre d’être assez present-e pour voir d’éventuels signaux.
Dans le doute, faire pause une seconde, ralentir, et vérifier que le oui FRANC est toujours maintenu. Sinon on est pas pressés, on fait pause, on échange, on se remet dans une zone confortable, et si le désir est là, on reprend.
Règle numéro 2 du consentement : on peut changer d’avis, et chaque partenaire est responsable que ce soit une belle interaction. En cas de doute, pause.
Avec consentement : on est en communication précise. La plupart du temps, on se lance dans un acte sexuel sans parler. Sans échanger. On a regardé tellement de films, des comédies romantiques à l’eau de rose au film porno, qu’on se dit (à tort) que d’une façon ou d’une autre l’autre lira dans nos pensées et que ce sera merveilleux : ça ne marche pas comme ça. On n’est toujours pas des robots.
AVANT une connexion sexuelle, il est important de discuter de ses désirs, de ses peurs, et de ses limites. Au millimètre près. Ça peut être hyper précis, et il n’y a pas de règle. Ça peut être ‘je veux bien que tu me caresses les cuisses mais pas les genoux’ pour peu que ce jour là le genou soit une partie ultra sensible ! Respecter le consentement c’est respecter les limites et désirs sans avoir besoin d’explication : tu veux une belle relation sexuelle, alors tu t’assures que ton partenaire se sent 100% libre et lui/elle-même.
Discuter de ses peurs – par exemple, j’ai peur qu’après cette relation on ne se revoit plus – permet de s’avoir si l’on souhaite s’engager ou pas.
Je recommande également de vérifier la situation amoureuse de la personne (célibataire? En couple? En couple ouvert? Amoureux de quelqu’un d’autre) pour s’assurer aussi qu’émotionnellement on ne court pas le risque d’être déçu.
Du sexe dentelle les gars, du sexe dentelle !!
Sans consentement : il y a peu ou pas de communication. C’est à dire qu’une fois l’acte commencé, c’est le silence (ou des gémissements). Tant mieux si c’est l’osmose totale, mais si l’un ou l’autre des deux ne se sent pas à l’aise d’exprimer un inconfort ou une limite, on est à la limite du consentement. Pour le confort des deux, autant être le plus précis possible.
Règle numéro 3 du consentement : communiquer avec précision.
Et une règle qui chapeaute tout cela :
Règle numéro 4 du consentement : il n’y a consentement que lorsque l’on est en mesure de le donner.
Une femme ou un homme endormi ne peut pas donner son consentement.
Une femme ou un homme ivre ou drogué ne peut pas donner son consentement.
Une femme ou un homme manipulé ne peut pas donner son consentement.
Une femme ou un homme effrayé ne peut pas donner son consentement.
A la question ‘était-ce un viol’ ? Ma réponse c’est : regarde avec honnêtement ce qui s’est passé – y avait t’il consentement des deux côtés. Vraiment ?
Ma définition du viol c’est le dépassement du consentement. ‘Je ne voulais pas, ça s’est fait quand même.’ On peut se sentir violé de bien des manières.
Maintenant chaque situation est différente et et ce qui compte le plus pour moi c’est comment tu te sens après.
C’est incorfable de réaliser qu’on a dépassé une limite, ou qu’une limite a été dépassée pour nous. Honnêtement nous sommes une majorité de la population à être l’un ou l’autre dans ce cas.
Il y’a des situations de ‘zone grise’ oú ce n’est pas clair et c’est celles-ci qu’on évite quand on est dans le Oui franc.
Je sais que les hommes autour de moi sont déçus / choqués d’apprendre qu’il est possible que des femmes aient fait l’amour avec eux sans avoir envie.
Et des femmes qui ne savaient même pas qu’elles pouvaient arrêter un acte en plein milieu et dire stop.
Ce n’est pas trop tard pour apprendre à communiquer en conscience, à aller doucement, à dire nos désirs et poser nos limites. On doit tous apprendre. Car c’est ainsi qu’on a une sexualité joyeuse.
Avec plein d’amour,
Lyvia
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Je suis Lyvia Cairo
Écrivain, coach en relations et en sexualité, spécialisée en soin des traumas.
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