je vais te raconter une histoire…

Hier, j’ai beaucoup écrit et médité sur l’idée de transmettre ce que je ‘sais’, plutôt que ce j’ai appris.

Transmettre ce que j’ai appris est tellement plus simple, car j’ai les mots, j’ai les schémas en tête. 

Or nous savons désormais que ce n’est que la partie visible de l’iceberg. (Si tu ne l’as pas lue, j’en parle dans mon live + ma newsletter d’hier)

Et j’ai l’opportunité, cette fois, de plonger plus profond.

Tu vois, j’écris. 
Et j’écris souvent en réponse à une question. Une question que je me pose, ou une question venant d’autres. J’ai compris quelque chose et je mets les mots dessus. 

Alors j’ai demandé : « s’il n’y a pas de question, par où je passe ? »

Et la réponse, familière, car il me semble l’avoir évoquée il y a quelques jours, a été : « raconte une histoire. »

Raconte une histoire.
C’est de la pure création.
Je peux te raconter mon histoire.
Ou te raconter l’histoire de quelqu’un d’autre. Que cette personne soit réelle, ou imaginaire.
Mais l’imaginaire n’est-il pas aussi réel ?

Alors allons-y. 

J’inspire et j’expire.
Et je vais te raconter une histoire, qui me vient comme ça, en cet instant :




C’était un soir de juillet.
La nuit était sombre.
Emeline marchait dans la rue, avec son écharpe serrée contre son cou.
Même si c’était censé être l’été, un vent frisquet passait. 
Et aussi, elle redoutait de tomber malade.
Avec tout ce qui s’était passé dans le monde ces derniers temps, son anxiété était au maximum.
Femme, noire, asthmatique, qui marche dans la rue.

Sa réalisation de tous les dangers qui pouvaient l’attendre à chaque coin de rue était accrue.
Un homme un peu éméché, une mamie qui lui éternue à la figure, un policier un peu zélé, tout dans sa vie pouvait basculer.
Elle n’en avait jamais été aussi consciente auparavant.
Mais maintenant, tous ces sens étaient accrus, décuplés.
Elle entendait tout. Voyait tout.
Et se disait qu’elle avait été naïve jusque là, de ne se soucier d’aucun de ces dangers.

Sa carrure toute frêle marchait dans la rue à pas accéléré. 
Elle portait un jean, un t-shirt, un sweatshirt, des baskets, prête à courir à tout instant.
Ses pas l’emmenaient vers un endroit qui était loin d’être rassurant.
Mais qui pourtant la faisait se sentir mieux que partout ailleurs.
Le cimetière.

Le cimetière de sa ville était protégé d’une petite barrière.
C’était la pleine lune.
C’était le soir de faire sa prière.
Et rien, aucun des dangers terrestres, ne pouvait l’en empêcher.

Au contraire, chaque mois, ses soeurs, de l’Etoile Ephémère, faisaient ce rituel, pour participer au changement qui avait lieu dans le cours de l’histoire de la Terre.
Elles étaient au Brésil, au Nigéria, en Nouvelle Calédonie et en Alaska.
Elles étaient de toutes les couleurs, et de toutes les confessions.
Le jour elles portaient la croix ou le voile, et la nuit, pleines de foi dans le Dieu auquel elles croient, elles se retrouvaient virtuellement, énergétiquement, sur le même chemin.

Elles ne s’appelaient pas sorcières, ce mot ne décrivant que partiellement ce qu’elles ressentaient.
Elles étaient simplement Humaines, dans la plus belle expression de ce que cela signifiait.
Elles croyaient en la force de leur corps physique, en la puissance de leur corps spirituel, en la sagesse de leur corps émotionnel.
Elles faisaient partie de ce groupe de femmes de l’ombre qui croyaient qu’être humaine était bien plus que d’être de chair et d’os.
Dans leur entourage, peu de personnes les comprenaient, mais entre elles, elles tissaient des liens plus forts que tout. Divins.

Elles croyaient en le courage de leurs ancêtres. Elles croyaient en la force des rituels.
Elles étaient très conscientes de tous les systèmes d’oppression que connaissait la planète – sexisme, racisme, homophobie – et savaient même que des personnes qui leur ressemblaient, qui avaient des rituels similaires aux leurs, faisaient partie de leurs ennemies les plus redoutées. C’était pour elles les disciples de la Superficie. Celles qui ne croyaient qu’en la lumière et ne comprenaient pas la noirceur.

Les soeurs d’Emeline et elles avaient un point commun : elles connaissaient la souffrance, elles connaissaient la douleur, elles connaissaient le rejet.
Elles étaient liées par quelque chose de sombre et d’amer, et aussi par l’espoir qu’un jour, les choses pour elles s’éclairent.

Hier, l’une de leurs soeurs, en Thailande, Sara, avait fait une fausse couche. Elle avait enterré l’enfant, et redoutait que son mari le découvre. Risque pour elle de prendre des coups, et de mourir.
C’était pour cela qu’elles allaient toutes au cimetière : pour faire un rituel pour Sara.

Emeline avait ramené le sang de son propre utérus qui ne verrait pas d’enfant ce mois-ci, et ensemble, elles allaient créer un cercle de protection, pour maintenir Sara en vie.
Emeline leur en voulait, aux disciples de la Superficie. Elles étaient blanches, elles étaient minces, et elles refusaient de voir les problèmes que leur présentaient la vie. 
Ainsi, quand c’était grave, elles ne pouvaient pas aider.

Elles n’auraient pas pu aider quand le frère de Hijan était mort d’une balle dans le dos.
Elles n’auraient pas pu aider quand l’enfant de Sonia avait été agressé.
Elles étaient dans leurs pavillons dorés, heureuses, légères, et fières, et Emeline leur en voulait.
En fait, elle était jalouse d’elles, elle était jalouse de toute la lumière qu’elles prenaient.
Alors qu’elle faisait ce travail de l’ombre, de se glisser dans un cimetière.

Passée par dessus la barrière, elle tomba avec un léger bruit. Et se sentit tout de suite plus calme.
Avec elle, des ossements. Des dépouilles. Du carbone. Et pas d’esprits. Les esprits étaient depuis bien longtemps partis.
Ce avec quoi elle travaillait, c’était l’énergie de la Vie. Les cimetières étaient les rares endroits que les vivants laissaient tranquilles. Ainsi les plantes y grandissaient libres et sans encombre.
C’était l’un des rares endroits où la paix avait sa place.

Arrivée sur une tombe qu’elle affectionnait particulièrement, elle posa son matériel. Une boussole, une bougie, un bijou et le sang. Cette tombe était celle de Marianne, une femme morte en 1971, à 53 ans. Elle trouvait fou d’être née et morte à cette époque. Marianne avait du en vivre des choses.

Emeline alluma la bougie avec son briquet. Elle dirigea la boussole vers l’est, la direction de Sara, et prit en main son bijou, un pendentif offert par sa mère le jour de ses dix-sept ans. Elle démarra une respiration profonde, inspire, expire, en grand par la bouche, elle sentit ses doigts picoter, son corps s’oxygéner, et peu à peu ses bras trembler. Sa poitrine secouait de l’énergie rassemblait. Il était temps. 

Elle fit osciller le pendentif au dessus de la bougie, et murmura quelques mots, imaginant la Déesse se matérialiser devant elle. Elle trempa le doigt dans le sang, fit des cercles et posa son doigt mouillé sur sa langue, tout en continuant de faire osciller le pendentif. Elle créait un lien entre la Déesse, l’énergie, et la vie de l’enfant perdu. Elle continua de murmurer, jusqu’à ce que la bougie s’éteigne d’elle même. Alors, seulement éclairée par la lumière de la lune, elle fit un cercle au pied de la tombe de Marianne, y versa le reste du sang, y planta la bougie éteinte, embrassa le pendentif, avant de le remettre dans sa poche.

Se levant, debout, elle jeta un oeil au dessus des tombes. Toutes ces personnes d’un autre temps, ayant quitté leur enveloppe charnelle. Avaient-elles un regard sur ce qu’il se passait maintenant ?

Consciente qu’elle était dehors depuis un moment, elle rassembla ses affaires et partit.
Elle enjamba de nouveau la barrière, et tomba légèrement de l’autre côté. 

Elle se retourna pour se diriger vers la maison quand elle le vit, fronçant le regard, et la fixant droit dans les yeux.
Un homme grand, brun, avec de larges épaules se tenait devant elle. 
De sa voix râpeuse, il stoppa Emeline dans son élan et lui demanda : ‘que fais-tu là ?’


C’était Jean. Son voisin de pallier. L’avait-il suivi ?
Elle soupçonnait Jean d’avoir un crush sur elle depuis un moment. Mais avec son air doux, son regard gentil, et ses boucles sombres qui lui tombaient dans le visage, elle avait mis de côté l’idée.
Pas assez viril. Pas assez imposant.

Sauf là.
Sauf en ce moment. Où la surprise, l’adrénaline, la pleine lune, et le goût du sang dans sa bouche, se mélangeaient, et circulaient dans ton son corps. C’était normal bien sûr, après une telle décharge d’énergie.
Mais elle ne s’attendait à voir personne. Et elle ne sut pas comment se comporter quand elle réalisa que la vue de Jean déclenchait en elle….un mélange de peur et d’excitation.

Mince alors.



———

Et voilà,

La fin de notre histoire du jour.
J’ai écouté les indications, j’ai juste laissé mes mains glisser sur le clavier.
C’est fou comme la fiction nous permet de communiquer des choses qui ne viennent pas forcément quand on parle simplement… de soi.

Pour l’instant, je laisse ça là.
Je vais prendre de grandes respirations, et nous verrons si on continue demain…ou pas.

En attendant, je te rappelle que Divine Energie a ouvert ses portes. Et le premier homme du groupe cet inscrit hier. Il nous a écrit : 

« J’ai sauté le pas car j’ai envie d’apprendre à m’écouter et à savoir où aller pour être fier de moi. Arrêter de me laisser vivre ». 

Ces mots m’ont touchée. Un sens de direction, de clarté. C’est l’une des choses que les inscrits à Divine Energie viennent chercher. Chacun s’inscrit pour une raison différente. Pour d’autres c’est : plus d’amour de soi, plus d’abondance, ou simplement une déconnexion à soi.

Et je crois que ce que tu recherches, tu vas l’y trouver. Laisse ton intuition te guider. En tout cas, j’ai hâte de commencer avec toi et de voir quels messages sont prévus pour nous.


Pour t’inscrire, c’est par ici : http//lyviacairo.com/divineenergie

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Écrivain, coach en relations et en sexualité, spécialisée en soin des traumas.
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