Une vie sans lundi #97 – Ne sois pas trop dur-e avec toi-même

Il arrive ce moment oú te dis :

“Mince ! Ma vie comme elle est, ça ne va pas du tout ! Moi qui croyais être sur la bonne voie, je me trompais, et il y a tout à refaire ! Qu’ai je fait de tout ce temps ? Me suis-je trompé-e ?”

Admettre qu’on a pu se tromper de chemin pendant des années est probablement le plus difficile quand on décide de se casser et de créer quelque chose de différent pour notre vie. On a tellement mis de temps, d’énergie, d’espoir dans ce que l’on pensait être la bonne direction, que réaliser que ce n’est peut-être pas ce qui est le meilleur pour nous peut faire mal.

Il y a des événements dans notre vie (comme ceux qu’on a connus récemment à Paris) qui nous donnent cette sensation d’urgence :

“Je dois vivre, maintenant, il n’y a pas de temps à perdre !!! Et je dois le faire “bien” cette fois. Bien n’étant pas comme on attend de moi, mais bien étant de la meilleure façon pour moi.

Je dois apprendre à faire tous ces trucs dont on parle de plus en plus sur internet : m’écouter, suivre mes envies, dépasser la peur, prendre soin de moi, me bouger. Cette fois, je ne veux pas perdre de temps”.

Et paradoxalement, ce qui devrait être naturel – enfin être moi, sans compromis – est l’une des choses les plus difficiles à faire.

On court le risque de passer d’une situation contraignante à une autre. La première, c’est une vie dans laquelle on semble être tombé-e comme par accident, dictée par les codes figés d’une société “formatante”, la seconde c’est une vie où l’on n’a plus le droit de vivre à moitié, dictée par les “principes” du développement personnel (et un peu le site jemecasse.fr!).

C’est une nouvelle vie qui demande un nouvel effort, parce qu’on ne nous a jamais appris.

Eh non, on ne t’a jamais appris “à te faire passer en premier”, “à te tourner vers l’intérieur pour méditer”. On ne t’a jamais appris à dire non à un “bon boulot” pour “poursuivre tes rêves”. Ça sonne tellement étranger, du bullshit presque. C’en est oppressant par moments.

Suivre ton premier chemin était tellement plus facile, au moins il était balisé, d’autres l’avaient fait avant, et tu savais que c’etait ce que l’on attendait de toi.

Mais là, décider du jour au lendemain de dire stop, de commencer à te frayer un passage là oú il n’y en a pas, te dire que certaines choses sont possibles alors qu’elles ne l’étaient pas avant, te dire que c’est toi qui décide, que tu es 100% responsable des décisions que tu prends dans ta vie…c’est compliqué.

Ce qui est le plus difficile, c’est que tu sais que n’as pas d’autre choix. Tu sais au fond de toi que le seul moyen d’être enfin bien dans tes baskets, c’est de partir, quitter le job, quitter la ville, dire stop, te reprogrammer, et recommencer.

Et j’ai envie de te dire – c’est normal que ce soit hyper dur de se retrouver soi dans tout le bruit ambiant. On ne nous a pas appris ça. On nous a appris à bien apprendre à l’école, on nous a appris à obéir,  on nous a appris à être un peu plus ceci, et un peu moins cela. On nous a même demandé d’être un peu plus ceci et un peu moins cela. Mais on ne nous a jamais appris à être nous-mêmes.

Être nous-mêmes, ce n’était jamais “assez”.

Ceux qui disent que c’est facile d’être soi oublient peut-être le moment oú ça ne l’était pas.

Eh oui, pour atteindre ce que l’on veut vraiment, on a souvent dû désapprendre à vivre comme avant.

Alors relax, ne soit pas trop dur-e avec toi même. Il n’y a pas de “bonne” façon de vivre, et tout le monde tâtonne un peu, à découvrir qui il est et ce qu’il veut.

Tu ne t’es pas trompé-e ! Tout le chemin que tu as parcouru jusque là n’est ni perdu, ni gâché. Tout ce que tu as expérimenté, aimé, souffert, sont ce qui t’ont emmené à là oú tu es aujourd’hui.

Peut être que ça t’a pris 5 ans, peut être que ça t’a pris 10 ans, peut être que ça t’a pris 30 ans. Peut-être même que la mort te semble proche et que tu te dis que c’est trop tard. Ce n’est pas trop tard.

La seule chose que tu peux faire sans te tromper, c’est profiter. Même si profiter pour toi c’est traîner entre amis, dîner en famille. Même si profiter pour toi c’est bouquiner au chaud, écrire ou danser en boîte. Même si profiter pour toi c’est partir à l’autre bout du monde.

Je ne crois pas qu’on soit sur Terre pour autre chose que pour profiter. Tout ce qu’on fait autour – gagner de l’argent, avoir une famille, acheter une maison – c’est finalement dans cet objectif.

Alors ne soit pas trop dur-e avec toi même. Mange le gâteau, danse sous la pluie, mets la musique à fond. Si tu fais ce dont tu as envie, d’une façon ou d’une autre, ça va aller.

Avec beaucoup d’amour <3

Dédicace à M. , you are not alone.

Psst.. – On approche des “Vie sans lundi” #99 et #100 – J’ai envie d’écrire quelque chose de spécial pour celle-ci. Je n’ai pas décidé si elles seraient publiées en fin d’année, ou en début d’année 2016.

Je me tourne vers toi : quel sujet as-tu envie qu’on aborde pour rendre ces articles vraiment spéciaux?

vague-tiret

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Je suis Lyvia Cairo

Écrivain, coach en relations et en sexualité, spécialisée en soin des traumas.
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