Une vie sans lundi #17 – Gratitude

Comme ça arrive parfois, au moment de m’installer devant l’écran, je n’ai pas vraiment d’idée de ce sur quoi je vais écrire. J’avais pourtant posé quelques notes dans mon carnet ce week-end. Mais quand je les regarde maintenant, elles m’ennuient moi-même…

C’est pour cela que je vais laisser les touches écrire à ma place. Je ne réponds plus de rien.

La vérité est que depuis quelques jours, j’ai l’impression de stagner. Quatre mois que je suis partie, et j’ai la sensation que rien n’avance.

Je ne sais toujours pas ce que je vais bien pouvoir faire de ma vie. J’ai plein d’idées par ci par là, mais j’ai du mal à visualiser un état final. J’aurais bien aimé avoir un plan sur l’année, mois par mois de ce que je vais faire, mais ma vision à long terme s’arrête à la fin du mois de février. Et encore.

En écrivant ces mots, je me dis: ‘Voyons voir? Où étais-tu il y a un mois. Et il y a trois mois? Et il y a six mois?’

Il y a un mois, le 4 janvier, je venais d’avoir passé de très belles vacances de Noel avec ma famille. On avait fait un sapin et ma sœur nous a fait un super dîner de nouvel an. C’était top. J’étais fauchée comme les blés.

Le 4 Novembre, cela faisait plus de 15 jours que j’étais arrivée à Paris. Il y avait moins de 100 personnes sur la page Facebook, je crois. Et je commençais à peine Nanowrimo. C’était excitant, ma nouvelle vie commençait. J’étais un peu hyper-active aussi.

Le 4 Août, j’étais completement perdue. J’étais encore à Londres. Je faisais le pire pire pire projet qui soit. C’est comme si on m’avait jeté en pleine bataille sans armes. Ou mieux, avec une cible sur le front. Je n’avais qu’une envie, prendre mes clics et mes clacs et me barrer.

Entre le 4 Août et maintenant, j’ai plutôt pas mal avancé, au fond…

Aujourd’hui, je suis toujours un peu fauchée. Mais je passe mes journées à la maison, ou dans des cafés. Ma petite sœur me rend parfois visite entre ses services au restaurant (Je vous avais dit qu’elle était chef? Elle a 20 ans, et elle donne des ordres et tout).

Je rencontre des gens géniaux, via mes interviews pour le blog ou via les événements. Je suis constamment inspirée, et ça n’a pas de prix.

Je n’ai pas un, mais trois boulots – d’ailleurs je ne recherche plus de petit boulot pour l’instant! Je suis à la fois traductrice pour un site internet, j’apprends l’anglais à des maternelles, et j’aide des ados à s’en sortir en maths… en plus d’être blogueuse et tout ce qui s’en suit.

Si je veux, là tout de suite, je peux m’arrêter d’écrire et lire quelques pages de Game of Thrones (je suis fan des bouquins, tellement plus détaillés que la série… que je n’ai pas vu en entier alors pas de spoil!).

J’ai une boulangerie et un magasin bio en bas de chez moi. Je mange beaucoup mieux qu’à Londres, et ce n’est pas bien plus cher.

Je renoue avec des amis que j’avais perdu de vue. Et puis le matin je peux me réveiller sans que personne me dise quoi faire.

J’ai de la gratitude pour l’opportunité que j’ai et pour les gens dans ma vie qui font que c’est possible. Pour le fait d’être en France, et que les transports soient si bon marché (oui oui!). J’ai de la gratitude car je n’ai pas de lundi.

Quand je râle ce n’est jamais contre quelque chose en dehors mon contrôle – Au final, je ne râle pas très souvent.

Cette liberté est à double tranchant: Je ne me déconnecte pas du ‘boulot’ le soir ou le week-end. Je ne peux pas me cacher. Je suis responsable à 100% de ce que je fais ou de ce que je ne fais pas. Si je me plante, je ne pourrai blâmer personne, mais si ça donne quelque chose de bien, je pourrai sauter de joie. Cela me va très bien comme ça.

Au final, j’ai beaucoup de gratitude pour ma vie telle qu’elle est aujourd’hui. Et je remercie tous ceux qui font que cette vie soit réelle: Ma famille, mes amis, ceux qui me lisent, qui partagent leur histoire avec moi, et toute la petite communauté ‘JMC’.

Et je m’en veux maintenant d’avoir commencé cet article en disant que j’avais l’impression de stagner – je vous avais dit que je ne répondais plus de rien. C’était une fausse impression, et affirmer quelque chose de tel diminue tout le soutien, l’inspiration et la motivation qui m’ont été offerts pendant ces derniers mois.

J’espère que vous me pardonnerez.

A votre tour: Il y a un mois, trois mois, six mois…comment étaient les choses? Comment ont-elles changé? De quoi êtes-vous reconnaissant(e)?
Credit photo: Mike_tn via photopin cc