J’aimerais fuir ce qui me fait me sentir fragile, mais à la place, pour aujourd’hui, je vais l’affronter.

L’autre est mon miroir.
Il ne me montre que moi.
Tout ce que je vois de lui,
C’est ce que je vois de moi.
Tout ce que j’entends de lui,
C’est ce que j’entends de moi.
Sinon, cela ne me toucherait pas.

L’autre est le miroir qui, plutôt que me montrer une image lisse de moi,
Me montre avec mes craquelures, mes failles.
Quand je me vois en lui, je vois une version de moi couverte de sillons,
Je vois mon visage bleui par les coups que j’ai pris,
Et que je n’ai pas soignés.

Je vois toutes les fois où le sang dans mes veines me brulait,
Et où ça ne s’est pas apaisé.
A chaque fois que la parole de l’autre me blesse, et me pique,
C’est parce qu’il touche à une blessure non cicatrisée.

Certaines blessures prennent le temps qu’elles doivent
Et l’autre est un ange de me rappeler qu’elles sont là
Et que je dois en prendre soin, donner un peu d’amour à la plaie.
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D’autres blessures peuvent se soignent en accéléré.
Si je prends la décision. Si je décide en moi, que c’est guéri, que c’est passé.
Et parfois, la blessure n’est même plus là,
Mais c’est la peur que la souffrance se répète qui nous contracte.
C’est la peur qu’une fois de plus on revive ce que l’on a vécu,
Et que cette fois, on ne survive pas
C’est cette peur là qui crée une nouvelle souffrance,
Encore moins visible, palpable, repérable que la précédente.

Amour et compassion pour moi-même.
Amour et compassion pour là où j’en suis.
A certains endroits je suis fragile,
Et je ne dois pas oublier qu’en même temps,
A certains endroits je suis forte, très forte.

Et si je choisissais de m’appuyer sur la force que je sais en moi,
Pour donner un dernier coup d’amour à la peur qui a tendance à piquer,
Et lui dire : ne t’en fais pas, tout va bien. Ça, on gère. Je suis solide à l’intérieur, parce que je l’ai décidé.
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J’aimerais fuir ce qui me fait me sentir fragile, mais à la place, pour aujourd’hui, je vais l’affronter.
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Lyvia,
Paris,
3 octobre 2019