j’ai souffert…avec mon consentement {Le petit livre de la honte}

Ce matin, me voici de retour avec… une conversation avec Dieu.

Hier, après des discussions, des lectures, je pensais au sujet de la sexualité. La veille j’avais dit à ma conférence live : « je n’imagine pas un travail de développement personnel et spirituel sans sexualité ». Et pourtant, plus tôt dans la journée j’avais dit dans une autre vidéo « je ne sais pas pourquoi je suis appelée par ce sujet, je sens qu’il y a des gens qui s’y connaissent tellement mieux que moi ».

Je me suis réveillée avec un poids sur mon coeur ce matin. Une sensation de ne pas être assez, ne pas faire assez. Pour mes clients, pour mon podcast, pour mes livres, pour ma vie perso. Pas assez pas assez pas assez. Et un poil à côté de ce que je suis censée faire. Et puis une légère envie de courir, une sensation de ne pas avoir le temps…

En tout cas quelque chose se tramait. Et comme souvent, je m’en suis remis à Dieu. Elle a tendance à être forte à poser les bonnes questions.

J’ai laissé le texte tel quel. J’ai senti au fil de l’écriture que ce n’était plus que pour moi. J’ai mis des commentaires précédés de * au moment de ma relecture.

C’est parti :

Dieu, quel est mon rôle, ma mission, par rapport à la sexualité ?

Dieu :

Pourquoi la gêne ?

Pourquoi le rejet du corps ? 

Qu’as-tu (qu’a-t-il?) de mal ? (*mal écrit)

Pourquoi entretiens-tu le tabou que tu veux le plus détruire ?

Pourquoi en faire toute une histoire ?

Tu n’es pas obligée de parler de sexualité. Tu fais comme si tu étais forcée, pourquoi ?

Parce que si je suis forcée je n’ai pas à admettre que j’aime ça.

Dieu :

Ton tabou intérieur est plus fort que le tabou extérieur. 

Tu penses que c’est mal de vouloir en parler. Alors tu le fais à contre coeur, en te sentant forcée, pourquoi ne pas honorer pleinement ce sujet ?

Parce que j’ai honte.

Dieu :

Tu as honte de quoI ?

De ne pas savoir assez, de ne pas avoir pris les bonnes décisions, de m’être trompée, de la difficulté à avoir un orgasme…J’ai l’impression d’être une fraude et qu’un jour les gens vont vraiment savoir que je ne sais rien, que je suis nulle à ça.

Dieu : Et pourquoi ça te plait toi comme sujet, dans ton coeur ?

Ça ne me plait pas, ça me fascine. Je suis curieuse en terme d’expérience de vie de tout ce qui serait possible. 

J’ai tellement souffert dans ma sexualité, et je ne veux plus jamais ça. Je croyais que ce n’était rien, un sujet à côté. Et pourtant non, ça affectait toute ma vie. J’ai souffert plus que je ne suis en mesure de l’admettre, et je souffre encore. Je me juge quand je n’arrive pas à m’ouvrir assez, quand je prends longtemps à orgasmer, quand mon mec n’a pas envie, quand j’ai envie de me masturber. 

C’est comme si je croyais que je devais entrer dans la peau de quelqu’un d’autre pour être bonne en sexe. Je ne suis pas experte, loin de là. C’est juste que comme beaucoup de femmes, c’est une part de ma vie qui m’a fait souffrir et mon soin passe par là. En fait ce qui est fou, c’est à quel point on fait passer le soin partout, sauf par là. Qui prend soin de nous ?

Ce qui m’attriste, c’est que mon chemin vers la sexualité, pour l’instant, n’est pas ancré dans une recherche de plaisir (même s’il y en a). Mais plutôt une fermeture de blessures. J’aurais aimé être légère, joyeuse, faire des petits dessins de vagins et de clitos, mais je n’associe pas la sexualité à la quête de plaisir, je l’associe à l’apaisement d’une souffrance. (*je suis assez choquée de cette phrase, mais poursuivons).

Quand je scanne mon passé sexuel, je me rappelle moins les fois où ça s’est bien passé que les fois où ça s’est mal passé. Ces fois sont encore inscrites au fer chaud en moi. De mon premier copain à l’avant dernier (aucun souvenir mauvais avec le courant, c’est marrant, j’ai beau me casser la tête je ne vois rien… j’y reviendrai), donc du premier à l’avant dernier, même si c’était une fois, ou 10 fois, j’ai le souvenir que mon corps était utilisé. Pour leur plaisir, et leur relâchement. A un moment donné.

Et entre ça, avec des dizaines de partenaires, c’est arrivé encore et encore et encore, avec mon consentement. 

Car je n’ai pas dit non (je crois qu’à l’avant dernier j’ai réussi à dire stop, ça doit être pour ça que ça ne s’est plus reproduit. Il m’a fallu 15 ans de vie sexuelle pour savoir dire stop PENDANT l’acte et avant d’avoir mal (au coeur)).

Donc, toutes ces fois, j’ai fait l’amour pour LEUR faire plaisir. Ma motivation à moi n’était pas le plaisir, c’était d’être aimée. D’être admirée, de plaire. Bien sûr j’avais des envies sexuelles, mais seulement au début, face à la nouveauté, face à la validation que je ressentais. Et il fallait très peu de temps pour que je perde de l’intérêt. « Pourquoi faire ? Ça sert à rien le sexe ».

Et donc voilà, je me sens comme une fraude parce que j’ai souffert ET que j’ai laissé faire, et que même si j’ai du plaisir aujourd’hui, c’est (pour l’instant), le soin de ma souffrance qui prend le pas.

Et quand je lis d’autres personnes qui parlent sexe, je me dis soit que ça a l’air tellement fun et tellement joli, et que je suis encore au début de ça. Ou bien c’est encore pire que ce que j’ai vécu, ce sont des viols, des agressions, et mon coeur se fend en deux car je n’imagine même pas à quel point ça peut faire mal.

Et moi je suis entre les deux. J’ai souffert…avec mon consentement. J’ai « dit » oui, alors que mon corps disait non, parce que je ne savais pas que je pouvais faire autrement. Parce que je ne savais pas à quel genre de plaisir j’avais droit.

Je ne savais pas que le plaisir de l’orgasme ou d’une pénétration ne suffisaient pas. 

J’ai appris depuis qu’il y avait aussi du plaisir à être respectée, et écoutée, et comprise. Qu’il y avait du plaisir à simplement pouvoir s’exprimer sans être rejeté-e, sans que l’autre fasse LA GUEULE parce qu’on n’a pas envie. J’ai appris qu’il y avait du plaisir à être aimé-e plus que pour son corps et sa sexualité. Que ça peut être… nos discussions qui soudent notre union. 

J’ai appris tant de choses et je continue d’en apprendre tellement.
Et parfois, j’ai pas envie. Parfois j’ai envie de mettre ça sous le tapis et de passer à autre chose, et bam, je tombe sur quelqu’un qui souffre aussi, psychologiquement, physiquement, et en moi ça crie : « il faut lui dire !

Il faut lui dire qu’elle est normale et qu’elle ne fait rien de mal ! Que ce n’est pas sa faute ! Qu’il y a un système tout entier construit pour la faire souffrir et se demander chaque jour, jour après jour : suis-je assez bien ? »

J’ai été humiliée dans ma sexualité, plus de fois que je ne puis compter. Traitée comme si JE n’avais pas de valeur. Comme si JE n’étais rien. 

En écrivant, me viennent des moments qui me font encore tellement honte aujourd’hui, qu’il faudrait que je crée un livret de mes moments de honte. Comme ça, attends (*en 5 secondes), j’en ai un, deux… au moins huit qui me viennent en tête. 

« Le petit livret de la honte ». Là on commencerait à parler. 

C’est cette zone donc, entre ‘youplala, le sexe est trop bien’ et ‘j’ai été violée étant petite’, que j’habite.

Pas tout à fait dans l’extase du sexe.
Pas tout à fait dans la pure violence du sexe. 

Entre les deux.

La souffrance consentie. Celle qui fait honte.

Je sais qu’en écrivant ça, je ne suis pas seule. Et je sais qu’une grande partie d’entre nous se trouve dans cette zone, de souffrance consentie. 

Parfois, j’aimerais faire plus, tellement plus.
Et parfois j’ai envie de ne rien faire et me taire car je me dis qu’il y a meilleure personne que moi pour faire ce job. (* ah, l’ego !)

Peut-être que le chemin, tout simple, c’est d’admettre que oui, mon job va être de soigner cette souffrance en moi dans un premier temps, et en parallèle ouvrir la porte du plaisir doucement. 

Peut-être que ça aura l’impact que ça aura (ou pas), et que ce n’est pas à moi de contrôler ça.

Peut-être que le petit livre de la honte sera notre libération, qui sait ?

En tout cas, voilà, je suis là et voici ce qui est vrai à aujourd’hui. 

Merci Dieu de m’avoir donné la force de dire la vérité et de ne pas essayer d’être quelqu’un que je ne suis pas.

Lyvia 

Phew.

Ça fait quelque chose d’écrire ça.

Quand j’ai créé mon offre {Hors du temps}, j’ai pensé à des femmes qui se retrouvent dans un spa et qui parlent de sexualité, qui déposent leur honte et leur culpabilité, et qui dans leurs chambres, en intimité, vont travailler à aller mieux. Comme les spas sont fermés, j’ai pensé à une version qui serait hors de l’espace et du temps. Avec tout autant de soin, et d’intimité. Quand je relis la page du Spa{Hors du temps}, je me rends compte que cette intention première, de soin de la sexualité, n’est pas mise en premier, peut-être parce que je ne suis pas ‘youplala tout est beau’ sur le sujet (voir plus haut). En tout cas, je choisis de repartir sur cette intention première : nous soigner. Soigner nos âmes, nos coeurs, et nos corps.

Si tu souhaites travailler avec moi en petit comité, te sentir dans un accompagnement privé où tu es soutenu-e, accompagné-e, avec des temps d’intégration, réponds simplement à cet email avec ce que tu recherches pour ta vie aujourd’hui, et nous en parlerons. Le Spa {Hors du temps} est une expérience qui mêle sexualité et spiritualité. Pour en discuter il suffit de me contacter 🙂

Je te vois en live cet après-midi à 16h ? Pour t’inscrire, il suffit de cliquer ici —> https://lyviacairo.com/invitationamourflow

Les deux premiers lives étaient super, j’ai hâte de celui-ci !

vague-tiret

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Je suis Lyvia Cairo

Écrivain, coach en relations et en sexualité, spécialisée en soin des traumas.
Et je suis là pour t'aider à te sentir beaucoup mieux dans ta vie.