Il l’a fait: Matt a quitté le secteur public pour créer sa boite
Matt et moi nous sommes rencontrés grâce à la magie d’Internet. Son blog, Brunch Me Up’, m’a interpellé. Dedans, il raconte la création de sa toute nouvelle entreprise dont le but est de vous servir un super brunch, chez vous, sans que vous ayez à mettre le nez dehors. J’ai bien aimé son concept, et d’échanges en échanges, Matt m’a annoncé que lui aussi c’était cassé! Il nous raconte son histoire ici:
Comment t’es venue l’idée de Brunch me up’?
Après avoir fini mon Master en audit financier en 2012, j’ai fait un CDD d’un an à Lille en tant qu’auditeur financier pour une grande collectivité locale. Je me suis rapidement rendu compte qu’il me manquait quelque chose dans mon travail.
A Lille il fait froid, et un dimanche où mon frigo était vide, j’étais découragé de devoir sortir pour chercher un brunch ouvert. Et bien sûr, aucun ne livrait à domicile.
C’est ainsi que l’idée m’est venue:
Pourquoi ne pas proposer aux gens un brunch de qualité, chez eux?
J’ai fait quelques recherches, et l’idée existait déjà à Paris par exemple, plus ou moins bien exécutée.
Comment as-tu monté le projet?
Alors que je travaillais encore, j’ai commencé à bosser sur un business plan et à faire une étude de marché. Pendant 4 mois, au boulot, mon boss a été sympa et m’a autorisé à travailler sur mon projet quand il n’y avait pas grand chose à faire.
C’était un projet risqué, et je n’ai aucune idée de si ça va marcher, mais j’ai décidé de me lancer.
J’en avais aussi marre du nord: l’hiver y est froid, l’été moche. Donc après la fin de mon CDD, en septembre, j’ai décidé de retourner à Aix-en-Provence, où j’ai passé une grande partie de ma vie.
En ce moment (décembre) je finalise le montage financier du projet, à savoir qui va mettre quel montant du financement. Je sollicite des banques, des investisseurs privés et des associations d’entrepreneurs.
Dans mon cas, je dois financer le matériel, le gros équipement, le site e-commerce, ainsi que deux véhicules électriques pour la livraison des brunchs.
Je vais également bientôt avoir une nouvelle associée, Shanty. Elle fait des biscuits personnalisés [NDLyv – Elle m’a offert des biscuits ‘Je me casse’ – Dé-li-cieux!].
Elle aussi veut vivre de la pâtisserie, et je trouve que son produit se marie bien avec mon concept. Ses biscuits sont délicieux, et très mignons. En plus elle a un service client hors pair! Pour les grosses livraisons, elle prend le train et livre elle-même.
L’avantage est qu’on pourra mettre des frais en commun, et participer à des salons ensemble, par exemple.
J’ai lu sur ton blog que tu voulais que Brunch Me Up soit le plus éco-responsable possible…
Oui, je trouve important et même plus simple de s’approvisionner chez le producteur du coin. Mon but est de consommer au moins local, et bio quand c’est possible, mais dans tous les cas des produits cultivés de manière responsable.
De bons produits ont un meilleur goût, et cela facilite aussi la tâche au particulier qui n’a pas à se déplacer. Une partie de mes produits me seront livrés, mais j’irai chercher l’autre directement chez les producteurs du coin. Et il y en a beaucoup!
Quelle est la prochaine étape pour toi?
En ce moment je participe à des concours pour obtenir de l’accompagnement sur mon projet. J’ai vraiment commencé mi-septembre, et j’espère un lancement le plus rapidement possible
Au début, je pense commencer en modèle réduit, seulement le week-end. En attendant d’obtenir un local, je compte sous-louer une boulangerie et fonctionner en mini-régime, et quand j’aurai reçu le financement, je me lancerai totalement.
Les choses avançent vite! Comment tu te sens?
Ça va vite, et à la fois pas assez. Je me dis que si je ne le fais pas maintenant (à 25 ans), je ne le ferai jamais. Je flippe parfois de ne pas arriver à tout gérer, mais globalement je suis plutôt serein. Au pire je risque mes économies. L’idée c’est d’arrêter la casse avant d’arriver au stade où je ne peux plus rembourser. Si dans un an et demi je ne peux toujours pas me verser de salaire, par exemple, soit je trouve une solution, soit je change de voie.
Et tu retrouverais un boulot?
Honnêtement, je n’ai pas réfléchi à un plan B, mais je ne sais pas si je me vois vraiment faire ça!
En France, tu trouves qu’on est plutôt bien soutenus pour créer?
Il y a pas mal d’aides à la création d’entreprise. Par exemple, Le Pole Emploi peut financer jusqu’à 10 000 euros maximum, à condition qu’on soit chômeur indemnisé. On peut également obtenir un prêt de 8000 euros auprès de Initiative France, à condition d’emprunter la même chose à une banque.
Il y a tellement de choses que c’est difficile de naviguer.
J’ai mis plusieurs mois à savoir si je pouvais créer ma boite, et exercer le métier de restaurateur par exemple. Entre la chambre des métiers et la chambre de commerce, les infos sont différentes. Pareil pour le Pole Emploi.
Quelques sites peuvent aider ceci dit:
- Le site de l‘APCE, L’agence pour la création d’entreprise, qui envoie une newsletter régulière avec des infos fiables
- Madyness, un site dédié aux startups qui offre également un agenda de concours
- Les-aides.fr, pour toutes les aides dédiées à la création d’entreprise.
Beaucoup de gens sont prêts à aider sur la création et il est important de trouver une structure d’accompagnement. Le réseau Initiative France offre un prêt d’honneur, et accompagne dans la création d’activité. On peut être suivi par un retraité qui fait la fonction mentor, ou un dirigeant actif.
A Aix, j’ai participé à une formation sur la création d’entreprise. J’ai appris des nouvelles techniques, mais ça permet surtout de voir du monde, de parler des projets des autres, et de sortir un peu de l’isolement dans lequel te met la création d’entreprise.
Et puis tu peux parler à des gens que tu n’as pas peur de soûler!
Je suis pas mal de blogs aussi, c’est un bon relais de communication.
Un dernier conseil pour d’autres qui voudraient se casser?
Il n’est pas très important d’avoir une idée originale. Pratiquement tout a déjà été fait. Il suffit de faire différemment sans chercher l’originalité à tout prix, et chercher quelque chose qui te plait.
Il y a une phrase que j’ai entendu d’un entrepreneur:
Sautez et le filet apparaîtra!
T’y vas, tu définis le risque acceptable – pour se planter sans trop s’endetter – et tant que tu n’as pas atteint ce point tu continues.
Et il ne faut surtout pas s’emmerder dans un job qui ne te plait plus!
Pour finir, les gens ont tendance à dire ‘T’es jeune, fais-toi un peu d’expérience’. Il ne faut pas les écouter!
Une question pour Matt? N’hésitez-pas à la mettre dans les commentaires.
Suivez les étapes de la création d’entreprise de Matt sur le blog Brunch me up’, et créez vos biscuits personnalisés (et très bons!) sur Shanty Biscuits.
Les liens mentionnés:
Réseau ‘Entreprendre’, Le Pole Emploi, Initiative France, APCE, Madyness, les-aides.fr
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Je suis Lyvia Cairo
Écrivain, coach en relations et en sexualité, spécialisée en soin des traumas.
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