Gagner de l’argent quand on est une femme est un acte activiste #coulisses


(16 mai : honnêtement j’ai écrit ça dans un accès de colère. Je suis calme maintenant. Faites ce que vous voulez lol). (Note : je pourrais précéder mes articles par ‘écrits dans la paix’, ‘écrit dans la colère’. Peut-être que j’aurais moins de commentaires fatigants haha. Mais les deux sont importants pour passer un message. Le truc c’est que je suis de moins en moins en colère maintenant. Mais bon, de temps en temps le monde m’attrape par la cheville et me dit : ‘haaaan tu vois comme je suis chiant’)

Tu as du suivre ce qui se passe en Alabama en ce moment. Une loi anti-avortement est passée. Cette loi stipule qu’un fœtus, du moment qu’il y’a battement de cœur, est un être vivant à part entière. Ainsi à moins que la mère soit en danger, il est interdit d’avorter sous peine de mise en prison. Peu importe les circonstances de la grossesse : viol, inceste, grossesse adolescente. L’avortement est interdit sous peine d’aller en prison. 

Tu pourrais te dire qu’il suffirait d’aller dans un état différent pour avoir accès à cet avortement. Mais… nope. Ça aussi passible de prison.

Je n’allais pas commencer cet article comme ça, mais que veux-tu, c’est venu. 

Et bien sûr, les personnes qui ont voté cette loi d’une logique et d’une empathie implacable sont… des hommes cis-genres. Des personnes qui n’auront jamais jamais jamais à vivre une grossesse, ou les conséquences d’une grossesse. De leur vie.

Alors je les imagine dans leurs petits bureaux : Rohrohroh tuer des bébés c’est mal, rororo on va arrêter ça. Rororo, et si on rendait l’avortement interdit parce que tuer des bébés c’est mal. Et comme on est plein d’hommes blancs autour d’une table et qu’on peut faire ce qu’on veut avec le corps des femmes (yeaaaaah) on va dire stop à ça aussi. Vive les bébés ! A bas ces femmes barbares. 

Bref.

J’en reviens au même point auquel je reviens tout le temps. 

Pas assez de femmes au pouvoir.

Maintenant, comment on devient une femme au pouvoir dans une société patriarcale et misogyne ? Comment fait-on quand on ne nous laisse pas la place ? 

Eh bien… on la prend. 

Après les anti-féministes vont dire : bouuuuuh vous voulez émasculer les hommes. 

Nan nan, on veut juste que vous vous poussiez un peu.

Le rapport avec l’argent.

Honnêtement j’aime bien le sujet de l’argent, donc on est d’accord, ce n’est pas la seule piste. 

Mais regarde comment le monde – et d’ailleurs les universités américaines fonctionnent.

La plupart des sénateurs / présidents / politiciens se sont rencontrés dans les mêmes universités. Plus tard, ils allaient dans les mêmes clubs, les mêmes parcours de golf. 

Des sphères dans lesquels le ticket à l’entrée est gros et se comptent en dollars.

Et c’est très similaire en France. Dans les grandes écoles, quand il faut payer 30 000 euros l’année, crois-tu que ce soit le premier choix des enfants boursiers ?

Et ce sont ces personnes qui vont faire copain copain ensemble après et diriger le pays et nous énerver.

Mais je digresse.

J’ai un point. Je vais juste essayer de ne pas me perdre en chemin.

Comment aplanir le terrain de jeu quand il est si bosselé depuis des années. Quand des décennies et décennies de personnes privilégiées – souvent des hommes blancs hetero prennent des décisions à notre place – comment on fait pour arriver à (hum hum) un semblant d’égalité ?

On utilise les moyens à notre dispositions. Les ressources. Ou je dirais même, les armes.

Ressource 1 : la voix. 

Notre voix, nos paroles, peuvent être portées partout sur Internet maintenant. Cela n’a pas l’air de rien, mais ces personnes sont votées au gouvernement. Plus nous sommes de personnes à dire : c’est de la merde cette histoire, plus on a l’opportunité de faire bouger les votes. Peut-être pas pour des personnes ancrées dans leur façon de faire, mais pour les générations futures. Ne minimisez pas le poids de vos mots.

Ressource 2: notre consommation – et donc notre argent.

Plus nous avons du pouvoir d’achat, plus nous pouvons faire pencher les choses dans la balance. 

Les femmes détiennent seulement environ 20% de la richesse mondiale. Qu’est-ce qui se passerait si ça passait à 50% ?

Je ne dis que toutes les femmes sont des saintes et veulent du bien, mais il y’a des questionnements éminemment féminins, voire égoïstement féminins qui peuvent nous mettre d’accord.

Est-on à l’aise avec l’idée que les maladies comme l’endometriose ou (insérer la maladie qui te fait vomir quand tu es enceinte aka maladie de Kate / aka maladie d’Amy Schumer) ne reçoivent que très peu de financement ?

Est-on à l’aise qu’il y ait 20 000 pilules pour aider les penis à être durs et quasiment rien pour nous soulager quand nos règles sont douloureuses ?

Je me rappelle la fois oú je suis tombée sur un propriétaire de Airbnb raciste, mysogine et violent. Merci à mon argent de m’avoir permis de partir sur le champs et de prendre un hôtel dans les heures qui ont suivi, puis de dénoncer ce type à Airbnb.

Jai plein d’autres exemples mais j’ai mal aux doigts. Tu as compris :

On vote avec notre argent, et par exemple, si toutes les femmes du monde arrêtaient d’acheter un produit pour en privilégier un autre, la balance serait différente.

Ressource 3 – nos investissements : et donc notre argent 

Là je pense à de plus grosses sommes. Imagine tu as une entreprise. Cette entreprise génère dès centaines de millions par an. Cette entreprise peut choisir d’investir dans des business, dans des opportunités. Elle peut aussi dire non à certaines, et lui retirer son énergie. Cela est un pouvoir qu’encore peu de femmes ont dans le monde. 

Je me rappelle une scène vue dans une interview de JK Rowling, ou elle explique qu’elle a dit oui à un parc d’attraction Harry Potter, et non à un musical Harry Potter (proposé par Michael Jackson en plus!). Comme ça, elle a signé un papier et boom, un truc était créé. Ou pas.

Harry Potter est un mauvais exemple peut être (je rappelle que je suis romancière, pas académicienne) mais pense seulement au pouvoir de tels investissements.

Mon point est :

On ne nous écoutera peut être pas parce qu’on est des femmes.

On ne nous écoutera peut être pas si en plus on est pas blanches.

On ne nous écoutera certainement pas si on est gay, trans ou queer.

Mais on n’aura pas le choix de faire ce qu’on dit si on a de l’argent.

Car dans le monde dans lequel on vit, un monde d’hommes, créé par les hommes, pour les hommes, l’argent reste le language. 

Et je crois sincèrement que plutôt que partir dans des délires romantiques du style ‘haaaaan ce serait tellement bien un monde sans argent’ on devrait regarder les choses en face et se dire merde ! Qu’est-ce que j’ai entre les mains là ?

Okay, j’ai une voix : qu’est-ce que je peux dire ?

Okay, j’ai un talent : qu’est-ce que je peux créer ? Qu’est-ce que je peux vendre ?

Maintenant que j’ai de l’argent, même un peu d’argent : sur quoi je peux miser.

Et ça peut commencer par ma famille et leur montrer qu’une maman indépendante et badass c’est possible.

Et ça peut aller jusqu’à investir dans des business qui nous tiennent à cœur.

Je me rappelle très bien pourquoi j’ai fait des études de finances. C’était parce que : je voulais comprendre le système pour mieux le démonter.

J’ai dit ça comme ça, en passant, mais maintenant c’est tellement tellement vrai.

Il est temps que l’argent aille entre les mains de gens différents.

Bisous. 

vague-tiret

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