«Le monde irait beaucoup mieux si tout le monde apprenait à se masturber correctement»

Ce n’est pas moi qui l’ait dit, c’est José.
Il me racontait l’histoire d’une de ces connaissances, un homme qui collectionnait les conquêtes sur Tinder, pour coucher. Une fois, il aurait parlé à une fille sur l’application, l’aurait invité chez lui, et aurait laissé la porte ouverte pour que la fille le retrouve directement dans le lit. 

Et des histoires comme ça, j’en ai plein. Certaines m’ayant même comme personnage principal. Cette personne avec qui tu as un ou deux rdv, qui te semble hyper prometteuse. Vous couchez ensemble une fois ou deux, eh puis… plus rien.

Ou bien moi sauter sur le premier venu (sous couvert de désir romantique) juste pour tirer un coup car trop en manque ! 

Ou bien en couple, faire l’amour pour faire plaisir à l’autre parce que ça fait longtemps et qu’il sera triste sinon.

Et là je ne vais même pas aussi loin que les histoires d’abus sexuels oú ton corps n’est même pas pris en compte dans l’équation.

Le monde irait mieux si on apprenait à se masturber correctement. Et voici comment.

Déjà, que signifie se masturber ‘correctement’ ? C’est déjà enlever de sa tête tous les a priori qu’on peut avoir sur le fait de se donner du plaisir à soi : c’est honteux. C’est nul. Je me sens coupable. C’est moins bien que le sexe à deux.

Tout bascule quand on se masturbe avec l’idée de vraiment se donner du plaisir et de kiffer ça. On vous a donné des parties génitales. On vous a donné deux mains. Pourquoi ne pas s’en servir 🤷🏽‍♀️

Ce n’est pas mieux ou moins bien que l’amour à plusieurs. C’est juste une pratique différente qui peut nous combler. 

Plus on a nettoyé les voix negatives dans notre tête, plus on explore des techniques qui nous donnent davantage de plaisir.

Non seulement se masturber c’est bien, mais en plus, c’est important. 

Pourquoi c’est important :

– parce que de nos jours les coups de mauvaise qualité ont remplacé la masturbation. Je me masturbe dans ton corps. Tu te masturbes avec le mien. Et en général, on n’est pas forcément tous les deux à prendre du plaisir dans l’affaire.
– parce qu’on fait peser sur l’autre le fait de nous donner du plaisir : “ça fait 3 semaines qu’on n’a pas couché ! Qu’est-ce que tu veux, que je me masturbe ?” ben… ouais. / ou bien “attends tu m’as bien chauffé et là t’as juste envie d’arrêter ?” – ben ouais. 

On serait beaucoup plus à l’écoute du consentement des autres si on se donnait du plaisir à soi-même. 

Ce n’est pas parce que l’on a un partenaire dans notre lit qu’il est partenaire sexuel à la demande. Ce n’est pas notre masturbateur grandeur nature. 

Ce que ça change une fois que l’on se masturbe avec amour de soi, tendresse et fierté même ? 

– on n’a plus BESOIN de l’autre pour assouvir nos envies. On est donc plus sélectif et on choisit selon nos envies, et non nos pulsions.
– en interaction avec une autre personne, on va chercher AUTRE chose : la tendresse, la connection, la synchronisation, une vibration. Car si c’est pour avoir un orgasme vite fait de part et d’autre, ça on sait faire.
– on met moins de pression sexuelle, à soi et à l’autre. Pas envie, pas de problème ! Moi j’ai mes deux mains, et elles me servent bien.
– on devient donc indépendant, et cette indépendance qui s’étend à d’autres domaines nous permet de faire des choix en conscience, et qui ont du sens. 

Cet article est volontairement non-genré. Car ceci est vrai de tous les côtés. Que vous soyez hommes, femmes, non binaires. Que vous soyez hétéro, homo, queer – s’il y’a un truc qu’on a tous en commun c’est ce réflexe de : “l’autre doit me rendre heureux, sinon c’est moins drôle”. Et transposé au sexe ça donne : “l’autre doit me faire jouir, sinon c’est pas drôle”.
L’autre ne te doit que dalle. 
Et attendre que notre plaisir vienne de l’autre est la voie assurée pour créer de la déception chez l’autre, et de l’amertume chez nous.

Tout cela pour dire :
Arrêtez d’utiliser d’autres humains pour vous masturber.
Utilisez vos deux mains – et autres objets, ce sera aussi bien ! (voire mieux)

Comment tu te sens en lisant ça ?