Toronto, Madrid, Rome, et enfin Paris: Sandra l’a fait!
J’ai rencontré Sandra au premier événement ‘Je me casse’. Elle expliquait qu’elle avait récemment quitté Rome pour Paris… et qu’elle avait grandi au Canada. En plus d’une histoire de voyage, son histoire est celle de quelqu’un qui a finalement décidé de suivre son rêve, sans compromis. Lisez la plus bas:
J’ai grandi au Canada, mais j’ai toujours rêvé de venir en France, depuis que j’ai 15 ans.
J’ai baigné dans la culture française, dans la littérature française, le cinéma français, la musique, et l’histoire françaises…. Pourtant, je ne m’y suis installée que l’année dernière!
J’ai passé mon bac au Canada, ainsi qu’une licence en Linguistique. Ensuite, j’ai quitté Toronto pour l’Espagne, où j’ai habité trois ans.
J’y étais jeune fille au pair et ai intégré une académie de danse universitaire – la danse est l’une de mes passions.
Je me suis ensuite installée en Italie pour poursuivre mes études en linguistique. J’y ai appris l’italien, et y ai étudié l’histoire et l’art de la Renaissance italienne, qui était une autre passion depuis très longtemps! J’y suis devenue guide touristique et y ai vécu 12 ans.
La vie en Italie était agréable. J’étais bien payée, je travaillais quand je le souhaitais, j’avais un bon groupe d’amis.
Pourtant le rythme et certains aspects de la vie quotidienne ne me plaisaient pas. Au bout d’un moment, je n’en pouvais plus, je ne m’y sentais plus bien.
Prendre la décision de partir m’a mis 5 ans.
J’avais commencé un diplôme de musique, que je souhaitais terminer. J’attendais également mon accréditation en tant que guide touristique. Tout cela a retardé mon départ.
Mais surtout, l’Italie c’était mon foyer, ma maison. J’y avais mes repères et mes amis. Partir n’était pas si facile. J’avais 32 ans à l’époque. Passés 30 ans, on n’a plus trop envie de recommencer.
Je venais régulièrement à Paris. J’y suis venue une quinzaine de fois, environ, et je savais que je voulais y habiter un jour. Mais j’avais peur de tout recommencer de zéro, encore une fois, dans un pays et une culture qui n’étaient pas les miens.
Bien sûr, je l’avais déjà fait plusieurs fois, changer de pays et de tout recommencer. Mais en Espagne et en Italie, ça avait été plus facile. En étant fille au pair, j’avais un foyer, un revenu, un cadre dès le début.
Plus tard, en Italie, mon travail de guide m’a été en quelque sorte fourni avec son univers. Mes collègues étaient des étrangers du même âge que moi; nous étions environ une vingtaine, et on faisait tout ensemble: on travaillait ensemble, on mangeait ensemble, on sortait tous les soirs ensemble. C’était un peu une vie de vacances!
Je me suis finalement lancée, et ai décidé de m’installer à Paris, où je fais aujourd’hui un Master de recherche en histoire de l’art, à la Sorbonne.
Quand j’étais petite, et qu’on me demandait ce que je voulais faire quand je serais ‘grande’, je répondais en rigolant que je voulais être ‘étudiante professionnelle’.
J’adorais apprendre, et je voulais en faire mon métier. Aujourd’hui, étant doctorante, je suis un peu étudiante professionnelle! Et puis, La Sorbonne, c’était le lieu rêvé pour le faire.
Ceci dit, mon arrivée en France a été difficile. Initialement, j’ai habité dans la Sarthe, chez des amis. J’étais vraiment bien chez eux. Quand j’ai été acceptée à mon master, je suis partie pour Paris.
J’étais ravie de commencer mon Master, chose rêvée depuis tellement longtemps, mais par contre je n’étais pas contente de vivre à Paris, et j’ai eu beaucoup de mal à m’adapter.
Cela peut sembler bizarre, puisque je connaissais déjà très bien la ville – j’y étais venue tellement de fois avant.
Mais en m’installant à Paris, j’ai découvert que, bien sûr, j’adore la ville, mais pas pour y vivre!
Les voitures, la circulation, le manque de nature ne me convenaient pas, et j’avais du mal à trouver un peu de sérénité.
Finalement je me suis installée en banlieue, et j’y suis aujourd’hui vraiment bien.
J’avoue avoir sous-estimé la difficulté de reprendre les études et surtout, de travailler tout en étudiant. J’avais des économies, mais elles ne dureraient pas tout le temps du master. Je devais donc travailler.
Je comptais travailler dans le tourisme comme je l’avais fait en Italie, chose tout-à-fait possible avec tout le patrimoine historique et artistique de Paris.
Mais je n’avais pas anticipé qu’il m’aurait fallu un an pour trouver du travail.
J’étais arrivée à Paris au mois de mai, en pleine saison touristique, qui va de mars à octobre. C’était donc un peu tard pour trouver un emploi de guide, et j’ai du attendre le début de la saison suivante pour proposer mes services aux agences de voyage.
J’aurais certainement mieux fait de passer la saison en Italie, mais j’avais senti que c’était le moment pour moi de partir. Alors je l’ai fait, et je ne regrette absolument rien!
Ce n’était pas forcément très malin économiquement, mais à ce moment-là il était plus important pour moi de suivre mon intuition
Et de faire ce que je ressentais comme étant le mieux pour moi, plutôt que de penser uniquement aux questions financières.
J’ai commencé mon master en histoire de l’art en septembre, sur le sujet de la Renaissance italienne (NdL: Le sujet précis est ‘Portraits des enfants princiers de la Renaissance Italienne de 1450 à 1530′ – moi aussi j’ai été impressionnée…)
En un mot, j’adore! Je pourrais en parler des heures. C’est un sujet tellement passionnant… et le Louvre a l’une des plus belles collections au monde.
J’ai trouvé du boulot en mars en tant que guide freelance, rattachée à une agence, et c’est la première fois que je dois à la fois gérer boulot et études. Cela faisait aussi très longtemps que je ne parlais plus français.
Autant dire que les recherches et l’écriture du mémoire en français ne sont pas une mince affaire!
Mais ma philosophie aujourd’hui est qu’il n’y a plus d’excuses.
Il faut que je fasse ce que je veux faire!
Peu à peu, je commence à m’établir en tant que guide indépendant. Si je le voulais, je pourrais en faire un business, et me consacrer à cela.
Mais au final, ce n’est pas le tourisme qui me passionne, mais l’histoire de l’art. Et je n’ai pas envie de me lancer juste parce que c’est qu’il ‘faut‘ le faire, ou parce que c’est pragmatique, ou rentable. J’ai envie de me consacrer entièrement à ce qui m’intéresse réellement.
En d’autres mots, je ne veux pas créer une entreprise autour de ce que j’aime, je veux faire ce que j’aime.
Passer des heures à la bibliothèque à regarder des portraits, et à étudier tout leur contexte social, historique, et littéraire… c’est fascinant, j’adore!
Au fond, ce que je fais n’est pas ‘pratique‘ du tout. J’adore ça, mais ce n’est pas pratique.
Au Canada, j’ai fait une licence en linguistique. Ça, c’était pratique. En Italie, j’ai travaillé 12 ans dans le tourisme. Ça aussi, c’était pratique.
Lorsque je travaillais en Italie, je gagnais bien ma vie et j’avais une liberté et une flexibilité totales en ce qui concernait mes horaires.
Je décidais moi-même de mes heures, je décidais de quand je voulais travailler et de quand je voulais partir en vacances, et je gagnais assez d’argent pour me permettre tous les voyages que je souhaitais.
C’était un peu un boulot de rêve, et ça a été difficile de laisser ça derrière moi.
Aujourd’hui, ma situation financière est compliquée, mais j’ai attendu plus de 10 ans pour faire ce dont j’avais envie. Donc je m’y mets à fond.
A mon avis, c’est une question d’équilibre: il faut se lancer, mais également accepter la réalité de la situation, et les contraintes qu’elle peut impliquer.
Il s’agit d’un choix, finalement, et pour moi c’était plus important de me consacrer entièrement à ce que j’aime, plutôt que de gagner ma vie dans une profession qui ne me satisfaisait pas vraiment.
Il s’agit de faire de ses rêves une réalité, tout en acceptant les défis qui peuvent se présenter.
J’ai été assez chanceuse dans ma vie, je pense: j’ai toujours eu l’occasion de faire ce que je voulais faire, pour ce qui était de mes études, des voyages, de la danse, de mon métier de guide, et maintenant de mes études en histoire de l’art.
Je suis très déterminée, et j’ai toujours trouvé le courage de suivre mes envies, même si c’était parfois difficile.
La société a tendance à être très pragmatique et à écraser les rêves.
Je pense qu’on devrait plutôt se focaliser sur le fait qu’on est vivant, et vivre exactement ce qu’on a envie de vivre!
On ne peut pas passer les deux tiers de sa vie enfermé dans un bureau, à faire un boulot qui ne nous plaît pas, pour une cause qui ne nous intéresse pas, ou pire, que nous détestons! Cela n’a aucun sens.
La vie, il faut la vivre! Comme chacun en a envie. Et à mon avis, tout est possible.
Vous avez des questions pour Sandra? N’hésitez pas à lui écrire dans les commentaires!
photo: Camdiluv ♥ via photopin cc
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Je suis Lyvia Cairo
Écrivain, coach en relations et en sexualité, spécialisée en soin des traumas.
Et je suis là pour t'aider à te sentir beaucoup mieux dans ta vie.