La cage dorée – quitter les réseaux sociaux #2

Si cela semble être la seule option, alors tu n’es pas libre

L’autre jour, je lisais l’un de mes livres préférés : Soie, de Alessandro Baricco.

C’est un livre qui se déguste comme un bonbon, je te le recommande.

Dans Soie, il y a une scène marquante. Une grande volière, pleine d’oiseaux. Des oiseaux précieux et rares. La porte de la cage est ouverte. Les oiseaux s’envolent, haut dans le ciel, presque paniqués. Puis… reviennent gentiment dans la cage.

Parfois il est plus sécurisant d’être dans une cage dorée que d’être libre.

Je me suis souvent entendue dire : si je n’avais pas un business à faire tourner, je ne serais pas sur les réseaux sociaux.

Comme si c’était obligatoire. 
Comme si quelqu’un me forçait. 

Si ça semble être ma seule option, suis-je vraiment libre ?

J’ai commencé avec ma page Facebook en 2013. A l’époque je ne me prenais pas trop la tête. J’écrivais sur mon blog, et sur Facebook je partageais un lien de l’article.

Puis l’algorithme de Facebook a commencé à dévaluer les liens : Facebook ne souhaite pas que tu sortes de la plate-forme.

Alors je postais mes articles en entier. Mes très, très longs articles.

Et pendant un temps, ça fonctionnait. Sauf que c’était ‘trop long’, comme m’ont dit beaucoup.

Alors soit je mettais des extraits, soit parfois je m’en fichais.

Puis Facebook a commencé à favoriser les vidéos. Je me rappelle très bien de ce moment car je ne me montrais pas en vidéo. C’était un gros challenge pour moi à l’époque.

Tout le monde disait : « il faut faire des vidéos ».

Et je me disais : « non, non, nooooon ! La flemme de m’assoir 10 minutes et parler toute seule devant une caméra, je vais dire quoi ??? »

Finalement, les lives sont arrivés, et ça c’était (c’est !) mon truc. J’adore être en live, car je n’ai pas l’espace d’être perfectionniste 🙂 je peux être moi pleinement et être pardonnée parce que : ah c’est du live !!!

(Note que mon perfectionnisme me freine toujours à faire des vidéos seule face caméra. C’est un exercice challengeant pour moi, mais j’aime bien quand je réussis, comme dans mon programme Sex Magic :D).

Et puis….la saga continue 🙂 Facebook a commencé à pousser la publicité. A fond. 

Les posts ne pouvaient quasiment être vus qu’avec un peu de publicité. Parfois j’avais le budget, parfois je ne l’avais pas.

Dans tous les cas mon engagement a baissé, j’ai été soûlée. J’ai arrêté il y a plusieurs années d’alimenter ma page perso. Et pour la page pro, c’était très sporadique ces derniers temps. On faisait un ‘effort’ ces derniers mois après près d’un an sans l’alimenter.

Et on aurait pu mettre en place une stratégie, prendre des courtes vidéos des lives, sortir des citations des textes. Partir de mon contenu (plutôt long) et l’adapter à la plate-forme.  

Mais d’une, JE n’avais pas envie de faire ça (j’aime écrire, pas découper mes textes en morceaux) et de deux, je n’étais jamais satisfaite quand quelqu’un d’autre le faisait. Donc j’ai laissé Facebook. 

Et en parallèle, j’ai augmenté ma présence sur Instagram. 

Au début je n’aimais pas trop Instagram. C’est un réseau social contraignant pour quelqu’un comme moi : d’une, les textes font 2200 caractères maximum (400 mots. Au minimum mes textes font 1000 mots), et il faut pour chacun avoir une photo. Si vous saviez à quel point avoir des photos pour Instagram est une problématique ! C’est un truc de fou.

Avant, je mettais des photos un peu comme ça, au hasard. Mais je n’en prenais pas énormément de moi. 

Je n’en prends toujours pas plein de moi. Et les photos de paysages et de ce que j’ai mangé à midi n’étaient pas super excitantes pour Instagram. Alors j’ai pris l’habitude de faire des shootings de moi.

J’adore les shootings photos. Et je pense que pouvoir poster mes photos en sous-vêtements a été l’une des choses les plus funs pour moi à faire sur Instagram 🙂

Sauf que… ça reste une contrainte. Mon dernier shooting date de février 2020, avant Le Confinement Saison 1. J’étais partie pour en faire un tous les 3 mois, c’est devenu impossible. Mes photos sont maintenant différentes de ce à quoi je ressemble. Pour alimenter mon feed, un autre shooting s’imposait.

Ceci dit, les shootings ça va encore, c’est peut-être ma partie préférée. 

La même problématique que Facebook s’installe sur le flux Instagram : je dois découper mes textes, je n’aime pas le faire moi, et quand quelqu’un d’autre le fait, je ne suis pas satisfaite.

Tout simplement car je n’écris pas du texte qui rentre dans le format des réseaux sociaux.

On a essayé de mettre les longs textes sur du carrousel, ça freine un peu l’engagement car la plate-forme n’est pas conçue pour les contenus longs.

Et, même problématique que Facebook, pour que mes textes portent, et surtout pour avoir de nouveaux followers, la publicité est devenue indispensable. Je n’ai rien contre, je joue le jeu. Sauf qu’écrivant sur la sexualité, de plus en plus de mes mots dans mes textes sont bannis.

Rien qu’en lisant tout cela, tu vois le manque de légèreté qu’il y a à vouloir t’adapter et t’insérer dans un espace qui n’est pas fait pour toi ?

ARGH.

J’écris et même écrire tout cela me semble lourd.

C’est comme être dans une relation avec quelqu’un qui ne nous apprécie pas pleinement pour qui nous sommes. On se contorsionne sans arrêt.

Tu imagines toute l’énergie mise à penser à tout ça.

Heureusement, je m’amusais sur Instagram avec les lives, que j’ai toujours aimés (j’adore parler longtemps), et les stories qui elles me permettaient de partager spontanément, sur le moment. Cela m’apportait beaucoup de joie. C’était vraiment pour moi l’endroit qui ‘sauvait’ Insta. Sans cela je serais partie plus tôt.

Les réseaux sociaux, c’est un jeu.

On te donne la possibilité d’être en contact avec des millions de personnes. Et pour que ces personnes te VOIENT, tu dois jouer le jeu. Pas pour que ces personnes  commentent ou aiment, car cela va dépendre de la qualité de ton contenu. Je parle d’être VU-E. On peut avoir recommandé ton compte par bouche à oreilles, la personne peut t’avoir suivie, et pourtant n’absolument rien voir de ce que tu partages.

C’est un jeu. Et selon moi, soit on choisit de jouer au jeu à fond car on kiffe ça, et qu’on est à l’aise avec, ou du moins capable de naviguer les règles de jeu et tirer le maximum de ces plateformes – qui sont effectivement vraiment puissantes – pour nous.

Soit on a la flemme de jouer au jeu. Et moi je vais te dire simplement, j’ai la flemme. Je pourrais tout faire, tout organiser, payer des gens, payer de la pub, devenir une star d’insta, mais j’ai la flemme. 

Ce n’est pas là où je veux mettre mon énergie, mon excellence et mon talent.

Je pourrais ne pas y penser, mais j’ai des objectifs financiers ÉNORMES. Et pour les atteindre grâce à Insta, il était indispensable que je joue le jeu et que je grossisse mon nombre d’abonnés. 


Et paradoxalement, j’ai réalisé que pour atteindre mes objectifs ÉNORMES, il fallait que j’aille quelque part où mon énergie pourrait se régénérer et non l’inverse. 

La cage dorée

Si tu as la sensation d’être libre, et que pourtant tu ne peux pas partir, c’est probablement parce que tu es dans une cage dorée.

Comme ces oiseaux plus haut, ce ne sont pas seulement les barreaux qui sont entre toi et la liberté. C’est autre chose. C’est le fait que cette cage, aussi contraignante pour la liberté qu’elle soit, t’apporte des choses qui remplissent des besoins aujourd’hui.

Dans le cas des réseaux, c’est pour beaucoup d’entre nous, de l’argent, mais aussi un capital social, un lien, une notoriété.

Tant qu’on se sent libre d’aller et venir, tout va bien.

Le bât blesse quand on a l’impression de ne pas avoir le choix.

Quand on a l’impression de jouer le jeu car on est ‘obligé’. Qu’on est un peu coincé, car on ne sait pas faire autrement.

Et envisager de faire autrement est un challenge en soi quand il y a si peu d’exemples de personnes qui font sans.

J’ai hâte de voir ce qu’il se passe de l’autre côté.

Je suis simplement curieuse de ce que je vais pouvoir te partager et rapporter.

J’ai hâte que mon départ soit acté. J’en suis au stade de télécharger tout mon contenu des plate-formes et j’y trouve quelques challenges. J’espère les dépasser rapidement pour rendre mon départ officiel 🙂

Merci de m’avoir lu.

Et n’hésite pas à me dire ce que tu ressens de cette notion de cage dorée dans les commentaires 🙂

Lyvia

PS : tu imagines si on relançait la mode des blogs et des commentaires sur les sites ? Ce serait pas merveilleux ?

PPS : as-tu écouté le premier épisode de notre podcast, Noires et Riches ? Si tu ne l’as pas encore écouté tu peux le faire ici en audio, ou nous voir ici en vidéo ! On y parle de la richesse, d’un point de vue rare : celui de trois femmes noires. Vivà la Revolucion! 

PPPS : avec cette histoire de départ des réseaux sociaux, j’ai complètement zappé mon lancement de Sex Magic, alors j’ai pris la décision de rendre le programme accessible sur le site. Tu peux t’y inscrire quand tu as envie et commencer ta pratique 🙂 – Clique ici

vague-tiret

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Je suis Lyvia Cairo

Écrivain, coach en relations et en sexualité, spécialisée en soin des traumas.
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