La peur des transitions

(Bienvenue dans le torrent de pensées qu’est mon cerveau)

Je l’ai dit sur mon blog récemment. Depuis quelques mois j’entame une transition. 

Une transition qui me prendra peut-être 6 mois, ou dix ans. 

J’ai décidé de devenir auteure à plein temps. (Ahhh, j’en crie à l’intérieur tellement c’est bizarre à écrire).

Je passe quelques jours avec des amis en ce moment, et je leur expliquais où j’en étais.

J’aime beaucoup ce que je fais avec mes clients, et j’espère continuer encore un moment (notamment avec les 8 portes, qui est pour moi la transmission que je devais faire sur la sexualité).

Ceci dit, il y a toujours ce petit coin de mon coeur qui imagine cette vie alternative.

Une vie d’auteur, où je passe mon temps à réfléchir à des concepts, et à écrire de la fiction essentiellement. 

A vivre, avoir des expériences, et les raconter.

Et puis simplement publier des textes et des livres, et que ce ne soit que ça mon quotidien.

J’ai plusieurs choses à adresser quand je pense à ça, plusieurs questions qui viennent.

  • Je le fais déjà maintenant, dans une certaine mesure, pourquoi ce n’est pas ‘assez’ ? 
  • Qu’est-ce que je lâche vraiment en me consacrant à l’écriture ?
  • Et pourquoi je me prends autant la tête et je ne fais pas le saut tout simplement ?

Avec ces questions qui paraissent simples, on entre dans les méandres de mon âme, dans mes croyances limitantes les plus profondes, qui s’entrechoquent avec des désirs d’autant plus profonds, les choses que j’ai à comprendre et démêler, et qui ne sont pas rationnelles.

C’est un peu inconfortable à expliquer, car j’ai peur de sembler manquer de gratitude, ou d’engagement envers ce que je fais maintenant. Ce qui n’est pas le cas.

J’espère trouver les mots justes. 

(Petite pause…)

J’ai toujours rêvé d’être écrivain, et j’ai aussi toujours cru que si je le devenais à plein temps, j’allais mourir de faim.


Au fur et à mesure du temps, cette croyance limitante s’est apaisée, notamment quand j’ai vu que sans beaucoup d’effort, je pouvais vendre des livres sur Amazon et gagner un peu d’argent tous les mois. « Alors, qu’est-ce que ça donnerait si je faisais ça à plein temps ? », je m’entends penser.

Pourtant, il y a, encore présente en moi cette sensation de ‘je ne peux pas me le permettre’.

Dans le dernier live (lien : ), je te parlais de l’archétype de la prostituée, et j’ai écrit aussi un article sur le sujet .

La prostituée, c’est celle qui par peur de manquer, et désir de survie, va légèrement modifier sa moralité, pour survivre.

Elle dégage une énergie de manque, et justifie ses actions par le besoin de survie, même quand elles ne sont pas dans le respect de son intégrité.

La phrase typique de l’archétype de la prostituée c’est : «  je ne peux pas me le permettre ». Car le plus important aujourd’hui n’est pas d’aller vers son envie et son désir, c’est d’être en sécurité.

J’ai grandi seule avec ma maman, mes frères, deux adultes handicapés, dans une maison où je n’ai jamais manqué de rien, mais où c’était tout de même ‘juste assez’.

Je me suis promise que j’allais avoir un super boulot et gagner de l’argent. Je me le suis promise très tôt. Alors tous mes choix ont été guidés par cela. Élever ma condition sociale et celle de ma famille. 

Voyager, avoir des expériences, faire des choses que ma mère, par exemple ne pouvait pas faire au vu de toutes les responsabilités qu’elle avait à la maison. 

Et elle me l’a dit souvent : « va vivre, fais tout ce que tu veux, si je pouvais je l’aurais fait ».

Ma mère n’a pas d’amertume, elle comprend que sa vie, c’est son chemin.

Mais il y a une part de moi qui voulait vraiment quitter notre petite commune de Guadeloupe, et ‘devenir quelqu’un’.

A aucun moment être écrivain ne faisait partie du plan, car « les écrivains ne gagnent pas d’argent ». Une croyance véhiculée assez largement.

J’ai fait les ‘bonnes’ études pour avoir un ‘bon’ boulot, et je l’ai finalement eu, ce bon boulot.

Pourtant, je n’étais pas satisfaite, car la créativité me manquait.

Alors j’ai écrit – un blog d’abord, puis des programmes (la plupart de mes programmes commencent par beaucoup d’écriture). 

Je me rapprochais.

ET je ne manquais pas d’argent.

J’ai eu des hauts et des bas dans mon entreprise, mais à chaque fois je savais comment remonter la pente et continuer à gagner.

Et aujourd’hui, ma sécurité financière se trouve là. Car j’ai déjà tellement vécu, tellement testé, je me suis déjà tellement trompée, et relevée, qu’il y a quelque chose de solide et sécurisant en moi qui sait que tant que je pourrai transmettre de cette façon, jamais je ne manquerai d’argent. 

(C’est pour ça que je lance Amour, Sexe et Argent, je ressens le désir / besoin de partager sur ça, de cette sécurité créée qu’on ne peut pas vraiment m’enlever…).

Ma sécurité financière se trouve là, et pourtant depuis quelques mois j’ai cette vision de moi qui émerge, qui monte à la surface, et qui n’est.. pas ça.

J’ai beau tourner le rêve dans tous les sens, depuis que je me projète dans mon futur, je n’y vois pas cette forme connue dedans. J’y vois des mots, des livres, des conférences, et ateliers. Des films peut-être. Mais beaucoup moins ce qui m’est aujourd’hui familier.

(Et ça fait peur)

Est-ce une peur rationnelle ? Pas vraiment. 

Je suis assez maligne pour créer un modèle économique autour de l’écriture d’histoires (j’en ai déjà plusieurs en tête).

Mais c’est une peur complètement irrationnelle que je ressens profond dans le corps et que je n’arrive pas tout à fait à mettre en mots. Elle prend plusieurs facettes.

Si j’essayais tout de même, par bribes, d’explique, ce serait un mélange de :

  • peur de ne plus vivre le style de vie que j’ai maintenant, et ne pas pouvoir l’offrir à mes enfants
  • peur de lâcher d’autres rêves, qui sont liés à un confort financier

Les deux liés à la peur de manquer… or rien ne dit que les choses se passeront ainsi, au contraire.

  • peur de décevoir un groupe, une catégorie de personnes qui m’ont soutenues et aimées pour ce que je fais maintenant et qui peut-être ne comprendront pas la suite (j’ai fait je ne sais combien de transitions, et à chaque fois la peur de lâcher, décevoir était présente).
  • peur qu’une fois que je suis auteure à plein temps je réalise que je déteste cette vie,

Et au moins 10 000 autres pensées qui flottent et que j’attrape par moments.


Si je devais décrire dans mon corps ce que cela fait, cela ressemble à ma poitrine et ma gorge qui se heurtent contre un mur, une barrière. 

La poitrine est le siège de l’identité, la gorge celui de l’expression, et pour l’instant, honnêtement, ça fait juste trop peur de lâcher.

Alors mon processus consiste à me sécuriser, doucement, lentement et de prendre le temps qu’il faut.

Il y a 2 ans, j’avais fait une pause de 3 mois sur mon activité pour finir mon premier roman. A l’époque j’ai peu vendu, peu lancé, peu fait de programmes, et je me suis retrouvée en légère insécurité financière (j’avais encore beaucoup de dettes à payer). 

Je n’étais pas prête et j’ai repris mon rythme habituel, faisant une petite pause 1 an et demi après pour le 3ème livre.

Aujourd’hui je me connais – et je connais l’humain assez – pour savoir que certaines transitions sont rapides – comme les déménagements, c’est un truc hyper fluide pour moi, ça peut mettre une semaine entre la décision et la réalisation – Et d’autres transitions sont plus longues car les résistances sont plus ancrées – comme le temps que ça m’a mis de tourner mon entreprise vers la sexualité et maintenant cette idée de me consacrer aux livres.

Alors je décide de prendre mon temps. J’ai fixé cet objectif qu’un jour je fermerai mon entreprise et que je n’écrirai que des livres. Et j’avance doucement, millimètre par millimètre vers ça. Et peut-être qu’un jour le millimètre se transformera en centimètre, puis en mètre.

Certaines transitions prennent du temps. Et c’est ok pour moi, car j’ai tout de même beaucoup de choses à transmettre là où je suis présentement.

Et pourquoi nécessairement faire une transition, pourquoi ne pas faire les deux ? Comme je le fais déjà maintenant ?

En fait, j’ai un esprit très focus. J’ai tendance à me focaliser sur une chose à la fois. Je ne suis pas quelqu’un qui se disperse beaucoup. J’ouvre une porte, j’en ferme une autre. Quand je suis concentrée sur quelque chose, j’y mets toute mon énergie.


Et là quasiment toute mon énergie va dans mon entreprise. 

Créer les transmissions pour mes clients, répondre à leurs besoins et attentes, vendre, réfléchir à des stratégies, me tromper, remonter, réussir et vouloir exceller, méditer sur mon alignement, manifester des ambitions. 

Et j’aime ça. Ça me nourrit et grandit énormément. C’est probablement ce qui m’a fait le plus évoluer sur ces dernières années.

J’ai le temps de travailler sur des romans etc. à côté, ce n’est pas la question. Mais je n’ai pas la bande passante. Pour mes 3 livres, j’ai dû faire une pause de plusieurs semaines et me consacrer quasiment uniquement à ça.

J’avoue que j’adore ces moments où je m’y consacre. Où je mets les mains dans le cambouis, à faire que les mots fassent sens et que l’histoire soit captivante.

Et j’aimerais le faire plus, et plus souvent.

Et… cf. Plus haut – « je ne peux pas me le permettre ». Parce que… toutes les peurs citées plus haut.

Je te raconte ça car j’y pense en ce moment et que j’avais envie d’écrire dessus. Mon blog c’est un peu mon journal et c’est lui qui me rappelle mes progrès et où j’en suis. J’aimerai retomber sur cet article dans quelques mois et voir comment j’ai avancer.

S’il y a plusieurs choses à garder pour toi, je dirais que ce sont celles-ci :

  • La peur de manquer est très forte à nous retenir de vivre nos rêves. On a peur de lâcher une branche pour sauter vers l’autre parce qu’on a terriblement peur de tomber.
  • Et… c’est ok d’avoir peur et de prendre son temps. Certaines transitions sont rapides, d’autres demandent d’aller fouiller un peu plus profond à l’intérieur pour déconstruire.

Et mon conseil c’est celui-ci :

Le plus important est de fixer le point d’arrivée, et de s’engager à y avancer.
Même si c’est très, très doucement.

Toutes les transitions n’ont pas à être des cassures violentes. Elles peuvent aussi être douces.

Moi, c’est ce que j’ai fait et même si la montagne ne semble pas moins grosse, au moins je grignote un peu de distance chaque jour 🙂

Voilà, c’est ce que j’avais envie de partager aujourd’hui.

En espérant que tu y tires un bout de fil qui peut t’inspirer. 

Quelle transition tu entames en ce moment ? Et qu’est-ce qui te fait peur ? Ou qui te fait résister ? Dis-nous en commentaire et on se soutiendra !

Lyvia

PS : Amour, Sexe et Argent mon programme pour avoir une meilleure relation à l’argent est lancé. J’ai tellement ‘vécu’ ce sujet, dans tout le bon et le mauvais que j’ai hâte de pouvoir transmettre et partager des choses qui rendront peut-être le chemin plus facile pour toi. 

Des pistes, des repères pour dépasser tes blocages, et aussi des pratiques et exercices pour libérer ce que tu n’arrives pas à mettre en mots (comme je te l’ai dit ici, parfois on n’a pas les mots, juste le ressenti). 

Peut-être que ton énergie de manque te joue des tours, et que tu veux les outils pour la dépasser.
Peut-être que toi aussi tu as un rêve, et que tu as besoin du courage de le réaliser.

Ou peut-être que tu n’as pour l’instant pas connu la sécurité financière dont je parle ici, et que tu aimerais y goûter.


Dans tous les cas, ce sont des thèmes que l’on va aborder.

Tu peux découvrir le programme ici.

Et si tu as des questions, n’hésite pas à m’écrire.

vague-tiret

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Commentaires

5 commentaires

  1. Maïna sur 26 août 2021 à 11:58 PM

    Salut Lyvia, comme ton post fait écho chez moi.
    Cette transition dont tu parles, je l’amorce depuis début 2020 suite à mon licenciement pour inaptitude. Les choix et les décisions n’ont pas été faciles à prendre au départ mais ce sont révélés comme des évidences. C’est super inconfortable pour moi car je n’ai toujours pas fait la paix avec ma peur de manquer d’argent.
    Je me reconvertis en ce moment en même temps que je change complètement de vie donc c’est tout à la fois.
    Donc j’y vais un pas à la fois, ce qui me permet d(‘avancer lentement mais sûrement vers chacun de mes objectifs.
    Le fait de modifier mes émotions sur mes conflits neuro-émotionnels qui se présentent au fur et à mesure m’aident énormément à avancer plus sereinement mais je pense qu’il me manque un peu de confiance en moi et de courage pour aller un peu plus vers ce que je souhaite.
    Je sais que j’en suis capable.



  2. Solene sur 24 août 2021 à 9:30 AM

    Coucou Lyvia, merci cet article qui arrive à point nommé! Je suis en plein saut de branche vers une autre. Je démarre demain ma formation en naturopathie en parallèle d’un travail alimentaire et j’ai 10 000 pensées et inquiétudes qui tournent à plein régime dans mon mental. Je sais au plus profond de moi que je suis sur la voie mais c’est une période inconfortable car déroutante! Mais je fais un pas l’un après l’autre et me concentre sur l’instant présent tout en dialoguant avec mon mental pour me rassurer. J’apprends à me faire confiance et faire confiance mais quel chemin! Merci encore pour ton témoignage. J’aurais plaisir à lire tes livres tout comme tes articles de blog



    • Lyvia Cairo sur 24 août 2021 à 2:19 PM

      Bravo pour ton saut Solene, et de prendre les choses pas à pas ! Le mental résiste ce qu’il ne connaît pas, mais au fur et à mesure il se rassure 🙂



  3. Audrey Marie-Louise sur 24 août 2021 à 7:29 AM

    Ton inspiration tombe tellement à pic. J’ai démissionné fin juin de mon boulot dans lequel j’étais pendant 4 ans ça m’a beaucoup servi, ça m’a aidé à réfléchir sur le sens que je souhaitais donner à ma vie. Et aujourd’hui, je me vois également en train d’écrire, lire, écrire, lire, puiser mon énergie dans la nature etc et je me dis était-ce possible ?De quelle façon ce serait possible ? Mais au fond de moi, je me sens faire que cela.Au pire, organiser des minis événements sympathiques de l’ordre du jeu etcc. Alors que je recherche des missions d’intérim pour me soutenir un peu financièrement, mon cœur se serre de peur de voir qu’encore que les conditions ne me conviennent pas où que je ne sois pas à ma place pour le poste et l’entreprise.

    Merci cette vie d’auteure je la ressens aussi en moi.



    • Lyvia Cairo sur 24 août 2021 à 2:21 PM

      Merci pour ton partage Audrey, je pense que c’est tellement possible, et qu’au final en s’autorisant à rêver de ça des solutions créatives viennent. Pour ce qui est du travail en intérim j’ai eu à travailler une fois alors que j’étais déjà lancée, et je me suis juste rappelée tout le temps pourquoi je le fais. Quand tu sais que tu finances ton projet ça peut te donner un peu de force 🙂



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Je suis Lyvia Cairo

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