Une vie sans lundi #114 – Changer de cap : pourquoi c’est si difficile ?

 

Ces trois dernières semaines, je me suis beaucoup remise en question. J’ai même remis le nom de ce site en question. J’ai tout remis à plat, et je dois dire que c’était tour à tour flippant, frustrant, excitant et ennuyant (vous avez râté les articles précédents ? mettez vous à jour ici et ici).

Toute période de transition apporte sa zone d’inconfort, et je crois que cette semaine, j’ai touché le fond : il y a eu des jours où je me suis ennuyée ferme !  Ce n’était pas faute d’avoir du travail. Mais je n’avais rien envie de faire, rien ne m’enthousiasmait et c’était comme si un nuage gris flottait au dessus de ma tête. Arf.

Heureusement, ça n’a pas duré longtemps, et ce moment d’ennui est ce qui m’a permis de me concentrer sur quelque chose d’important, que j’ai abordé la semaine dernière : m’amuser. Ou en tout cas, me faire plaisir.

Alors cette semaine j’ai fait une expérience, j’ai navigué avec un radar dont la seule instruction était de répondre à cette question : ‘qu’est-ce que j’ai envie de faire, là tout de suite’. Résultat : j’ai regardé beaucoup de séries, eu des discussions intéressantes, flâné dans des parcs, écrit mon roman à la main à des terrasses de café. Bref, j’ai fait toutes ces choses que je remets en général à plus tard, parce que j’ai ‘du travail’.

Le fait de mettre mon cerveau en off m’a, étrangement rendue plus réceptive, et un beau matin, au détour d’une conversation, je suis arrivée à un déclic : c’est bon, je sais ce que je fais ! Youhou ! C’était trop libérateur comme sentiment.

Je ne vous dirai pas tout de suite où en sont mes plans, mais sachez que dans toutes mes pérégrinations de cerveau, je suis passée à deux doigts de changer le nom du site ! Oui, je sais, c’était à ce point. Je vous rassure, cela n’arrivera pas de sitôt mais je vais devoir laisser de côté certaines choses, en créer de nouvelles, et surtout, me recalibrer.

Entre quand j’ai créé le site et aujourd’hui, les choses ont beaucoup changé, j’ai beaucoup changé, et au bout d’un moment, je ne me suis plus sentie 100% en phase (peut-être 87% en phase). J’ai réussi, assez subtilement je pense, à trouver le moyen de réaligner tout ça. Il est probable que vous ne vous rendiez compte d’aucun changement du tout, mais en tout cas, l’énergie est différente, meilleure, et je me sens bien.

Voilà pour une mise à jour 🙂 Maintenant, une question m’a trotté en tête ces derniers jours :

Pourquoi est-il si difficile de changer de cap ?

Qu’est-ce qui fait qu’on se prend autant la tête, que c’est si inconfortable, et que des décisions, qui finalement paraissent simples voire évidentes une fois qu’elles sont prises, sont si compliquées à appréhender ?

Mon expérience récente de changement de cap peut s’appliquer à de nombreux sujets : changer d’activité, changer de ville, de pays, changer de partenaire de vie, changer dans son business. Je me rends compte que peu importe le stade, et même le contexte, les interrogations restent les mêmes, et les difficultés aussi :

1 – Ce n’est pas évident de détecter puis d’admettre que ça ne va pas !

Je crois qu’entre le moment où je me suis dit ‘Hum, il y a deux/trois trucs qui ne me semblent pas tout à fait justes aujourd’hui’ et ‘Mince, je dois vraiment me poser et remettre les choses à plat’, il s’est passé 6 mois.

Quand j’ai quitté mon boulot salarié, entre le moment où je me suis dit : ‘Il y a une possibilité que ce ne soit pas le job pour moi’ et ‘Je dois trouver une solution pour me casser’, il s’est passé un an et demi.

J’ai l’impression qu’en tant qu’être humain, on préfère de loin la sécurité, si on a le choix. Alors on tient le temps que l’on peut, tant que la sensation de ne pas être exactement à sa place n’est pas trop forte. Jusqu’au jour où une série d’événements fait qu’on ne peut plus l’ignorer.

Comment raccourcir cette durée ? Je ne pense pas qu’il y ait de formule magique. Plus vous opérerez des changements dans votre vie, plus vous pourrez détecter rapidement quand quelque chose n’est pas en phase. De même si vous vous faites accompagner, ça peut accélérer la prise de conscience par l’effet miroir que cela procure (mais déjà faut-il prendre conscience d’autre chose pour commencer à se faire accompagner…).

2 – On a terriblement peur…

Une fois qu’on a réalisé qu’un truc cloche, la réaction n’est pas “C’est ainsi. Maintenant je me pose calmement et je réfléchis à ce que je veux vraiment, ce que je veux faire, et je crée un plan d’action”. Non. Ce ne serait pas drôle sinon.

La première réaction c’est qu’on flippe ! Alors qu’on ne sait même pas pourquoi, qu’on n’est même pas tellement clair sur ce qu’on veut (voir plus bas), rien que le fait de se dire ‘ça ne va pas’ et donc potentiellement ‘quelque chose doit changer’ fait terriblement peur.

On a peur de l’inconnu. On a la conscience que la situation actuelle n’est pas optimale, qu’on n’y est pas épanoui à 100%. On se dit que dans l’idéal quelque chose devrait changer, mais on n’a aucune idée de quoi, ni pour aller vers quoi. Ce flou total est terrifiant.

On a peur de se tromper. Tout d’abord on a peur de se tromper dans le simple fait que quelque chose cloche. On se dit ‘c’est peut-être passager’ ou ‘c’est sûrement un caprice’. On a peur de faire une erreur ne serait-ce qu’en se penchant sur la question.

On a peur de devoir laisser des choses derrière nous, et de l’impact que cela aura sur notre vie. Cela rejoint la peur de l’inconnu. On dit ‘un tiens vaut mieux que deux tu l’auras’ ou ‘tu sais ce que tu laisses, mais pas ce que tu gagnes’. Alors bien sûr on s’accroche à ce que l’on a, en se disant que c’est tout de même mieux qu’un grand amas d’incertitude.

Lorsque l’on est confronté à la peur, il est nécessaire de vraiment creuser et aller profond, et se demander de manière répétée ‘de quoi j’ai peur ?’. Est-ce que j’ai peur que ma situation financière soit menacée ? Est-ce que j’ai peur que ma décision ait un impact négatif sur mes proches ? Est-ce que j’ai peur de finir moins épanoui-e qu’avant ?

La peur est une information très importante, car c’est de l’autre côté de la peur qu’on peut enfin créer. La peur nous indique aussi ce que l’on veut vraiment pour notre vie, des choses qui peuvent paraître totalement contradictoire.

A ce stade, le plus important est de ne pas rester paralysé dans la peur et de se demander pourquoi on a vraiment peur, de manière honnête et consciente. Une fois qu’on a traversé ce questionnement, on peut passer à la suite, choisir la curiosité, et envisager que de l’autre côté, les choses soient non pas pires, mais bien meilleuress pour nous.

3 – Il est très difficile de savoir ce que l’on veut

Je crois qu’en trois semaines, j’ai oscillé entre au moins cinq ‘vies idéales’ et donc ‘business idéaux’ pour moi. Il y a tellement d’influences à l’oeuvre.

Il y a ce qu’on veut, ce qu’on croit vouloir, ce qu’on croit devoir vouloir, ce qu’on croit que les autres doivent vouloir.

Rien que cela est assez difficile à démêler. Mais ce n’est pas tout.

En plus, nos envies peuvent sembler complètement paradoxales.

L’envie de liberté et de stabilité. L’envie de créativité et d’avoir quelqu’un qui nous tient par la main. L’envie d’être très visible et de rester caché-e. L’envie d’être à fond dans son business et d’avoir du temps pour sa famille.

Dans ma phase de réflexion, c’était cela le plus difficile pour moi : concilier toutes ces envies. Envie de rester libre, de donner le maximum de valeur, d’avoir une vie stable et confortable, sans travailler comme une folle, le tout en m’amusant et étant complètement, à 100% en phase avec moi-même.

On dit qu’on ne peut pas tout avoir. C’est peut-être vrai. Mais je pense qu’on peut avoir ce que l’on veut. Déjà faut-il que l’on soit clair sur ce que l’on veut, et à quel point. Il y a forcément un ‘trade-off‘, un échange, et c’est à nous de définir le point précis, subtil, où l’on veut se placer. Imaginer que toutes vos envies forment une étoile. Où exactement vous placez-vous sur le schéma ? Un peu moins de temps avec votre famille, pour un peu plus d’argent, ou l’inverse ?

4 – Pas évident de ne pas chercher de solution PENDANT la réflexion

 Dans cet article, je vous expliquais que je m’efforçais à ne pas chercher de solution durant ma réflexion. Que j’essayais du mieux possible d’être claire sur ce que je voulais avant de prendre une décision.

Facile à dire. Pas du tout facile à faire. Car on n’a qu’une hâte : quitter la phase d’incertitude !

En trois semaines, j’ai inventé de nombreuses solutions à mes interrogations. Encore hier matin, j’étais en pleine phase de brainstorming, me disant ‘ça y est, tu le tiens’. Sauf que non : ce n’est pas en cherchant une solution que je saurai ce que je veux. C’est en me demandant simplement ce que je veux.

En prenant une page blanche, en mettant absolument tout à plat et en me disant :

Si je devais recommencer de zéro, de quoi j’aurais envie ?

Ce n’est pas linéaire comme processus. Ce n’est pas en se posant sur sa chaise deux heures que la réponse viendra. Cela demande du temps, de ‘s’alimenter’, en inspiration. J’ai beaucoup échangé cette semaine, mais aussi beaucoup lu, beaucoup écouté de musique, à la recherche des mots qui pourraient le mieux décrire ce que je voulais. Pas ce que je devrais faire, mais ce que je voulais.

Souvent, on a juste besoin de mettre des mots sur ce que l’on ressent pour que cela devienne limpide.

Eh puis, ces mots sont arrivés. Et par conséquent, ce que je devais faire était clair comme de l’eau de roche !

Ne cherchez pas de solution. Demandez-vous ce que vous voulez. Si vous êtes vraiment honnêtes avec vous-mêmes, vous trouverez une solution, qui prend en compte tout ce qui est important pour vous : vos envies professionnelles, vos besoins financiers, votre vie personnelle aussi : ce que vous souhaitez pour vous, et pour votre famille.

Ce que ma phase d’introspection m’a appris

Je crois que ma phase de réflexion touche à sa fin. Je sais qu’il y en aura des futures, mais au moins, il y a des choses que je peux mettre en place aujourd’hui. J’ai réalisé plusieurs choses :

Aborder le changement, ça s’apprend

Il est possible qu’en me lisant aujourd’hui, vous décidiez de votre premier changement. Il est probable que ce changement consiste à quitter votre boulot. Il est aussi probable qu’il consiste à quitter votre conjoint (15 signes qu’il faut se casser de cette relation est l’article le plus lu du blog, à ce jour. Devrais-je davantage écrire sur le sujet ?)

Mais en tout cas, je peux vous dire que les fois suivantes, même si elles sont différentes, même si vous aurez probablement les mêmes peurs et les mêmes blocages, vous serez un peu mieux armé pour appréhender ce changement.

Les choses vont changer dans votre vie, encore et encore

On croit souvent qu’une fois qu’on a fait un grand virage, une grosse transition, on peut désormais sur une ligne droite, sans dilemme et sans obstacle. Ce serait formidable, mais c’est loin d’être le cas.

La nature humaine est changeante. Il n’est pas possible que dans 5 ans, vous vouliez exactement la même chose qu’aujourd’hui.

Le monde autour de nous change. Et on doit s’adapter. On n’a pas le choix. Le monde dans lequel nous vivons aujourd’hui – à la fois très menaçant, mais aussi bourré d’initiatives individuelles – n’est pas le même que celui de nos parents.

Les gens autour de nous changent. Il suffit que vous ayez un partenaire dans votre vie pour voir à quel point le besoin d’une direction commune vous demande de vous adapter et d’affiner votre cap. Je n’ai pas d’enfants, mais j’imagine que ça doit causer un effet similaire.

Si on reste en place, si on ne s’adapte pas, si on n’évolue pas, on meurt.

C’est l’instinct de survie, pur et simple.

Alors embrassez le changement. Embrassez aussi votre nature changeante. On ne peut pas savoir ce que cela va donner, mais c’est peut-être ce qui vous sauvera.

 

A vous : je suis vraiment curieuse de vous lire – avez vous changé de cap dans votre vie ? Si oui, qu’est-ce qui était le plus difficile ? Si non, qu’est-ce qui vous fait peur ?

Je vous promets que dans un prochain article, je vous parlerai des décisions que j’ai prises, et de ce à quoi vont ressembler Lyvia et JMC 2.0 🙂

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