Comment se reposer ?

Aujourd’hui je voulais faire un live sur le fait de se reposer, comme c’était un sujet qui est venu dans le live d’hier.
Mais ironiquement, j’étais trop fatiguée. Alors à la place, je me suis reposée.

C’est fou comme on peut résister au repos. Je ne sais pas si c’est le cas de tout le monde, mais la plupart des personnes de ma communauté – surtout des femmes, souvent mamans – ont du mal avec la notion de se reposer.

À défaut de faire le live, je t’écris 5 réflexions qui peuvent qui t’aider à voir le repos différemment et peut être l’accepter plus facilement.

1 • Ne pas se reposer, c’est ne pas être en consentement avec son propre corps

C’est vraiment la pensée qui résonne le plus en moi. Quand tu te forces à faire des choses – que ce soit pour le boulot, pour ta famille, pour ton-ta partenaire, etc. – alors que ton corps demande de ralentir et de se reposer, tu es, dans l’effet, à l’encontre du consentement de ton propre corps.

Il te dit non, il te dit stop, et tu ne l’écoutes pas. Il y’a des raisons à ça, comme on verra un peu plus loin dans l’article, mais dans les faits, tu fais le choix de ne pas l’écouter, et de le forcer à faire alors qu’il te dit non.

C’est important de prendre conscience de ça.

2 • Souvent, on ne se repose pas par peur

Peut-être que pour toi, se reposer signifie pour toi :

  • Ne pas finir un projet
  • Ne pas être disponible pile poile pour ton enfant, ta famille
  • Dire non
  • Etc…

Et très souvent, avec ça viennent des peurs :

  • et si je manque de quelque chose ? (d’argent par ex, si c’est le boulot)
  • et si mes enfants manquent de quelque chose parce que je ne m’occupe pas assez d’elleux ?
  • et si mon-ma partenaire est déçu•e / m’en veut ?
  • Etc…

On a tellement peur des conséquences du repos, qu’on préfère ne pas le prendre.

C’est plus « facile » dans un sens de s’ignorer, que d’appliquer cette règle fondamentale de respecter son corps.

Pourtant, le repos est bénéfique, et dans bien des cas, se reposer est exactement ce qu’il nous faut pour plus de clarté, plus d’énergie, plus de bonne humeur, plus de kiff, plus de joie…

Alors pourquoi en a-t-on si peur ?

3 • Ces peurs sont certes réelles dans ton ressenti, mais aussi manufacturées par toute la façon dont la société est conçue.

Et oui ta difficulté à te reposer ne vient pas (que) de toi. Elle vient aussi de choses bien plus grandes que toi :

Le capitalisme, qui nous force à produire ou à faire, sinon on court le risque que nos besoins matériels ne soient pas remplis

L’isolation, de plus en plus présente dans nos sociétés, surtout si tu habites en ville, qui fait que tu as moins de soutien et de support. Tu ne peux pas laisser tes enfants à la voisine pour faire une sieste. Tu ne peux pas demander à ton collègue de prendre ton shift au boulot parce que tu as mal dormi hier. La société est devenue tellement individualiste que c’est difficile de ne pas compter que sur soi (mais ça peut changer, heureusement)

Le patriarcat, parce que oui, le droit à l’oisiveté, on l’a beaucoup moins quand on est une femme / personne non binaire dans cette société. Reliée même au capitalisme, les inégalités salariales font que tu vas devoir pousser davantage pour parfois moins de paye – même si tu as tes règles, même si bébé n’a pas dormi de la nuit, etc. Et c’est sans compter la répartition parfois inégalitaire des tâches à la maison.

Bref, je pourrais en faire un long essai ! Tout ça pour dire que ta difficulté à te reposer ne vient pas que de « toi ». Tout un système est conçu autour de ça. C’est pourquoi c’est si dur.

4 • Pour prioriser le repos, ne remet plus jamais en compte les signaux de ton corps, mais à la place, pense « environnement » et « stratégie »

C’est ma règle et c’est celle à laquelle j’aimerais t’inviter aujourd’hui. Avant de te dire « je ne peux pas me reposer », « c’est pas possible je suis obligée », demande-toi : « qu’est-ce qui doit changer pour que j’ai l’espace de me reposer ? »

Vraiment. Si le repos est non-négociable, c’est quelque chose d’autre qui doit bouger. Alors :

  • Est-ce que tu dois demander de l’aide ? (dur, je sais, on verra au point suivant)
  • Est-ce que je dois mettre en place des nouveaux systèmes qui me soutiennent ?
  • Est-ce que je dois revoir entièrement ma vision / mes valeurs / mon environnement / ma relation de couple / les personnes qui ont accès à moi ?

Tu peux aussi te demander : « puis-je voir le repos différemment ? »
Se reposer n’est pas nécessairement s’allonger et dormir.
Ça peut être lire un peu, faire un puzzle, te balader.

Exister quoi.

Et ne pas forcément toujours être « un élément productif de la société ».
Tu as le droit de juste vivre et exister.

Remets TOUT en cause… sauf le message de ton corps. Deal ?

5 • Le travail de fond que je t’invite à faire, c’est celui d’être capable de ressentir tes besoins dans le corps, les écouter, et agir dans leur sens

Peut-être que tu as l’habitude de dire « moi c’est pas grave, j’ai besoin de rien » : c’est faux.
C’est juste que c’est plus facile de dire ça, que d’admettre que tu as peur que ces besoins ne soient pas remplis. Ouch.

Peut-être que tu as l’habitude de tout faire toute seule : « je n’ai besoin de personne, je gère, on n’est jamais mieux servi que par soi-même »
Sauf que ça, c’est une autoroute vers l’épuisement (oops.)

Reconnaître ses besoins, et les exprimer, c’est dur. Je vais pas mentir.
Parfois il y’a du trauma qui se cache par là, parfois il y’a des dynamiques ancrées depuis l’enfance.

Cependant, il n’est jamais trop tard pour décider : « Je vais essayer, du mieux que je peux, de faire passer mes besoins en priorité. Et dans la mesure du possible, d’accepter que d’autres personnes que moi contribuent à ce que ces besoins soient remplis. »

Oui, ça veut dire exprimer ses besoins et demander.

Je sais, ça pique. Mais c’est le taf. On n’a pas dit que ce serait facile 🙃


Ce travail de fond, on le fait dans Sacrée Sexualité, le programme, notamment en travaillant avec notre tout premier archétype, la graine d’âme.

Non seulement comprendre l’archétype mais faire le travail de soin profond pour s’assurer que : tu sais que tu comptes, et tu sais que tu as de la valeur ET tu fais de tes besoins une priorité.

Ça peut sembler impossible d’arriver à ce stade quand on s’est longtemps oublié, mais pourtant ça fait partie du chemin que je te propose.

vague-tiret

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Je suis Lyvia Cairo

Écrivain, coach en relations et en sexualité, spécialisée en soin des traumas.
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